Epilogue

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Elle déposa une fleur blanche sur le bord du rocher. Ses genoux ramenaient contre sa poitrine, elle regardait l'horizon plat. Le souvenir de cette journée la hantait toujours. Une larme s'écrasa sur sa joue. Elle avait grandi, elle en avait perdu des gens qu'elle aimait. Et aucun n'était jamais revenu. La promesse de son frère n'avait pas été tenue.

« Bonjour, Keith et Lance. Vous savez, aujourd'hui, je suis encore seule. Plus personne sur l'île ne fait attention à moi. Shiro n'est pas revenu. Je le soupçonne de ne pas le vouloir. Matt est... hé bien, je ne sais pas. Mon père... n'a pas bougé de sa tombe. »

Elle fixa son regard marron sur les rayons levant du soleil. Un pétale de fleur s'envola et navigua quelque instant dans la brise avant de se perdre dans l'écume. Elle enfuit son menton dans le creux de ses genoux.

« Hunk c'est marié. Il est heureux avec Shay. Je pense que je vais lui envoyer un cadeau. Je ne sais pas encore quoi. Allura va bien aussi. Elle me dit souvent d'être forte, mais elle, elle a encore Coran. »

Elle n'avait pas envie de parler du conseil. Il était toujours aussi sévère. Mais une chose avait changé : les lois interdisant les rencontres entre le peuple de l'eau et de l'air avaient été retirées. L'histoire tragique d'il y a sept ans avait dû refroidir leur ardeur de guerre et de séparation. Le commerce avait même été engagé. Mais elle parla d'autre chose.

« Un bateau est passé il n'y a pas longtemps. Une jeune fille a failli se faire avoir. Mais un garçon la sauvait. Son défaut était l'orgueil. Je suis heureuse qu'elle ne soit pas morte. Elle avait tellement de belles choses à vivre. Malgré les épreuves qu'elle subirait, elle aurait droit au grand amour. »

Elle détendit ses jambes. Elles se trouvaient maintenant à quelques centimètres de l'eau. Elle retira ses chaussures, les posa à côté d'elle et laissa ses pieds toucher l'eau froide. Deux petits poissons dansèrent autour de ses orteils.

« Et vous savez, c'est mon anniversaire aujourd'hui. »

Elle effleura la pierre froide et eut un frisson. Elle avait vingt ans depuis quelques heures. Elle aurait aimé être entourée de toutes les personnes qu'elle avait aimées. Pourtant, les aléas de la vie l'en avait empêchées. Une autre larme salée coula doucement pour s'assécher dans le col de sa chemise verte.

« Vous me manquez les gars. »

Elle regarda les derniers pétales de la fleur s'envolaient sous le vent violent. Ses plumes vertes se gonflèrent légèrement sous la brise froide. Le soleil laissait filtrer plusieurs rayons et les vagues mordaient les pierres avec un « floc-floc » régulier.

Elle sentie quelqu'un s'asseoir à côté d'elle. Elle ne bougea pas et continua de regarder droit devant elle. Une autre personne la rejoignit. Pour des yeux étrangers, il n'y aurait eu personne. Mais pour elle c'était deux fabuleuses personnes qui l'accompagnait dans ce moment de solitude, traversant l'espace si maigre entre elle et eux.

« Tu nous manques aussi, Pidge. »

Un coup de vent effaça les images des deux amoureux. Redevenue solitaire, Pidge, nouvelle ambassadrice de paix entre les peuples, les imagina, heureux, aux Champs Elysées. Peut-être étaient-ils des monstres pour les humains, mais aux yeux des dieux, ils devaient avoir le mérite de cette vallée des Bienheureux. Après, tout, ils avaient rassemblé deux espèces qui se détestaient. Comme Roméo et Juliette, mais avec deux Roméo.

« Joyeux anniversaire. Joyeux anniversaire. Joyeux ann... »

Sa chanson fut coupée par ses sanglots qui lui étranglèrent la gorge. Elle attrapa un caillou et le jeta dans l'eau. Elle était triste et en colère. Triste qu'ils soient tous partis, en colère, car ils étaient tous partis. Elle regarda l'éclat brillant du soleil entièrement levé. Elle se leva aussi, récupérant ses chaussures par la même occasion.

Pieds nues, elle déploya ses ailes et s'envola. Une fois à une altitude convenable, elle se relâcha totalement. Elle chuta, les yeux fermés. Ses chaussures lui échappèrent des mains. Elle entendit un cri. Avant de toucher les vagues, elle actionna ses muscles et battit des ailes. Son dos effleura l'eau. Elle regarda les nuages.

« L'éternité... »

La poésie de Virgile ou encore celle de Plutarque me manque pour décrire le sentiment de liberté qui envahie le cœur meurtrie de notre sirène volante.

Et, tandis qu'elle profitait de cet instant sans chaîne, dans le monde souterrain d'Hadès, un amour grandissait toujours. On pouvait dire tout ce que l'on voulait sur la faiblesse des sentiments, mais même après la mort, on pouvait continuer d'aimer.

Je me demande si vous avez compris pourquoi je vous raconte cela... Sans doute, mes idées sont un peu trop cachées quant à la présence pompeuse de cette relation plus qu'exceptionnelle. L'amour peut se manifester sous différente forme, parfois, de la manière dont on s'y attend le moins. Alors, prenons exemple sur eux et aimons. Tout simplement.


Bonjour !

Voici l'épilogue tant attendu qui clôture ce projet fait sur un coup de tête ! J'espère que cette histoire vous aura plu ! Je remercie toutes les personnes qui m'ont encouragées et supportées pendant mes longues minutes de délires là-dessus, ainsi que les commentaires hypers sympathiques que j'ai reçu !

Bref, merci beaucoup ! ♥ Pour le tout et le rien ! ♥

See you soon ! ;)

Ps: J'ai un autre projet Voltron en construction, j'espère vous recroiser là-bas ! :)


Le chant des sirènes - KlanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant