- XXXIII

3.9K 460 3
                                    

J'ai quittée l'apartement d'Ali le lendemain, un peu avant l'aube. Je ne voulais pas d'une séparation douloureuse. Il me fallait du temps. Loin de lui, loin de tout.
Je n'en avait toujours pas parlé à Binta. Je comptais le faire bientot mais c'etait encore trop frais. En plus, elle avait bien d'autre chats à fouetter.
Elle devait accoucher dans quelque semaines, en Octobre. Sa maman devait venir, mais elle allait peut etre rater la naissance du bébé. Salim devait venir dans exactement 2 semaine.
Il avait enfin commencé à s'y faire. Il comprenait que le mal était fait et que ca servait à rien de se lamenter. Il comptait demandait la main de Binta, mais Binta refusait catégoriquement de se mariée hativement. Elle ne voulait pas que ce sois un mariage fait à la hate, elle pensait que ca finirait en divorce. Elle avait un peu raison, surtout qu'ils sont si jeunes.
Elle m'a fait savoir que Salim comptait venir vivre au New Jersey, par un moyen ou un autre. Ca sera un changement assez difficile à mon avis, mais un peu necessaire. Leur enfant méritait d'etre éduquée dans la présence de ses deux parents, malgré les circonstances inhabituelles de sa naissance. On verra bien comment se déroulerons les choses..
J'avais fini par tout raconter à Binta, une soirée où cette histoire me pesait encore. Ca m'a fait du bien d'en parler. Comme je m'y attendait, Binta était complétement sous le choc.

Binta - Donc ca veut dire qu'il a b***** sa niece? Eva?
Moi - Ouais, on peut dire ca.
Binta - Putain, j'y comprends plus rien. C'est une histoire de dingue ca.
Moi - N'est ce pas? Le pire c'est que Papa ne sait pas qu'elle est vivante. Il ne sais rien Binta, pour lui, sa fille est morte.
Binta - Tu vas devoir lui dire..
Moi - Je sais bien mais.. j'ai peur.
Binta - De toute facon tu es obligée. Il doit savoir la vérité, tout comme tu aurais voulu savoir si c'était l'inverse.
Moi - Oui, tu as raison. Je vais d'abord en parler à Bana. Elle saura me conseiller sur quel demarche entreprendre.
Binta - Voila. Et Ali?
Moi - Quoi Ali?
Binta - Vous en etes où?
Moi - Comme d'habitude, au point mort. De toute facon je commence à l'oublier, ca n'a plus d'importance.
Binta - Je te connais Keyna, tu mens. Tu l'aimes encore, lui aussi, et tu le sais pertinement.
Moi - Ca ne change absolument rien. Tu veux qu'on fasses quoi? Qu'on se remettes ensemble? Ca compliquera encore plus les choses. Surtout avec cette histoire de Cassandra. Je n'ai pas envie de déclencher la 3eme guerre mondiale. J'ai assez de soucis comme ca.
Binta - Donc, si je comprend bien, tu comptes vivre ta vie continuellement, peut etre en trouvant un autre homme, tout en sachant qu'Ali est l'homme de ta vie?
Moi - Et qui t'a dit qu'Ali est l'homme de ma vie?
Binta - Don't be stupid, Keyna. (Ne sois pas stupide, Keyna). Tu sais bel et bien que tu ne seras entiérement heureuse qu'avec Ali. C'est pas la peine de te voiler la face.
Moi - Je ne void pas où tu veux en venir. Tu veux que je fasses quoi au juste?
Binta - Que tu te battes pour lui! Pour vous! Tu va laisser cette affaire qui date de 100 ans vous pourrir la vie? Ce n'est pas juste.
Moi - C'est pas à moi de trancher. Rappelles toi que c'est pas moi qui ai mis fin à notre histoire. J'était prete à me battre, mais Ali n'a pas voulu. Je ne mets pas la faute sur lui mais voila, c'est pas à moi de faire un choix.
Binta - Je ne suis pas d'accord. Tu peux tres bien prendre les choses en mains.
Moi - J'ai pas envie. Je ne veux pas de problemes, il serais mieux qu'Ali et moi vivions chacun de son côté.
Binta - Pffff tu m'énerves.
Moi - On en parle plus stp. Comment va Salim?
Binta - Akh, je sais pas trop. Ca va mieux mais il est toujours aussi distant. Je comprends pas, on a fait la betise à deux et pourtant c'est moi la coupable.
Moi - Il a dit ca?
Binta - Non mais je sens bien que c'est ce qu'il pense. Qu'il pense que j'aurais juste put empecher la grossesse, comme si j'était le Bon Dieu.
Moi - Ah, les hommes. Toujours aussi stupide.
Binta - Je penses sérieusement à me séparer de lui.. Ce n'est plus comme avant, en plus il ne m'apporte que du stress supplémentaire.
Moi - Quoi? Je pensais qu'il voulais t'épouser?
Binta - Par obligation. Il n'a pas manquer à souligner ca.
Moi - Tu ne m'avais pas dit ca comme ca.
Binta - Parce que ca fais mal et c'est honteux. Tu te rend compte, meme le pere de mon enfant ne veux plus de moi.
Moi - Ne penses pas comme ca. Il n'a jamais dit ouvertement qu'il ne voulais plus de toi. Sûrement tu te fais juste des illusions.
Binta - Keyna je ne suis pas dupe, Salim ne s'interesses plus à moi, j'en suis sure. Il fait juste certaine chose par humilité, ce n'est pas un lache, mais je sais pertinement qu'entre nous, il ne reste que le bébé. Si je l'appelais toute de suite pour en finir avec lui, il serais ravi.
Moi - Mais alors fait-le! Tu n'as aucunement besoin de lui. Garde contact avec lui juste pour le bébé, mais casse avec lui si il le faut.
Binta - C'est pas aussi simple que ca..
Moi - Ca se voit que tu ne sais pas ce que tu veux. Prends le temps de réfléchir et tu trouveras une solution.
Binta - Mouais.

On a continué à discuter de tout et de rien, de son accouchement qui arrivait à grand pas, de ses congés maternité. Elle voulais que j'emmenage avec elle les premiers mois apres l'accouchement. Y'aura sa mere, qui, vous vous rappelez, je porte vraiment dans mon coeur. Ca va etre un peu chaud d'aller au travail et de revenir vu que c'est deux états differents mais c'est ma meilleure amie. Si elle me voulais chez elle, alors j'y serais.
On avance jusqu'à l'accouchement de Binta.
Sa mere était là depuis une semaine, jusqu'au jour où elle perdit les eaux. Elle était chez elle avec Tata Laetitia (sa mere), quand elle a senti un liquide sur ses jambes. Je n'y était pas, et Tata Lae ne conaissait pas le chemin de l'hôpital, du coup j'ai dût quitter mon travail et conduire jusqu'au NJ pour les y conduire. Ca a pris un temps fou mais j'y suis arrivée. Les contractions de Binta étaient de plus en plus rapprochés, donc je savais qu'elle n'allais pas tarder à accoucher.
Comme je l'avais prédit, quand on est arrivées à l'hopital, elle n'a pas fait beaucoup d'heure de travail avant d'accoucher. Tata Lae et moi avions étaient présentes tout au long de l'accouchement. Je voyais la douleur se dessiner sur son visage, la peur, puis encore la douleur. C'est seulement apres qu'elle l'est sorti, que je l'ai vu sourire et souffler.
C'était vraiment un truc unique auquel assister. Je ne dirais pas que ca m'a donner envie d'etre mere, mais ca a augmenter mon admiration envers elle. Ca se voyait que c'était douloureux.
C'est donc le 5 Octobre 2014 qu'Abdul Karim a vu le jour.

Chronique de Keyna • La découverte de soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant