10. « Le shit a bullé. »

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Point de vue interne : Nahla.

Cela fait déjà six jours que nous sommes ici. Mes règles ne vont pas tarder à se terminer, alors je pourrais enfin aller à la plage au lieu de rester au bord de la piscine toute la journée !

Nabil est tout simplement parfait. Quand mes maux de ventres sont trop douloureux, il s'occupe de faire à manger et me fait même parfois des massages quand il est de bonne humeur. Sa ne semble pas trop le déranger de rester à l'intérieur avec moi, du moins il ne le montre pas. J'ai pu contacté Ayoub, Maman et Kawtar et avoir de leurs nouvelles. Ils me manquent mais être ici avec l'homme que j'aime vaut tout l'or du monde.

La vie avec Nabil est douce. On rigole on se taquine, on se câline. Je me suis remise de notre premier rapport de la dernière fois, et j'attend de ne plus être indisposée pour m'offrir à lui a nouveau. Car je vois ses mains baladeuses, sa respiration erratique et ses yeux désireux quand nous nous embrassons.

— Y'a une p'tite fête au village d'à côté demain soir askip. Sa te dit qu'on y aille ?

Nabil était dos à moi et face à la baie vitrée de notre chambre. Je m'étais déjà installée dans le lit. Je regardais son dos nus et son reflet dans la vitre. Il paraissait pensif.

— Oui j'aimerais beaucoup !

Il hocha la tête et ouvrit la baie vitrée. Je soupirais et m'allongea dans le lit. Tout les soirs ce rituel : le balcon pour fumer avant de dormir. Tout les soirs il me rejoignait quelques minutes plus tard, l'haleine sentant le joint. Tout les soirs il me serrait fort contre son torse pensant que je dors et ne me lâchant pas jusqu'au matin. Comme si j'étais sa bouée de sauvetage.

Je ferme les yeux pour dormir mais rien. Je n'arrive pas à trouver le sommeil jusqu'à ce qu'il me rejoigne. Et chaque fois j'ai l'impression que son moment dure plus longtemps que d'habitude. Je n'ose pas lui reprocher... il a fait tellement d'effort après tout. Et uniquement pour moi.

Je remonte le drap sur mon corps. Les nuits mauriciennes sont plutôt fraîches. Je sens soudain un bruit de frottement et une chaleur près de moi. Nabil à finit. Il sent le canabis comme d'habitude. Je ferme les yeux. Nabil me saisit par la taille et ramène fort mon dos contre son torse comme à chaque fois. Il inspire bruyamment mon odeur. Soudain, je me crispe. Cette fois-ci ce n'est pas comme les autres fois. Il y a quelque chose d'inhabituelle ce soir.

— Nahlaaaa...

Je sens une bosse contre mes fesses. Je sens ses mains non pas entouré ma taille mais carrément la saisir fermement. Il me ceinture pour ne pas que je bouge. Je regrette soudainement de m'être mise en sous vêtement pour dormir. L'un de ses bras me cloue contre lui tandis que l'autre me palpe le sein et disparaît derrière mon dos. Quelque chose ne tourne pas rond. Pas rond du tout même.

«— Nabil qu'est-ce que tu fais ?
— Chuut blondinette, essaie de dormir laisse toi faire. »

Blondinette ? Je détecte une autre odeur. Celle de l'alcool. Tout se mélange dans ma tête. Quelle quantité a-t-il ingurgité pour être dans un état aussi lamentable ? J'essaie de me dégager mais c'est impossible. La différence de notre force est beaucoup trop grande.

Qu'est-ce qui lui a prit de boire et de fumer ? Pourquoi ? Je ne comprends pas et je m'affole quand je comprends ou il veut en venir. Avec sa main libre, Nabil est en train de se masturber dans mon dos. Je sens les mouvements de sa main et son sexe qui bute contre mes fesses lorsqu'il mouve son bassin. Il m'utilise pour arriver à son plaisir. Je suis son objet. Je subis, les larmes dégoulinent silencieusement sur les joues. Je me sens trahie. Les gémissements de Nabil envahissement mes oreilles. Bientôt sa respiration s'accélère, il me colle plus à lui et branle son membre franchement contre mes fesses, comme pour le stimuler. Je suis troublée. Heureuse de pouvoir lui procurer du plaisir mais écœurée que ce soit de cette manière.

— Nabil arrête...

Je murmure ces derniers mots quand il pousse un râle libérateur, et se libère en souillant mes fesses et ma chute de reins. Il reprend lentement sa respiration et se détache doucement de moi. Il ricane un peu, dépose un baiser sur mon front et sort du lit. Une minute plus tard, j'entends le bruit du jet d'eau de la douche à plein régime. Moi je reste immobile. Je ne sais pas quoi faire et j'appréhende le lendemain. Je passe une main sur ma culotte devenue visqueuse. Moi aussi je dois aller me doucher.

Les larmes ne viennent pas. La haine ne me submerge pas. Je me sens juste effondrée, la tête pleine de questions. Pourquoi ? Pourquoi ? J'entends la salle de bain s'ouvrir. Je me lève d'un bond. La silhouette imposante de Nabil avance. L'eau a dû le dégriser. Il s'immobilise quand il me voit, dans la pénombre de la chambre.

— Nahla....

Je fonce, l'esquive prestement, et m'enferme dans la salle d'eau. Une douche non pas libératrice mais nécessaire. Presque vitale. Je ne sais pas ce qui lui a prit mais il a intérêt à avoir des explications. Est-ce que c'est à moi de prendre du recul ? Après tout, il a prit du plaisir grâce à moi. Mais c'est le contexte qui était malsain. Nabil n'était pas lui-même. Sous l'emprise de drogue et
d'alcool. Des souvenirs me reviennent en tête. Nos altercations dans le square ou devant les boîtes de showcase...

Quand je suis enfin lavée, je n'ai plus envie de retourner dans la chambre. Je n'ai envie de rien, même pas de m'habiller. Je marche alors dans mon plus simple appareil, le long des couloirs sombres de la villa silencieuse. Je vais dans la seconde chambre et m'endors rapidement. Une nuit sans rêve, pourtant pleines de questions et de doutes.

*

Le soleil réchauffe mon corps nu. La chambre d'ami possède une immense fenêtre qui n'a rien à envier à la baie vitrée de la chambre principale. La lumière baigne la pièce et couvre ma peau d'une fine pellicule de sueur. J'ai chaud mais je n'étouffe pas.

La porte s'ouvre d'un coup. Nabil est là. Il est en boxer et est lui, complètement transpirant. Comme si il venait de se rendre compte qu'il a fait une connerie. Ses yeux s'écarquillent quand il se rends compte de ma nudité. Je ne m'en soucie pas. Franchement, c'est pas que je suis blasée mais l'événement d'hier m'indiffère du reste.

— Putain j'suis tellement désolé poupée.

Je me retourne pour lui faire face mais je reste allongée. Nabil est partagé entre l'émerveillement de mon corps offert et dorée grâce au soleil, et son tourment. C'est déjà bien qu'il se rappelle de la veille. Car il s'en rappelle ça s'est sûr. Je lis sur ses traits la culpabilité et l'égarement.

Il fait un pas dans la pièce. Je l'arrête en m'asseyant sur le lit, les jambes écartés, une expression sûre de moi sur mon visage. Certes j'ai évolué dans ma relation avec Nabil mais aussi moi-même en tant que personne. Il a réussit à ouvrir des portes en moi que je croyais inexistantes. Nabil observe mon entrejambe offerte, il s'humidifie les lèvres. Je me lève alors et souffle, l'air vraiment blasée.

— Tu n'en as pas marre de t'excuser ? Montre moi à quel point tu es désolé au lieu de blablater.

Mes yeux pétillants lui font comprendre où je veux en venir, et il me saute dessus. Oui, c'est la seule façon que j'ai trouvé pour l'instant pour ne pas souffrir et trop réfléchir. Car je sais que si je commence à me poser des questions sur sa consommation et ses écarts, je deviendrais folle et seule. Une chose insupportable. Alors je fais comme si de rien n'était, et préfère oublier tout ça dans ses bras, son corps et le mien ne faisant plus qu'un, comme un remède. Et vu son excitation, cela n'a pas l'air de le déplaire.


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Et voilà le chap 10 de ce tome 2 ! Désolée pour le léger retard mais je travaille à McDo tout le mois les girls ! Dites-moi ce que vous en pensez comme d'habitude. J'aime tellement lire vos commentaires ; je les lis tous !! Allez, je vous embrasse fort ! 💋

② Jusqu'au dernier grammeWhere stories live. Discover now