Chapitre 5

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PDV Maxime :

Ca fait bien vingt minutes que j'attends qu'Hugo descende enfin pour partir à la soirée de fin d'année. Il n'est pas du genre à l'heure et je n'ai pas mis de temps à m'en rendre compte. Lors je fais les cents pas en bas de l'immeuble. La nuit commence à tomber, et les passants doivent me trouver bien bête. Je réajuste ma veste par réflexe et lève les yeux vers le hall dont la porte s'ouvre enfin. Sur son trente-et-un, Hugo fait enfin son apparition, faisant tourner un trousseau de clés autour de son doigt.

« -Alors, on attend le Prince Charmant ?

-Aussi long que la Princesse tu diras. Rigolais-je. »

Il fait mine d'être choqué et l'on traverse la rue jusqu'à sa voiture. Il l'ouvre et on vient s'y installer.

« -J'm'attendais à un carrosse moi.

-Un beau gosse comme moi se ferai harceler avec une belle voiture, je me fonds donc dans le décor !

-Et modeste en plus ! »

C'est dans la rigolade qu'il démarre et se dirige vers l'école. Je baisse un des parasoleils et observe mon reflet dans le miroir. Je remets mon col de chemise et défroisse le tissu sur mes épaules. J'avais simplement mit une chemise grise-bleue et un pantalon marron clair. Je m'appuie contre la vitre et observe les lampadaires s'éclairer au fur et à mesure. J'étais assez impatient d'aller à cette fête, jusqu'ici mes quelques semaines ici avait été agréable alors la soirée s'annonçait de la même façon.

On arrive devant le porche de l'école et je sors de la voiture, un grand sourire aux lèvres. D'un pas rapide, on passe les portes et l'effervescence de la soirée se fait déjà sentir : depuis la cours on entends la musique venant du gymnase. Hugo et moi échangeons un regard, ses yeux pétillent d'impatience, tout comme les miens je pense. On ne perd pas de temps et nous dirigeons jusqu'au lieu d'où provient le bruit. A peine à l'intérieur, la chaleur enveloppe mon corps, la musique prends possession de mon cerveau et l'odeur de l'alcool viens me chatouiller les narines. Des amis d'Hugo arrivent, déjà bien éméché. Ils rigolent fort et nous tirent dans la foule. On est bousculé, on nous cri dans les oreilles, pourtant on ne blâme personne. On se prête au jeu.

Alors qu'Hugo reviens du bar installé à l'occasion, il me tend une bière. Je le remercie, boit quelques gorgées, sentant l'euphorie couler dans mes veines. Doucement, Hugo se fond dans la masse de danseur. J'hésite à le suivre, ma timidité m'empêchant de bouger. Mais l'alcool que je laisse couler de nouveau dans ma bouche efface ce sentiment et je rejoins Hugo. Je me laisse porté par la musique hasardement sous le regard insistant de mon ami. J'ai un grand sourire sur les lèvres, j'en arrive à avoir mal aux joues. Je me détends et j'en viens à oublier le monde autour de moi, profitant simplement.

Après plusieurs minutes à rire sur la piste, je fais signe à Hugo que je reviens. J'avais envie de prendre un peu l'air. Alors je traverse la foule et me retrouve au porte du gymnase. Je sors et le froid enveloppe d'un coup mon corps. Je frissonne et m'assoit sur les marches. Une légère brise vient rougir mes joues un peu plus. Je croise mes bras pour garder le plus de chaleur et je regarde la cours sombre de l'école. Puis une silhouette se dessine. Je plisse les yeux et reconnait la carrure élancée de Cyril, sa chevelure rousse refléter la lumière des lampadaires. Les mains dans les poches, il s'approche de moi, puis quand il ne fit qu'à un pauvre mètre, il s'arrêta.

« -Je croyais que tu n'aimais pas les fêtes de moutons, Cyril ? Dis je sur un ton moqueur.

-Il faut bien que le loup vienne surveiller le troupeau.

-Le loup bouffe les moutons.

-Que lorsqu'il a faim. En l'occurrence, je suis rassasié. »

Je croise son regard brun, je ne sais pas si c'est l'alcool, mais j'ai l'impression de m'y perdre. J'ai l'impression de voyager entre chacune des nuances de couleurs, découvrant un nouveau sentiment si bien caché. On reste un moment ainsi, à s'observer sans rien dire. Puis il s'assoit, à côté de moi.

« -Je pensais que tu viendrais.

-Donc c'est pour ça que tu es venu, pour venir me chercher ?

-Non, je venais juste voir ce qui s'passe ici. »

Je rigole trouvant son explication stupide. Je me tourne vers lui pour reprendre.

« -Et moi je ne pensais pas que tu viendrais, tu te fais chier dans ton club ?

-Non pas du tout. C'était prévu que j'arrive plus tard. »

Il sort son portable et regarde l'heure avant de perdre son regard dans l'obscurité. Moi je fini ma bouteille. La tête me tourne légèrement, mais je continue de sourire, je peux pas m'en empêcher. Puis d'un coup Cyril se lève, s'étirant avant de poser ses mains sur ses hanches.

« - D'ailleurs il est temps que je file.

-Ok, à j'sais pas quand alors. »

Il me tourne le dos et me fais un vague signe de main. J'observe sa silhouette fondre dans l'obscurité, quand soudain l'idée de le suivre me vient. Surement l'alcool. Je secoue la tête et me lève pour rentrer. Je fais quelques pas pour retourner dans le gymnase, mais au moment de tirer la porte j'hésite. Je fixe le sol, écoutant la musique, le son de ses pas s'éloignant, ma respiration, mon cœur qui bat.

Et je me retourne. Et je cours. Et je cris.

« -Cyril ! Je... J'peux venir ? »

Il s'arrête même pas et me fais un geste pour le suivre.

« -Dépêche-toi avant que je ne change d'avis ! »

Un sourire étire mes lèvres sans que je puisse le contrôler et accélère ma course pour le rattraper.

Je ne sais pas ce que je fais. Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Mais tant pis.


You're a Failure - SupermixemDonde viven las historias. Descúbrelo ahora