Wonderland. [TAEKOOK]

IV

________________________

Hyung...mes larmes ne cessent de couler.
Encore une fois, encore une fois..
Je suis à bout, mutilé, défiguré, anéanti.
Mais mon wonderland est là.
Le sais-tu ?
Hyung...mes larmes ne cessent de couler.
Encore une fois, encore une fois..
Je suis seul, triste, accablé, dégoûté.
Quand remarqueras-tu que je t'aime ?

_______________________________________________

Jungkook avait perdu son sourire pourtant si angélique.

Il avait été remplacé par des cernes violacées en dessous de ses yeux imbibés de sang, des lèvres gercées aux couleurs moroses, un teint pâle comme celui d'un cadavre et des cheveux de jais mal entretenus.

Taehyung ne voyait rien. Il continuait à voir ces femmes sans personnalités apparentes au plus grand désarroi du noiraud. Il rentrait tard, jetait un bref coup d'œil à Jungkook puis se couchait pour se lever au premières aurores le lendemain.

Jungkook, lui, coulait de plus en plus dans les profondeurs des ténèbres. Il chutait, descendant dans les entrailles de ses cauchemars et tout ça d'une vitesse affolante. Le noir l'entourait de toute part, le prenant à la gorge. Il était seul.

Une fois que le plus âgé ait quitté le logis, disant brièvement "au revoir" à son dongsaeng, Jungkook se dirigea lascivement vers la salle de bain. Il était si affaibli qu'il utilisait beaucoup de forces pour avancer un pied devant l'autre. Il en avait assez..

Il prit donc tout ce qu'il pouvait et partit sans son coin, doublant les doses. En moins deux, il se retrouva dans son wonderland aux bras de son hyung. Il n'en avait que faire que cela ne soit pas le réel Taehyung. Du moment qu'il le voyait cela lui suffisait...C'est après une longue réflexion qu'il décida de le rejoindre définitivement.

Jungkook s'abandonna alors aux bras de celui qu'il aime dans le monde qu'il chérissait tant en susurrant faiblement.

"Je t'aime Taehyung."

Mais avant qu'il ne ferme les yeux, il entrevu une silhouette courir en sa direction. Est-ce le diable qui vient récolter sa pauvre âme meurtrie ?

_____________________

Un, deux, trois...je t'ai eus.
Hyung, j'ai trouvé un moyen de te retrouver !
J'arrive, laisse-moi juste le temps d'arriver aux portes de mon wonderland.

Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.

Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant,

Noir squelette laissant passer le crépuscule.

Dans l'ombre où l'on dirait que tout tremble et recule,

L'homme suivait des yeux les lueurs de la faulx.

Et les triomphateurs sous les arcs triomphaux

Tombaient ; elle changeait en désert Babylone,

Le trône en l'échafaud et l'échafaud en trône,

Les roses en fumier, les enfants en oiseaux,

L'or en cendre, et les yeux des mères en ruisseaux.

Et les femmes criaient : -- Rends-nous ce petit être.

Pour le faire mourir, pourquoi l'avoir fait naître ? --

Ce n'était qu'un sanglot sur terre, en haut, en bas ;

Des mains aux doigts osseux sortaient des noirs grabats ;

Un vent froid bruissait dans les linceuls sans nombre ;

Les peuples éperdus semblaient sous la faulx sombre

Un troupeau frissonnant qui dans l'ombre s'enfuit ;

Tout était sous ses pieds deuil, épouvante et nuit.

Derrière elle, le front baigné de douces flammes,

Un ange souriant portait la gerbe d'âmes.

Je suis là. Hyung.