Nekkestu ( Nekfeu )

2.

-    Il était comment ?

A peine avoir traversé la porte d'entrée de l'appartement, Tim avait remarqué que quelque chose me tracassait et rapidement, il en avait conclu que c'était à cause de Nathan mais heureusement, aujourd'hui, ce n'était pas à cause de lui que j'étais dans tous mes états.

-    Ce n'est pas Nathan le problème.

-    C'est qui alors ?

-    Qui te dit que c'est forcément quelqu'un ?

-    Je te connais comme je t'avais fait Elia, alors évidemment que je sais que c'est à cause d'un garçon que tu es comme ça.

-    Tu m'énerves à me connaître par cœur.

-    Non, c'est pour ça que tu m'aimes plutôt.

Je riais doucement avant de me remplir ma tasse de thé d'eau bouillante, je touillais le sucre que j'avais mis dedans tout en m'appuyant contre le comptoir de la cuisine.

-    Ce n'est pas important, laisse tomber.

-    Tu mens comme tu respires, c'est dingue.

A partir de ce moment-là, ce n'était plus la peine de faire semblant avec lui. Il allait forcer pendant trois semaines si je ne lui disais pas maintenant.

-    J'ai « rencontré » un mec à la librairie si on veut.

Tim tapa des mains, ravi d'avoir réussi à me tirer les vers du nez sans grande difficulté pourtant.

-    Il était comment alors ?

-    Brun, beau gosse. Il avait un sourire en coin qui donne envie de te frapper la tête contre le mur mais charmant.

-    Ça alors Elia, deux compliments en une seule phrase, tu n'es pas malade ?

Il commença à me toucher le visage pour vérifier si je n'étais pas souffrante ce qui me fit éclater de rire, il était vraiment fou parfois.

-    Pour la peine, tu n'en sauras pas plus.

Je lui tirais la langue pour montrer mon niveau de maturité.

-    Tu rigoles j'espère ? Evidemment que tu rigoles, je suis sûr que tu meurs d'envie de me raconter, pas vrai ?

-    Tu me fatigues Tim. Il n'y a rien de plus à dire en vrai.

-    S'il n'y avait rien comme tu dis, tu serais pas comme ça, t'es rentrée à l'appartement avec un sourire jusqu'aux oreilles comme si tu venais de rencontrer l'homme de ta vie. Je suis sûr que demain, tu vas retourner à la librairie rien que dans l'idée de revoir ton prince charmant.

-    Mais n'importe quoi ! Tu exagères !

J'attrapais mon paquet de cigarettes sur la table de la cuisine, tout en levant les yeux vers le ciel, avant de m'en allumer une. En rentrant du travail, mon thé et ma cigarette était quelque chose d'indétournable. Je ne pouvais pas m'en passer.

J'avais honte mais la vérité c'était que je voulais revoir ce type et je ne savais pas encore par quel moyen. Depuis étais-je devenue ce genre de filles ? Bon sang, cela devenait réellement n'importe quoi. Il fallait que je me change les idées et le meilleur moyen était de me poser dans mon lit, avec Grey's Anatomy. Cette série était la seule chose qui me faisait penser à autre chose dans ces moments-là.

Le lendemain à la même heure, avant même que je ne m'en rende compte, j'étais déjà à la librairie, prête à faire un nouvel achat alors que la veille, j'avais déjà pris ma lecture de la semaine. Ma déception fut immense lorsque je remarquais qu'il n'était pas là.

La sonnerie de la porte du magasin m'indiquait quelques minutes plus tard qu'une personne était entrée. Je ne levais pas la tête pour ne pas me faire cramer une fois de plus si c'était réellement lui. Je me trouvais dans l'allée des livres philosophiques. Même si cela m'arrivait de ne pas comprendre les allusions dans ces livres, j'adorais en lire, c'était quelque chose qui faisait passer le temps et réfléchir. J'étais à la recherche de la perle rare qui me plairait à coup sûr, sans grand succès pour le moment étant donné que je possédais déjà la plupart des œuvres présentes dans ce rayon. La bibliothèque qui se trouvait dans ma chambre débordait de livres de tous genres et j'étais obligée de les ranger par piles aux quatre coins de la pièce.

- Tu me suis, pas vrai ?

Sa voix me surprit tellement que je sursautai lorsque je l'entendis. Bon sang, il m'avait fait vraiment peur ! Je me raclai la gorge, histoire de reprendre mes esprits.

- Techniquement, c'est toi qui me suis puisque j'étais là avant toi.

Répondis-je en le regardant droit dans les yeux. Ces derniers étaient perçants et j'avais l'impression qu'il lisait en moi et qu'il savait ce que je ressentais et cette sensation était très désagréable à éprouver, surtout après deux mots échangés.

- Je peux avoir ton numéro ?

Ce type était quelqu'un de confiant, cela se voyait à première vue. Et le fait qu'il me demande mon numéro avant même de savoir mon prénom le prouvait également. Je le lui donnais rapidement sans qu'il n'ait le temps de le noter avant de sortir rapidement de la librairie en oubliant d'acheter le livre que je voulais mais la tête qu'il faisait quand je quittais les lieux était magistrale et c'était suffisant pour me mettre de bonne humeur.

Je rentrais dans ma voiture avant de commencer à rouler vers chez moi. Vingt minutes plus tard, j'étais assise sur mon canapé, mon pot de glace à la vanille sur un coussin devant la télévision. Mes yeux étaient rivés sur l'écran qui diffusait une émission de téléréalité idiote mais c'était la seule chose plus ou moins intéressante à cette heure-là de la journée. En plus de cela, ce soir, Tim était sorti boire un verre avec des amis de la fac, il m'avait proposé de le rejoindre mais j'avais refusé l'invitation, la soirée que je passais était bien meilleure que la sienne.

La sonnerie de mon téléphone qui m'indiquait que j'avais un message me fit cesser de regarder la télévision. Un sourire se dessina presque automatiquement sur mes lèvres en le lisant.

de Inconnu: Bonsoir belle inconnue.

à Inconnu: Très inventif comme premier message.

de Inconnu: En vrai, je me sens vraiment con parce que je sais pas avec quel nom de contact je suis censé t'enregistrer dans mon téléphone. T'aurais pas une idée ?

Son message était une manière plus ou moins subtile de me faire comprendre qu'il n'avait pas connaissance de mon prénom.

à Inconnu: Elia ça ira très bien à mon avis. Et pour moi, tu me conseilles quoi ?

de Inconnu: moi c'est Ken.

Bonsoir, j'espère que mon histoire vous plait. N'hésitez pas à commenter pour me faire part de vos opinions.