4. «...et mes rêves en pâtir.»

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Point de vue interne : Nabil.

Il m'faut un meh sinon je vais la casser en deux. Je me rappelle que j'en ai un dans ma sacoche, alors je quitte brusquement la salle de bain sans un mot de plus pour aller fumer un joint.

Comment peut-on être si bestial ? J'ai peut-être pas assez évolué en tant qu'humain. Je vais dans la chambre, cherche le joint déjà tout prêt et l'allume nerveusement. J'ouvre la baie vitrée de la chambre qui mène au balcon et m'installe dans celui-ci.

J'entend des pas indécis et je souris en expirant la fumée. Nahla n'a pas tardé à accourir. Je l'entend se rapprocher. Je fume le plus rapidement possible ce putain de teh, afin de m'imprégner un maximum de la sensation planante. Quand je la sens assez proche, je jette le joint et sors du balcon.

Je la trouve dans la chambre, toute rouge et confuse. Elle a enfilé à la hâte les bretelles du une pièce, et sa peau luit encore de crème. Nous sommes dans la pénombre presque totale, seulement éclairée par la lune qui brille haut dans le ciel ce soir. Son rayonnement transperce l'immense baie vitrée et se projette dans la grande chambre où nous sommes.

«— Nabil, ça va ?
— J'avais besoin de fumer.
— En plein moment en couple ?
— En plein moment où tu m'allumais plutôt. Tu comprends pas que c'est dur pour moi.
— T'a... t'allumer ? Mais je n'ai rien fait pour te faire du mal ! »

S'en est trop. Sans me contrôler et l'effet du joint puissant en beuh, je la projette contre la baie vitrée.


Point de vue interne : Nahla.

J'ai mal. Je ne m'attendais pas à une telle violence après avoir goûté à la délicatesse dont il pouvait faire preuve dans la salle de bain.

Je suis bloquée contre la baie vitrée froide, mon corps tout entier est comprimé dessus. Mes mains sont à plats dessus, et je pousse dessus de manière impuissante pour essayer de me dégager mais en vain.

Nabil est dans mon dos, et son corps s'emboîte au mieux. Il a l'air frustré, énervée. Franchement je me sens coupable alors que je n'ai rien fait. Qu'est-ce qui lui prend à la fin ?!

«— Nabil, j'ai mal... »

Il rit doucement. Est-ce qu'il essaie de me faire peur ? Il sent les herbes. Je sais qu'il continue à fumer des joints mais de ce que j'avais deviné c'était toujours un le soir avant de dormir, pas en journée.

J'ai des frissons quand il pose sa main sur ma nuque. Il l'enlève puis finalement caresse mes cheveux tout doucement, enfermés dans ma tresse. Je ferme les yeux, complètement perdue dans des émotions diverses.
D'un coup, il tire sur mon élastique qu'il déchire, et commence rapidement et douloureusement à me défaire ma tresse avec ses doigts. Il respire fort, je ne sais pas quoi faire et la sensation de la peur monte dans mon corps.

«— Nahla, Nahla... tu me dis que t'as rien fait de mal ? Tu me fais du mal sans arrêt ! Quand t'es en train de rire, de me regarder, de marcher, de m'embrasser... j'ai sans cesse envie de te faire l'amour ! Sans cesse tu comprends ? Mais j'y arriverai pas, pas pour l'instant en tout cas.
— Tu n'arrives pas à te contrôler. »

J'ai soufflé ses mots comme une évidence que je ne connaissais pas jusqu'alors. Il pensait tout contrôler après la dépendance à la drogue, mais finalement ce n'était qu'une illusion. Mais je ne comprend pas. Pourquoi il ne pourrait pas... je veux dire, il a toujours fait ça avec les filles qu'il fréquentait.

Je n'ai pas le temps de réfléchir dessus quand je sens qu'il me tire fort les cheveux à l'arrière. Je gémis de douleur, mes yeux sont fermés. Je prie juste que tout ceci s'arrête car Nabil n'est pas dans son état normal.

«— Je ne me contrôle pas ? C'est ça que t'as dis, Nahla ? Mais qu'est-ce que je suis en train de faire là ? Putain non seulement j'me contrôle mais en plus je te contrôle aussi. Tu l'as toujours pas remarqué ? »

Je repense à toute les fois où il a levé la main sur moi et où j'ai passé l'éponge dans le passé. C'est parce qu'il était dans des états seconds. Et l'amour. Je l'ai toujours aimé.

«— Je t'ai laissé me contrôler parce que je l'avais décidé Nabil. Arrête de divaguer et lâche-moi maintenant.
— Ouvre les yeux poupée. Je veux voir tes yeux. »

Je les ouvre par réflexe, parce que je l'ai toujours fais quand il me l'a demandé. Je vois alors le visage d'un Nabil triomphant mais ses pupilles sont dilatés, sa lueur dans ses yeux est éteinte.

Il me lâche enfin les cheveux alors je n'ai plus la tête en arrière pour le voir, mais collée contre la baie vitrée.

«— Je vais te montrer que je te contrôle même quand tu ne le décide pas. »

D'un coup, je comprend que c'est plus grave que je ne le pensais. Ses mains puissantes me descende les bretelles de mon maillot, violemment et par la force. Je me débat, je n'en ai pas envie. Et même si la baie vitrée donne sur la piscine principalement, il y a des maisons en hauteur un peu plus loin qui pourrait me voir.

Je comprend que je ne peux pas lutter. Nabil est ailleurs. Il me descend avec force le haut du maillot. Mes seins sont collés à la baie vitrée, ainsi que mon ventre. Des décharges électriques de fraîcheur viennent picorer les pigments de ma peau. Nabil essaie de descendre la totalité du maillot mais s'arrête. Je crois qu'il sait qu'il en a fait assez pour aujourd'hui.

Je l'entend soupirer derrière moi, et je sens ses hanches et son torse se coller contre mon dos désormais nu. Il respire fort dans ma nuque. Moi, je commence à sangloter. Je me sens humiliée.

Il m'entend et me caresse doucement les cheveux. La violence a laissé place à la douceur dont il a fait preuve dans la salle de bain.

«— Chhht, poupée arrête de pleurer tu sais que sa m'fous mal... mais maintenant tu as compris. »

Il me fait un dernier bisou sur le sommet de mon crâne et va se jeter dans le lit en dormant aussitôt. Ces ronflements emplissent la pièce. Et moi ? Je me décale vite de la baie et vais enfiler un pyjama. Je n'ai pas envie de dormir à côté de lui, aussi immense soit le lit. Je me suis faite humiliée juste parce que monsieur en avait envie. L'emprise qu'il a sur moi me saute aux yeux et pour la première fois sa me fait peur.

Je me traîne jusque la chambre à côté qui doit être une chambre d'amis et me faufile sous les draps frais. Je dois dormir. Demain est un jour nouveau, et il faudra que je parle avec Nabil. Sa urge.


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Désolée désolée !
Je vous offre mes plates excuses pour le retard et je ne vous rassure pas en disant que je risque de poster moins régulièrement qu'avant. Je suis en plein dans le tourbillon révision bac concours... c'est très difficile. Vraiment. Mais ce qui est sûre c'est que je n'abandonne rien. Je pourrais pas vous abandonner ainsi, c'est horrible et j'en ai aucune envie. Je peux pas supprimer Nahla et Nabil comme ça haha. Uranus aussi prendra du temps pareils.
J'ai constaté que j'ai pleins de nouvelles lectrices et sa me fait plaisir ! Mon compte est vivant et je vois et apprécie tout vos commentaires.
Bref, à la prochaine les filles ! Je vous embrasse très fort.
Paix à vous 🙏🏻

② Jusqu'au dernier grammeWhere stories live. Discover now