Chapitre 30 : Au milieu des secrets

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« Et voici la petite dernière. » déclara le loup massif de la Meute Blanche avant de me jeter avec les autres.

Sa force était telle que je fus précipitée sur Joseph, qui pesta de douleur. Jack tenta de se lever pour riposter en mon nom, mais pour une raison que j'ignorais, il s'écroula immédiatement après s'être relevé sur ses jambes.

Marcus ricana badinement derrière son sous-fifre, qui ferma la porte de la pièce brutalement avant de verrouiller derrière lui. « Elie... Je ne peux plus respirer... grommela Joseph sur qui j'étais complètement étalée.

-Désolée. Jack, tout va bien ? »

Mon âme-sœur avait la respiration sifflante, et il se glissa avec difficulté sur un tas de draps. Nous avions été enfermés dans une lingerie dans le sous-sol de l'hôtel, après que Marcus m'ait surprise dans la chambre en train de libérer Jack. Je ne les avais pas distingués, mais des gardes avait précédé l'Alpha de la Meute Blanche, et ils avaient réussi à mettre la main sur Gladys et Joseph également. J'ignorai ce qu'il était advenu de César et de Tabitha, sa coéquipière Gamma, et j'essayai de ne pas y penser. Après tout, je ne savais toujours pas qui avait tiré ce fameux coup de feu, ni ce qu'il était arrivé au Sang-Noir qui m'accompagnait, Chuck...

Je me poussai loin de Joseph pour aller examiner Jack. J'étais en chemin quand Gladys, furieuse, se jeta contre la porte violemment, me faisant sursauter. « Si cet espèce de rustre croit qu'une pauvre porte en métal va me... aïe ! » s'écria-t-elle.

Elle était à moitié transformée et avait déjà accumulé une puissance de frappe colossale dans son bras griffu, probablement assez pour défoncer la porte, mais on aurait dit que celle-ci l'avait brûlée. Joseph se releva également pour observer le bras de sa moitié. « La porte est en argent, comme je le craignais, soupira-t-il d'un air anxieux. Nous sommes coincés. »

Jack poussa un grognement sourd et je me rappelai que je m'étais levée pour voir comment il se portait. « Comment il se porte ? On dirait un mort-vivant... » s'inquiéta Oswald, qui pour une fois semblait intéressé par autre chose que la sécurité de sa propre personne.

Je me précipitai vers sa silhouette assombrie par l'obscurité, affalée sur un tas de draps de la lingerie. Il avait tâché certaines housses de couette de son sang. « Mon dieu, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?... » soufflai-je, les mains tremblantes en relevant son haut.

Moi qui croyais, lorsque j'étais affairée à le libérer, qu'ils l'avaient potentiellement épargné, je réalisai désormais toute l'étendue des dégâts. Ses vêtements cachaient en réalité toute l'horreur que Jack avait pu vivre : son torse était parsemé de petites brûlures mesquines de cigarette, de traces de piqûres, de petites lacérations douloureuses à des points stratégiques. Il avait dû souffrir le martyr. « Quand James a réalisé que Chloé m'avait retransformé en humain... il s'est lâché, m'avoue Jack d'une voix caverneuse.

-Il ne t'a pas empoisonné ? le suppliai-je, priant pour qu'il me confirme le contraire.

-Il a utilisé des seringues, le genre qu'on utilise pour les jeunes enfants... se souvint Jack. Il m'a injecté en petite dose des produits que les loup-garous tolèrent, mais certainement pas les humains. On ne peut pas dire que ce soit agréable. »

Face à cette nouvelle, j'étais tellement désemparée que j'en avais les larmes aux yeux. Qui savait si ce poison était léthal ? J'ignorais si James avait fait ça par pur désir de vengeance, par amusement... ou par envie de tuer Jack. « Si les loup-garous tolèrent ce poison, alors je le tolèrerais, moi ! » intervint subitement Oswald. « Il suffit de remettre la main sur la petite traîtresse ! Je ne le laisserais pas mourir, fais-moi confiance. »

Le grand méchant toutouWhere stories live. Discover now