Chapitre 19

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Je sors du magasin, essoufflé.
Mon regard se tourne frénétiquement à droite puis à gauche.
Je dois à tout prix retrouver le mec, qui nous a surpris en train de nous embrasser. Putain! Qu'est-ce qui ne va pas chez moi aussi?
Je m'étais promis de ne plus l'approcher, et me voilà en train de lui rouler une pelle dans un vieux cagibi!

Je l'entends sortir à son tour du magasin, et faire la même chose que moi. Il regarde partout à la recherche du blond. Ses joues sont rougies et ses habits sont chiffonnés.
Même si à cet instant précis, je devrais le détester, je ne peux m'empêcher de le trouver beau. Ses yeux verts sont plus vifs et brillants que d'habitude, ses lèvres sont roses et ses cheveux tombent parfaitement sur ses épaules.

Je le dévisage longuement, avant de me rendre compte de ce que je suis en train de faire.
Je détourne immédiatement la tête, apeuré par mes réactions.
C'est ton ennemi Louis. C'est un mec. C'est un connard.
J'essaye de m'en convaincre, même si le baiser échangé était aussi inoubliable qu'inavouable. Je me suis mis dans la merde tout seul.

Gêné et ne sachant pas comment réagir vis-à-vis de lui, je conclue pour nous deux:

-Il faut qu'on le retrouve. Il n'aurait jamais dû voir ça.

Je ne dis pas à voix haute ce que représente le "ça" parce que j'en ai honte.
Styles se tourne vers moi, et me fixe intensément. Enfin, normalement je veux dire. Oui, normalement.

-Ce qu'il s'est passé doit rester entre nous, me dit-il. Nos familles ne doivent surtout pas être au courant.

-Ou sinon on se fera lapider sur la place publique, je grimace.

-Il faut qu'on le chope.

-Ouai.

Je ne dévie pas mes yeux des siens. C'est comme si ils se rencontraient et se découvraient.
Je ne suis pas gêné de le regarder aussi longuement, c'est même confortable.

-Je vais rentrer chez moi, commencé-je toujours en l'observant. Au cas où le bruit ne se serait pas projeté.

-C'est une bonne idée.

Nous continuons à nous étudier, même si je sais que je dois couper le contact pour partir. Je n'ai pas envie, c'est étrange.

-Bon...

-Bon.

Louis arrête-toi, me répète la voix dans ma tête. Seulement, je n'y arrive pas. Je reste face à lui, debout sur un trottoir, les mains dans les poches.
Une voix vient soudainement nous couper:

-Monsieur Tomlinson! Vous avez oublié vos préservatifs!

Harry détourne aussitôt le regard, coupant court à ce moment. Perturbé, je me tourne vers l'entrée du magasin. La vendeuse a les capotes dans une main et m'interroge du regard.

-Vous pouvez les garder, finis-je par prononcer.

Elle hoche la tête et retourne dans son magasin, avec les capotes à la main. Styles fixe le vide, le visage impassible.

-On se revoit bientôt, dis-je en le quittant.

Je rejoins les fines ruelles avec un mal de tête horrible.
Je suis perdu par tous mes foutues pensées. J'ai aimé le baiser avec Styles, mais je me déteste de l'avoir justement aimer. Je ne suis pas gay. Je suis censé le détester. 
Je stoppe toutes ces remarques en rentrant chez moi. Je suis fatigué de ces questionnements. La nuit dernière je n'en ai même pas dormi à cause de ce dilemme: m'avouer que Styles m'attire, ou faire semblant et poursuivre de le détester.

Je passe le portail, puis l'allé avant d'arriver dans le hall de ma grande demeure. Ma maison ressemble à un château mais décoré à la Johannah Tomlinson. Avec beaucoup de fleurs, de marbre, et de rideaux. Certains trouvent que le résultat est kitsch, d'autres resplendissant. Moi je m'en fous, du moment que ça plait à ma mère.
En parlant de celle-ci, elle se trouve dans le hall avec quelques autres serviteurs.

Meilleur ennemiWhere stories live. Discover now