Troisième.

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Chacun d'un attrait différent, ont étés les derniers à m'avoir divertie. Je ne me considère pas comme une coureuse de caleçons. Ce n'est qu'un jeu de mauvais goût qui m'aide à tenir bon, une simple diversion. Une mascarade, un rôle qui m'arrache à ma vie maussade, ennuyeuse. Le temps file à la vitesse de mes mots, j'écris la vie d'une autre, appréciant la chasse, satisfaite par l'amertume de l'homme qui part. Je joue jusqu'à lassitude, ou bien le jeu prends fin quand je perds.

-"Mélissa, depuis le temps qu'on se connait tu sais que je suis là pour toi. Je suis le seul qui te connais aussi bien d'ailleurs. Mais tu sais que j'adhère pas franchement à ce genre de jeux. Depuis quand tu joue comme ça hein?

-Je sais pas, une éternité.

-Pourquoi tu fais ça au juste?

-Je sais pas.

-Tu m'aide pas là. J'ai toujours été bon conseillé, j'ai toujours là pour toi, pour te consoler, te soutenir, t'avertir des dangers. Tu le sais. J'ai toujours fais mon possible pour te faire sentir mieux, pour que tu sois heureuse. Mais laisse moi comprendre ce qu'il se passe dans ta tête si tu veux que je t'aide.

-Écoutez, vous êtes très gentil, il est vrai que parfois vous m'avez sorti de mauvaises passes et tout ça, en plus votre discours protecteur est vraiment très émouvant, mais je vous ai pas demander de m'aider.

-Ne te vexe pas comme ça, c'est pour ton bien et tu le sais, c'est pas bien ce que tu fais. Tu vas finir par te brûler en jouant avec le feu. Et puis cesse de me vouvoyer, c'est ridicule, je suis ton plus proche ami.

-Vous n'êtes que mon psy. Il n'y a aucune amitié entre nous, sauf peut-être que nos séances ont été gratuites depuis toujours, et je ne sais d'ailleurs toujours pas pourquoi. M'enfin, je ne vais pas m'en plaindre. Ma mère vous trouve bon, elle dit que vous me faite aller mieux, certes, mais vous n'avez aucun droit de juger si mes jeux sont bons ou non.

-C'est exact, je suis ton psy, et ton ami. Tu ne peux pas t'éloigner dès qu'une personne te parle d'amitié, c'est absurde, l'amitié est l'une des choses fondamentales de la vie. Et si je ne suis pas en droit de juger tes petits jeux, laisse moi te dire qu'ils ne sont pas des plus sains.

-Vous n'en savez rien.

-Oh si, Mélissa, je le sais autant que toi."

Petite, j'aimais jouer par moi-même. Je jouait seule puisque ma mère n'aimait pas vraiment ça. D'une certaine façon j'ai toujours demeurée seule, passant l'enfance à créer des liens pour mieux partir ensuite. Peut-être alors que ma solitude eu été trop longue, ou trop froide, pour un cœur déjà tiède.

Je ne peux me souvenir de l'époque avant elle, liée de mon amie la plus sombre de mes fidèles. Je vie depuis toujours de cette main sur mon épaule, de cette emprise fantasque et déréglée. Elle est la bête noire emmurée de la chair et des os, croupissant là en mon fort intérieur, griffant les parois de mon être. Dormant là dans ventre, grouillant là, agonisant d'être l'otage du corps. Elle est joueuse de l'ombre, jouant dès que ma candeur sombre.

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⏰ Last updated: May 01, 2017 ⏰

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