Chapitre 7 - Dis moi qui je suis...

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Je cligne des yeux. Plusieurs fois.

Ça pique, ça colle et c'est tout sec...

Oh là ! Bien sûr, pas de sous-entendus déplacés, loin de moi cette idée. Je réalise juste que mes glandes lacrymales se sont barrées en vacances, et quand j'arrive à me regarder discrètement dans mon téléphone (oui, oui on le fait toutes !), je vois sans grand étonnement qu'elles m'ont laissé leurs valises.

Deux grosses poches, d'un prune violacée immonde, trônent sous mes yeux.

- Fatiguée ma Sofia ?

La voix mielleuse de Jonas me ramène sur Terre.

- Oui, dis-je en écrasant un bâillement vainement dissimulé.

Il passe avec douceur ses doigts sur ma joue. Je lui souris. Il est si prévenant, doux, gentil, beau...comment lui en vouloir pour ses maladresses ?

- Un café ?

Le serveur interrompt ce moment furtif de béatitude, et tandis qu'Alice et Jonas refusent poliment, Léo intervient.

C'est la première fois qu'il prend une initiative depuis que nous sommes attablés...et tout bien réfléchi, c'est la première fois qu'il me donne l'impression d'être parmi nous.

- Pour moi, bien serré s'il vous plaît. Sofia ? Long sans sucre ?

J'écarquille les yeux comme s'il venait de me proposer une partie de jambes en l'air torride en plein milieu du resto.

- Euh...oui. Long...sans sucre. C'est bien ça.

Mais, c'est quoi ce mec ? Un OVNI ? On s'est vu trois fois à tout casser, et il sait déjà comment je prends mon café. C'est un fou furieux.

Ça y est je flippe.

Quand je vous disais qu'il m'épiait !

- Bon, je vais vous laisser.

Alice, telle une Reine de glace, se lève majestueusement et nous adresse un sourire. Enfin, ce que l'on peut appeler un sourire. Un léger rictus labial orne son visage.

-On se voit lundi Sofia ?

Mais déjà, je ne l'écoute plus. Je vois Jonas se lever dans mon champ de vision et attraper sa veste.

Je me redresse avec hâte et mon corps entier se raidit.

- Sofia ? Lundi, c'est ça ?

Alice insiste, mais mes yeux restent sur Jonas qui, en homme bien élevé range sa chaise sous la table.

Mais, il va où lui ?

- Sofia ?

- Euh..Lundi ? Oui...lundi !

- Dix heures, je crois.

Elle fait rapidement glisser ses doigts fins et manucurés sur l'écran de son smartphone géant.

- Oui, dix heures, reprend-elle.

Jonas se penche vers moi et m'embrasse sur la joue.

- On se verra aussi alors...

Mais non ! Non. Dans mon esprit (bien dosé d'imagination), ma soirée se termine avec lui, tendrement enlacés, picorant des fraises Tagada devant un film romantique, simplement vêtu de mon....

STOP !

OK, là je ne contrôle plus rien. Tout s'emmêle. D'une part je neveux pas que Jonas s'en aille parce que, comme vous aurez pu le constater, j'ai déjà prévu depuis des lustres ce que nous pourrions faire une fois seuls tous les deux, et d'autre part je neveux pas rester en compagnie de Léo qui commence sérieusement à me mettre mal à l'aise.

Une taille 42...et du succès !  [auto-publication / Ebook dispo sur les stores]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant