Une taille 42...et du succès ! [auto-publication / Ebook dispo sur les stores]

Chapitre 1 - Public me voilà !

Ce matin, comme tous les autres d'ailleurs, pendant que mes petits congénères Parisiens se pressent dans les transports en commun, ou jouent du klaxonne de bon matin, moi je prends mon T.E.M.P.S.

Encore un avantage d'être chez soi pour bosser. Vous allez voir j'en ai un certain nombre en stock.

Dans mes draps froissés par mes agitations nocturnes, je m'étire, longtemps, très longtemps. Tel un chat, je baille à m'en décrocher la mâchoire. Mes bras retombent mollement sur le matelas, et en effet, dans cette position, le chat distingué se révèle vite ressembler à une sirène échouée.

Fichtre ! Je vis seule...pas la peine de vous dire que je ne prend aucune précaution le matin. Je me lève souvent les yeux bouffis de sommeil, les cheveux en bataille affublée de mon pyjama tue l'amour.

Celui-là, il pue le célibat à plein nez. Et attendez que je vous dise ! L'hiver je sors le pilou-pilou. Ça fait rêver hein?

Bref, ce matin, rien ne change. J'entame ma marche jusqu'à la machine à café. Ma deuxième meilleure amie après mon Mac.

Mon horloge indique 8h30. Si c'est pas un avantage ça !

Mais déjà j'entends Ed Sheeran qui m'appelle depuis le salon. Ed Sheeran, c'est mon portable. Et là, il me chante Shape of you de bon matin...j'adore !

Ce que j'adore moins c'est le nom qui s'affiche à l'écran : Alice. Mon agent.

Bon ok, j'ai un peu exagéré quand j'ai avancé que je n'avais personne sur le dos. J'ai quand même quelques comptes à rendre. Et vu l'heure matinale de son appel, je pense que mes prochaines nuits vont être courtes....

Arf, premier inconvénient.

Je décroche en prenant une voix je-suis-levée-depuis-deux-heures.

- Salut Alice.

- Salut Sofia. Bon, je t'appelle entre deux métros. Il faut que te parle d'une ou deux petites choses concernant "Innocence". Je ne suis pas dispo, si je t'adresse tout par mail ça te va ? Tu vois et on en reparle.

Elle est essoufflée, et je l'imagine déjà en train de se repoudrer le nez dans son miroir de poche. Ça me fait sourire.

- Oui, oui, envoi.... je te rappelle dès que j'en ai pris connaissance.

Si vous n'aviez pas compris, Innocence,c'est mon dernier roman. J'ai vite compris dans ce milieu qu'on parlait des romans comme des êtres à part entière. Au début faut suivre, imaginez le truc ! Maintenant, je fais pareil et ça me fait marrer.

- Ok, ok. Bon je fais ça dans la foulée. Tu vas voir tu vas adorer !

Elle est enthousiaste. J'aime pas ça.Alice, c'est le genre de fille à stresser pour un oui ou pour un non, et à se donner des sueurs froides dès qu'un grain de poussière enraille son engrenage. No relax quoi !

Tout mon contraire.

Alors autant vous dire, que son optimisme me fait un peu flipper.

- Pas de problème Al, j'attends ton mail.

- Super. Bonne journée.

Et elle raccroche.

Bon, je crois que je n'ai plus qu'à attendre ce fichu mail pour savoir ce qu'elle mijote.

Je jette un coup d'œil à ma Nespresso qui chauffe, et m'installe dans mon fauteuil club.

Un véritable, Mesdames, en cuir usé, année 50. Mon seul plaisir financier depuis bien longtemps. Et puis,mes fesses rebondies ont besoin d'une assise confortable quand j'écris...alors bien évidemment, avec un prétexte pareil, j'ai vite craqué !

Sésame ouvre-toi ! J'ouvre mon Mac rapidement et guette ma boîte mail.

Rien ne vient. Je grogne.

Ah, oui, un détail. Je suis une impatiente née. Je vois que ça fait beaucoup de défauts tout ça quand même. Mais vous allez voir, je suis sûre que vous allez m'aimer.

Ding !

Ah, enfin....

De : Alice Frémençot

A : Sofia Segianelli

Sofia,

Après avoir pris contact avec plusieurs librairies, et avec l'arrivée du printemps, je pense qu'il est temps que tu te présente au public. J'ai alors mis en place une sorte de tournée littéraire. Je t'accompagnerai dès que possible.Je te laisse voir les dates que j'ai positionnées.

C'est un premier jet. Tu vois, et on en reparle mercredi, à notre entrevue.

Te souhaitant une bonne journée,

Al

Le printemps ? Qu'est-ce qu'il vient foutre la dedans le printemps ?

Je crois qu'elle est vraiment trop optimiste.

Bon, voyons voir, c'est plutôt pas mal comme proposition. Je vais rencontrer mes "fans". Oui, bon ok, c'est un peu prétentieux de dire ça, mais ça l'est aussi de dire que je suis "auteure". Et pourtant, je vous confirme que c'est bien la vérité.

J'ouvre la pièce jointe.

Quoi ??!!

Ah, oui là elle a juste fait péter les boulons ! La première date est dans....5 jours ! L'optimisme ne lui va pas du tout !

Et alors, me diriez vous ?

Et bien, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'on va me scruter, me détailler, me regarder,m'observer, bref vous avez compris, je vais passer au rayons X en moins de deux. Je ne suis pas folle, on ne va pas se leurrer, j'écris des romans destinés en majorité à un public féminin.

Et, nous les filles on est comment ?

De vraies PIES quand ça nous prend !Soyons honnêtes, on l'est toutes un petit peu, même si certaines excellent plus que d'autres dans ce domaine.

Alors, non pas que le regard des autres influent sur ma vie, comme je vous l'ai déjà dit, je m'assume complètement. Mais là, il s'agit de mon roman.

C'est une chose un peu intime pour moi quand même.

Il y aura des critiques certainement...

Vais-je assumer ça ?

Moins sûre.

Bon, fini les questions, on passe en mode action !

Vous l'avez vu l'avantage là ?

Moi, je ne vois que ça pour le moment! Il me faut une tenue, voire plusieurs !

Haha, shopping j'arrive !

Seule ? Non, non...voyons voir,lundi...

Rajah ne bosse pas. Parfait. Vive le congé parental.

Un texto plus tard, mes yeux bouffis et moi passons à la salle de bain. Rafraîchissement oblige.

Qui dit salle de bain, dit balance !

Et elle me fait de l'œil pendant tout mon ravalement de façade la coquine.

Et merde ! je monte dessus.

1 kg. En plus oui, oui...je fais rarement dans les moins comme fille.

Bon, soit. J'en tiendrai compte pendant mes essayages.

Vous voyez, l'optimisme c'est ça pour moi ! Je tourne toujours tout en mode positif. Je vous assure que la vie est bien plus belle vue comme ça !

Alors, c'est parti.

Public, me voilà !