Chapitre trente et un

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05 mars - Madrid - Antoine

Il faisait beau aujourd'hui sur Madrid et j'espérais que cette lueur de soleil redonne un peu de baume au coeur à Paul qui était arrivé hier à la maison. Depuis la perte de leur enfant Carla et Paul n'étaient plus vraiment sur la même longueur d'onde, la jeune styliste semblait rejeter et ignorer tout ce qui lui rappelait sa maternité perdue tandis que le footballeur ne cessait de sombrer dans la déprime.

Léonie était restée à la maison depuis, ça faisait presque un mois qu'elle vivait jour et nuit avec moi et tout se passait bien. Elle cherchait du travail tout en prenant soin de Paul pour qui elle était devenue un réel pilier. Ma copine passait environ trois heures au téléphone par jour avec Paul et ils se contactaient toute la journée par textos, et c'était la seule qui savait apparemment lui changer les idées. Lorsque Léonie m'a demandé si Paul pouvait venir à la villa quelques jours histoire de repartir du bon pied je n'ai pas hésité une seconde, après tout c'était un de mes meilleurs amis et tout ce que je voulais c'était qu'il aille mieux.


« Je suis rentré, criais-je en fermant la porte d'entrée

- Salon, répondit simplement Léonie »


Lorsque je fis irruption au salon à mon retour de l'entrainement je vis Léonie et Paul avachis devant la télévision à regarder une compétition de Baseball. Ce qui m'interpella le plus ce fut la position dans laquelle ils étaient, Paul avait les pieds posées sur la table basse tandis que les jambes de Léo était posées par dessus son bassin, la main de Paul lui caressant les jambes. Je remontais le regard vers Léonie qui tourna la tête en ma direction.


« Ca a été cet entrainement? Il fait beau aujourd'hui, dit-elle joyeusement

- Oui parfait, je vais mettre une machine en route, dis-je en secouant mon sac de sport »



« Paul va mieux ? demandais-je à Léonie en me glissant sous les draps

- Je crois que ça commence à le faire, dit-elle en s'attachant les cheveux

- Il est content d'être ici, j'ai l'impression que ça lui fait du bien

- Je pense aussi, ça lui change les esprits

- Enfin, tu es à moi! dis-je en m'approchant d'elle tandis qu'elle se couchait à mes côtés

- Tu sais que je suis toujours à toi Antoine

- Ces derniers temps j'ai l'impression de te partager avec Paul, avouais-je en lui embrassant le nez 

- Attends, fit-elle en se redressant, tu vas pas me dire que t'es jaloux de Paul? dit-elle sèchement

- Non, j'ai jamais dit ça, me défendis-je

- Antoine, Paul a besoin de moi en ce moment, je suis son amie

- Je sais Léo, mais, je, enfin, je comprends pas moi aussi je suis son ami et j'ai l'impression de servir à rien là dedans, il est toujours collé à toi, soufflais-je

- Ces réflexions sont totalement débiles et déplacées Antoine, dit Léonie furieuse en me tournant le dos et en éteignant la lumière »


Cette nuit là, je dormis mal.



10 mars - Madrid

« Instagram : Paul Pogba a publié un contenu depuis un certain temps »


Je pris mon téléphone, assis sur les bancs du vestiaire et déverrouilla l'appareil. Sur la photo on voyait Paul qui enlaçait Léonie sans pour autant que sa tête ne soit dévoilée au public. « Merci pour ton éternel soutient, love u forever » pouvait-on lire en légende. Une fois de plus agacé je verrouillais mon smartphone sans même liker la photo et continuais de me changer.


Depuis ma prise de tête avec Léo l'autre soir je ne faisais que penser à ça. Des flashs me parcouraient l'esprit dès que je n'étais pas concentré dans une activité. La main de Paul sur la cuisse de Léo, les appels tard le soir lorsqu'il était à Manchester. Hier en rentrant de l'entrainement j'avais même trouvé Léonie et Paul endormis dans le lit de ce dernier, Léo avait la tête sur son torse. Et ses flashs me tiraillaient le coeur. Que se passait-il bon sang? Tout ce que j'espérais c'était que la confiance que j'avais en ces deux personnes chères à ma vie ne soit pas trahie. 

Hear our hearts beat together  Onde histórias criam vida. Descubra agora