Des conflits permanents

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La routine a tendance a filer telle un ruisseau d'eau, le temps n'est qu'illusion.

Je me précipite de me préparer en me levant du bon pied ce matin, car j'avais l'angoisse à l'idée de mettre métamorphoser.

Lorsque je dis "angoisse", je n'estime pas ce dernier forcément négatif, bien au contraire.

J'ai cette sensation de bien être, d'être une nouvelle fille, d'être un nouvel individu.

Une fois prête, je me dirige vers le salon pour agiter ma sœur afin de partir en temps et en heure.

Elle se tourne vers moi, et me fixe.

Ces yeux éprouvaient un sentiment de satisfaction à mon égard.

- C'est la première fois que je te vois comme ça, depuis un bon moment... M'affirma t-elle sur un ton ému

Je ne sais pas quoi répondre, je décide donc de sourire en guise de réponse.

- La peur du jugement ne te préoccupe pas ? Me dit-elle

Fière que je suis, je décide de faire l'indifférente comme d'habitude.

L'usage premier de l'être humain est la carapace, enfouir ces sentiments sous une carapace est fierté infinie.

- Quelle peur ? Dis-je d'un air rassuré

Sharlène ose les épaules comme si elle ne me croyait pas.

Nous nous dirigeons vers la voiture, toutes déterminées.

Une fois arrivée au bus, je descend toute tranquillement, puis je monte dans le bus, dans les dernières, pour pas changer...

Je m'approche du garçon dont j'ai l'habitude de me placer en général.

Il me regarde comme si j'étais quelqu'un d'autre... Fait-il exprès?

Je décide également de jouer au même jeu que lui, en le fixant.

Nos regards s'entrechoquent, jusqu'où sa bouche s'ouvre tout bêtement.

- Aaah... Je ne t'avais pas reconnu, je t'avais garder la place.

J'ai pris la sage décision, enfin je l'espère, d'être une nouvelle personne, donc je décide de faire comme si j'avais pas compris sa remarque implicite.

Dans le bus, ces regards qui étaient constamment retournés vers moi, continuent.

En revanche, contrairement à d'habitude, les yeux de ces derniers aspirés à un autre sentiment.

Je sentais... Vous savez ? Ce sentiment d'étonnement, presque de jalousie.

Je fais la conversation avec mon collègue afin de me socialiser d'avantage.

L'arrivée au lycée se fut rapidement, je sors du bus assez rapidement.

J'ai pris pour tic, de me diriger directement vers ma salle de cours, sans perdre de temps, ce qui fait de moi la première dans ma salle.

Je prends ma place habituelle, avant d'apercevoir Vity aux côtés de Soren... Elle avait un air attristé.

Je vois qu'elle va en direction de Linriss car c'était la seule place qui restait a part à côté de moi, mais je me rends compte que Soren s'est positionné à ma droite.

Je tourne la tête lentement:

- Que me vaut ta présence? Dis-je

- Je ne sais pas, j'avais envie d'être la pour varier les plaisirs, m'accosta Soren

- Varier les plaisirs ?

- C'est une façon de parler... Il n'y a rien de sexuel, a moins que ...

- A moins que rien, en interrompant son petit jeu

- D'ailleurs, tu ne pas répondu pour la fête de cette fin de semaine

Je vins à réaliser que sous l'excitation, j'en avais oubliée la réponse.

- Pourquoi refuserais-je ?

- Pourquoi accepterais-tu ?

- Et l'autre ? Linriss ?

- Linriss ? Qui est-ce ?

- Ok , j'y serais à tes côtés, dis-je d'un ton affirmé

Un sourire dont je n'en connaissais l'origine prend forme sur les lèvres dessinées parfaitement de Soren. Etant dans mes pensées, ma tête était resté en direction de Soren... Il vint également à me regarder.

Je redresse ma tête vivement, toute gênée.

Linriss me fixait, pareillement.

Mon démon intérieur refait surface, je ne peux me contrôler.

- Quel est ton problème à toi ? Criai-je dans toute la salle de cours, en interrompant le professeur bien lancé.

Elle se retourne comme si rien n'avait eu lieu.

Un cerveau plein de paresse est l'atelier idéal du Diable.

Elle sait faire la belle que lorsqu'elle est en groupe, accompagnée de ces "groupies" ? C'est malheureux.

Soren reste béat face a mon action, moi aussi d'ailleurs... Je crois.

Je suis quelqu'un de particulièrement passive, malgré cela j'ai mes pertes de "contrôle". Je pense être même lunatique, j'ai perpétuellement cette impression d'avoir 2 personnalités, une respectueuse, compatissante, et obligeante à l'égard des autres, puis cette seconde personnalité, arrogante, équanime, condescendante.

J'ai toujours peur de faire du mal a quelqu'un sans m'en rendre compte, et regretter par la suite.

Je me remet sans cesse en question... Je pense que le cauchemar est synonyme d'un choc post traumatique, mais j'ai toujours ce pré-sentiment qu'il signifie quelque chose. Je n'ai pas assistée à l'accident, mais j'ai sa perception au moindre détails comme si elle était réelle, ça doit être surement comme cela que ça a du s'être passé.

Après ma remarque explicite, j'entends des bruits de fond dans la classe:

- Ah enfin quelqu'un a osé lui faire une petite "morale"...

- Elle est insupportable cette Linriss

Ça me rassure entre guillemet, je réalise que je suis pas la seule à la détester aussi vite, elle se pense toute permise alors qu'elle n'est personne, elle n'a l'air d'avoir jamais rien accomplie. Malgré tout, je préfère préciser que je suis pas du genre à préjuger un individu sur son physique ou son comportement général, mais, les gens qui m'attaquent au premier abord sont vite récompensés par un cadeau empoisonné.

A la fin du cours de mathématiques, plusieurs camarades de classe se jettent presque sur moi pour me remercier d'avoir répondu à Linriss. Ce n'était pourtant rien. Ils en font tout un plat. A croire que c'est le Diable en personne.

Ces derniers sont bercés d'illusion qui rongent leurs paresses à petit feu.

J'ai remarqué que depuis que mon style vestimentaire n'était plus celui d'auparavant, les gens osent, les gens se permettent, les gens sont ouverts. Je ne crache pas la dessus, c'est toujours sympa de se sentir apprécier, malgré que ce n'est pas mon objectif principal.

C'est plutôt vicieux ce que je vais vous confier maintenant, mais je vous avoue que Soren m'a en quelque sorte prit sous son aile. Depuis que je reste avec, j'ai l'impression que les regards, les paroles et les esprits sont en mon avantage.

C'est dans ces moments que je perçois mon dédoublement de personnalité, bien flagrant, j'ai toujours cette amertume de vice, ce sentiment de vouloir manipuler, de vouloir tout posséder en ma faveur. Il y a toujours cette réussite qui souhaite roder autour de mon âme.

Ma journée se finit bien. J'ai gagné en réputation dirais-je.

Il me faut une tenue de soirée, pour la fête, je veux être la plus belle. J'ai mon idée.




















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Black ReputationWhere stories live. Discover now