Chapitre 2

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Chapitre 2 :

Quand j'ouvre les paupières, le son insupportable du réveil résonne dans ma tête. Je soupire en tâtonnant sur ma table de chevet pour trouver mon portable et arrêter cette sonnerie insupportable. Heureusement il ne me faut pas beaucoup de temps pour l'attraper et éteindre le réveil. Je me redresse dans mon lit, frottant mollement mes yeux pour me réveiller. Je finis par me lever, m'habiller rapidement, vérifier que mes affaires sont prêtes et enfin je vais jusqu'à la cuisine pour déjeuner. A table se trouve déjà mon père qui doit m'emmener en cours, c'est le premier jour alors il m'accompagne. J'aurais beau lui dire que j'ai dix-huit ans et que je peux parfaitement me débrouiller seul, il ne dérogera pas à la tradition que de m'accompagne à chacune de mes rentrées.

« -Tu as tout ce qu'il te faut Max ?

-Oui Papa. Dis-je en me versant un bol de lait et des céréales.

-Je sais que tu ne feras que tes deux derniers mois de cours dans cette école, mais essaye quand même de te faire quelques amis pour la rentrée prochaine. »

Je lève les yeux en mangeant mon petit-déjeuner. Je me demande si tous les enfants uniques ont des parents aussi protecteurs que les miens. C'est vrai que je n'ai jamais croulé d'ami, mais je n'ai jamais été seul non plus. Mon père se lève et se dirige vers la cuisine, ramenant la vaisselle non utilisée.

« -Bon, ne perds pas de temps on part dans quinze minutes. »

Je hoche la tête, fini mon petit repas, range, puis file dans ma chambre. Je traine des pieds jusqu'au piano au fond de la pièce. Je l'observe avec envie, mon cœur me hurle d'aller libérer mes sentiments en jouant quelques notes. Je ferme les paupières, sentant une boule dans mon ventre grossir, m'empêchant de réfléchir correctement. J'angoisse. C'est normal de stresser pas vrai ? Mais pourtant ça ne m'était jamais arrivé au par-avant. Une centaine d'image passe dans mon crâne, des souvenirs plus ou moins agréables. Puis soudain le défilé s'arrête sur le visage du rouquin d'hier, ses yeux si intenses qui semblait sonder mon âme. J'ouvre soudainement les paupières, reculant de quelques pas pour m'effondrer sur mon lit. Je garde les pupilles fixées au plafond, cessant de penser.

Je reste plusieurs minutes ainsi, jusqu'à ce qu'on frappe à ma porte. Je sursaute et entends la voix de mon père annonçant notre départ. Je secoue la tête pour me remettre l'esprit en place puis prends mon sac et ma veste et me précipite dans l'entrée rejoindre mon géniteur. On sort rapidement dehors et nous nous installons dans la voiture. Je sors mes écouteurs de ma poche, les branches à mon portable et les mets dans mes oreilles. J'appuie ma joue contre la vitre froide et observe le paysage Angevins défiler sous mes yeux.

Il ne faut pas beaucoup de temps pour atteindre l'école. Mon père gare la voiture à quelques mètres, coupe le contact puis s'enfonce dans son siège. J'arrête ma musique et lève les yeux vers lui. Il me sourit tendrement, l'air rassurant.

« -Je sais que c'est pas simple de changer d'école à cette période de l'année, mais tu sais que c'est le meilleur pour tes études ?

-T'inquiète pas, je le sais. Souris-je.

-Je suis fier de toi Maxime. Vraiment. »

Je le fixe un moment, ne sachant pas quoi lui répondre. Ce n'est pas le genre de chose qu'il a l'habitude de dire. Il détourne soudainement les yeux et regarde les élèves affluant devant le porche de l'école. On reste quelques secondes à les observer se saluer, discuter, crier et rire.

« -Allez fiston. Dépêche-toi, tu vas être en retard. »

Je hoche la tête et sors. Je me faufile rapidement dans la foule, entendant différentes brides de conversation. Je rentre à l'intérieur du bâtiment principal, je me trouve ensuite un coin tranquille et pose mon sac par terre pour en sortir mon emploi du temps. « C105 », je ne suis pas dans le bon bâtiment. Je soupire et me dirige vers un plan de l'école. Je reste planté devant un long moment, laissant balader mon doigt sur la vitre protégeant le plan, plissant les yeux pour lire le nom des salles. Je finis par trouver ma classe, je regarde ma montre, j'ai dix minutes pour m'y rendre. Je me mets à courir, déambulant de couloirs en couloirs. Je me retrouve dans la cour centrale, deux grand pins surgissaient du centre, alors que des bancs étaient installés un peu partout. Je tourne sur moi-même, me forçant à me rappeler le nom de chaque bâtiment.

You're a Failure - SupermixemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant