.:Chapitre 26:.

141 11 17
                                    

Il est quatorze heure. Nous avons fini de nettoyer la salle de les Maryam ont loué et nous sommes en voiture, direction la maison.

Terezi qui était venue nous aider est là aussi. Entre Karkat et moi. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, j'ai besoin de quelqu'un qui soit là pour m'empêcher de lui sauter dessus et de pleurer toutes les larmes de mon corps. Comme ce matin en découvrant Karkat à mes côtés.

Quand je l'ai vu, mon coeur s'est emporté. J'étais si heureuse... Il était la seule "chose" de bien qui arrivait dans ma vie entre l'accident d'Equius et celui d'Aradia. Je l'ai alors serré contre moi et il a répondu à mon étreinte en venant même me caresser les cheveux.

Puis j'ai pleuré.

Mais il n'était pas choqué ou surpris, il m'a juste serré un peu plus en embrassant mon front pour m'apaiser. Ça a duré un long moment jusqu'à ce que le réveil sonne, là on devait s'écarter sinon Kanaya allait rapidement nous découvrir. Et Equius se devait d'être le premier à savoir !

Si un jour il se réveille.

Alors que je continue vainement de regarder le paysage, je me reçois un coup de coude de Terezi qui me sourit doucement.

- Il y a un problème Nep' ? T'es pas comme d'habitude !

- Euh... Je... Oui ça va...

Je baisse la tête, que dois-je lui dire ? Rien que d'y penser la pression monte et mon corps tremble, ma vue se brouille. Là, je ne peux plus rien dire, j'ai un chat dans la gorge.

- Laisse-la Terezi, c'est encore Equius à tous les coups.

Ces paroles viennent de Karkat qui grogne dans son coin qu'il n'a pas suffisamment dormi. Ah, c'est de ma faute ça. La nuit j'étais détruite en plein cauchemar, je gesticulais dans tous les sens et tout comme moi, sa nuit a été épouvantable.

Grâce à lui, la future avocate me laisse en paix et part s'engueuler avec Karkat est sa bonne humeur légendaire.

Il vient de me sauver. Je lui en dois énormément.

Une fois chez moi, je salue mes amis en leur dit à lundi. Après les avoir quitté, je grimpe dans ma chambre et me jette dans mon lit. Sans Karkat, sans Equius, je me sens si seule... Je me sens brisée. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et j'attends.

J'attends quoi ? Moi-même j'ignore. Tout ce que je sais c'est que des images d'Aradia défilent dans ma tête.

La sonnerie de mon téléphone me sort de ce cauchemar, il s'agit de Karkat qui vient de m'envoyer un message.

"CG : CE SOIR, TOI ET MOI ON VA SORTIR NOUS AMUSER TOUS LES DEUX.
CG : JE VIENS TE CHERCHER À SEPT HEURE, T'AS PAS LE DROIT DE REFUSER."

Je souris. Il est toujours là pour moi, tout là pour me faire sourire quand ça ne va pas. Je dépose un baiser sur mon téléphone, me sentant chanceuse d'avoir un copain aussi cool que lui.

Il est seize heure. Je viens de dormir pendant une heure et demie voire deux heures de temps. Pourtant je suis toujours fatiguée. Il y a tant de choses que je dois faire, dont la plus importante de toutes : aller rendre visite à Equius et profiter de son sommeil profond pour tout lui dire. Rien que pour me soulager d'un poids de trop sur mes épaules.

Une fois habillée, lavée et coiffée, je m'en vais vers lui. Vers mon ami, mon confident avec une boule au ventre. Et s'il m'entend ? S'il me déteste pour mes actes ? J'ai promis de garder tout cela secret ! C'est sûr, il va me détester. Je ne le veux pas... Je l'aime trop pour ça.

Pendant le trajet, j'ai pleuré comme une enfant perdue, ce que je suis mentalement et j'ai prié pour que personne ne me demande pourquoi tant de larmes. Par chance, personne n'a demandé.

Sauf les infirmières une fois devant la chambre d'Equius. Ma réponse ?

- L'attente me fait perdre espoir.

Et elles m'ont réconforté "Il va bientôt se réveiller, c'est sûr !". Bien sûr. Cela fait des semaines que j'attends, mais rien, aucun signe d'amélioration de son état. Mon corps se remet à trembler, comme une nouvelle habitude. Cet endroit me détruit autant qu'il me remplit de joie.

Près du lit d'Equius, je prends sa main et l'embrasse doucement. Il est si paisible.. Comme un petit ange, rares sont les fois où il n'est pas sûr ses gardes. Je souris et caresse ses longs cheveux noirs.

- Je t'ai déjà dit de les couper... Mais tu ne m'écoutes jamais. T'as la crinière d'un cheval comme ça !

Je ris. Seule. Les larmes coulent encore et je presse sa main contre ma joue. J'ai besoin de lui... Tellement... Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il dort ? Insouciant de tous les malheurs qu'il m'arrive ? Pourquoi il n'est pas là pour me rassurer en me montrant les bons côtés de la vie ? Comme sa présence ou celle de Karkat à présent ? 

- Réveille-toi Equius... Maintenant plus que jamais j'ai besoin de ton soutien...

Ma tête se dépose contre sa poitrine et les battements de son coeur sont les seuls bruits venant de lui qui me parviennent, est-ce là notre nouveau moyen de communication à tous les deux ? J'aimerais tellement entendre à nouveau le son de sa voix rauque qui me rassure. Mais c'est impossible à cet instant précis.

Alors que je fixais le vide, j'aperçus une tâche sur le creux de son autre main, celle que je n'avais pas prise contre moi. Je la saisis, curieuse et là... Ce n'est pas que moi qui me met à trembler.

Tout tremble.

Tout devient flou, le lit d'Equius s'éloigne de moi alors que je ne bouge pas, prise de vertiges je tombe à terre, mes muscles n'ont pas la force de me relever... C'est un cauchemar... N'est-ce pas ?... Folle, je me met à me gifler en riant aux éclats, essayant de sortir de ce rêve, de ce cauchemar. Je saute sur mon meilleur ami, le secoue de toutes mes forces, il n'a pas le droit de m'abandonner ! Pas après ce que je viens de lire sur sa main !

- EQUIUS ! DEBOUT ! RÉVEILLONS-NOUS !

Rien. Aucune réaction... Quand ? Comment ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu le téléphone sonner... C'est lui qui est derrière tout ça ? Pourquoi je ne l'ai pas remarqué plus tôt ?! Quand a-t-il bien pu noter ça sur sa main ? Pourquoi tout s'aggrave autour de moi ?

"Je vous ai retrouvés"

Humanstuck } À jamais je ne t'oublierai.Where stories live. Discover now