Chapitre 10

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Finalement, je ne regrettais pas la tenue que j'avais enfilée aujourd'hui

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Finalement, je ne regrettais pas la tenue que j'avais enfilée aujourd'hui. Parfaitement pratique pour une balade à cheval. Ferdinand semblait heureux de me revoir, et trépignait d'impatience. Il se baissa même pour me permettre de monter plus facilement. J'étais déjà près du portail, à attendre l'Alpha alors que du haut du château, Zénon se penchait par-dessus la rambarde d'un balcon pour me saluer. Je lui rendis son geste, heureuse qu'il soit enfin libre.

– Belle, vous êtes prête ?

Je tournais la tête vers l'Alpha qui, droit sur son cheval, me regardait fixement. Il se pencha pour caresser l'arrière de mon cheval, puis le claqua pour qu'il parte au trot. Ferdinand passa les grilles, et s'enfonça dans la forêt alors que mon regard survolait les alentours, vérifiant qu'aucune branche ne pourrait me faire chuter. Le cheval foncé de l'Alpha rattrapa ma monture blanche, et la discordance me fit rire. Nos chevaux étaient aussi contrastés que nos caractères.

– Alors, qu'aimez-vous faire de vos journées ? me demanda-t-il.

– Lorsque je ne suis pas prisonnière, j'aime lire.

Il tiqua, et ses doigts se serrèrent autour des rênes de son étalon.

– Vous n'êtes pas dans un cahot, vous êtes libre de vous balader et vous mangez correctement. Vous êtes tout de même une prisonnière chanceuse, ne pensez-vous pas ?

– Pourquoi ne me laissez-vous pas partir ?

– Vous le savez. J'ai besoin de vous.

– Votre meute aussi a besoin de moi. Pourtant ils seraient prêts à me laisser partir sans hésiter. Votre égoïsme et votre individualisme vous perdront. Vous ne comprenez pas à quel point votre caractère vous coule.

Sa mâchoire craqua et son cheval se cabra, avant de partir au galop. Je soupirais, et donnais un coup de pied sur le flan de Ferdinand qui s'élança à la suite de l'Alpha. Finalement, après avoir traversé une bonne partie de la forêt, je retrouvais l'étalon en train de brouter de l'herbe sur une petite pleine dont j'ignorais l'existence. Au loin, je devinais les maisons de Restbourg. Quelques kilomètres semblaient me séparer de la liberté. Alors pourquoi restais-je ici ? Pourquoi ne courrais-je pas vers ce village où j'aurais déjà dû être installée ? Pourquoi descendais-je de mon cheval ? Je soupirais en laissant Ferdinand faire connaissance avec son nouveau partenaire de broutage. Je m'en voulais d'avoir été aussi lâche. Ce n'était pas dans mes habitudes d'être aussi méchante, mais j'avais le pressentiment que seules des paroles crues pourraient le faire réagir. Si sa meute le respectait trop pour que la vérité éclate, alors je me portais garante de cette tâche que personne ne semblait vouloir accomplir. Alors que j'avançais entre les arbres, je sursautai lorsqu'une branche d'arbre craqua et s'effondra devant moi. Les arbres étaient secs, les feuilles mortes et la terre granuleuse. Mon cœur tambourinait dans ma cage thoracique, je détestais me retrouver seule dans cette forêt.

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