Situation III

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On a tous plusieurs facettes de notre personnalité qui dépendent de nos émotions qui elles, s'adaptent à notre environnement : les gens, le lieu, le moment, etc.

Et bien, je suis aussi comme ça. 

En cours, chez une amie ou avec des proches autour de moi, je suis quelqu'un de joyeuse, optimiste, drôle, folle, bavarde mais surtout, heureuse. Je ne crois pas que je fasse semblant, ce bien-être est naturel. 

Chez moi, c'est différent. La musique sur les oreilles, devant mon ordi ou mon téléphone, mon esprit est embrouillé et mon cœur encore plus. Parfois, il y a des raisons, parfois non. Parfois, il ne suffit que d'un tout p'tit truc, qui peut être très inutile, pour tout chambouler à l'intérieur.

Et il y a sûrement beaucoup d'autres facettes mais ces deux-là sont clairement les plus importantes. 

Toutes ces facettes m'obsèdent, font de ma vie une routine infernale dans laquelle je suis enfermée, font de mon mal-être une habitude qui ne devrait pas exister. C'est à cause de ça que j'crève d'envie de mourir. Que la mort, la perte des gens, ne me font plus flipper comme avant. On finira tous par disparaître, je ne vois plus l'intérêt de cette vie, de la vie. Je m'accroche à mes habitudes alors qu'elles m'insupportent. J'm'accroche à la vie même si elle ne me le rend pas. On m'dit d'attendre, que la roue tourne, que le temps fait bien les choses, que tout vient à point à qui sait attendre, que le bonheur arrivera, que c'est qu'une passe, que c'est normal, que faut pas que j'm'inquiète, que faut que j'me batte. Et comme une naïve, j'attends. J'leur obéis alors qu'en soit, qu'est-ce qu'ils en savent ? J'pourrais crever dans 20 ans avec une famille, j'pourrais aimer comme jamais, j'pourrais avoir des amis parfaits, j'pourrais être heureuse, ouais, p't'être mais j'pourrais aussi crever demain, j'pourrais crever dans 50 ans avec une dépression qui m'envahissait le crâne, j'pourrais crever dans 10 ans en m'suicidant, j'pourrais crever dans 80 ans, vieille aigrie entourée d'une centaine de chats et sans aucune famille. Pourtant, je continue d'y croire. Mon moi-optimiste me persuade, m'encourage, m'assure que ça ira même si lui-même n'en ai pas entièrement convaincu. On m'a dit de vivre le présent parce que justement, on sait jamais ce qui nous attend. Mais j'fais mon maximum, vraiment, j'peux pas faire plus pour profiter. De toute façon, j'suis trop fatiguée. On va dire que ma vie me convient ainsi. Je m'enferme dans une routine infernale, dans des habitudes douloureuses, dans une vie sans intérêts mais je m'adapte.

De toute façon, qui pourrait m'aider ? Même moi, j'suis paumée mais faut pas s'inquiéter, j'suis habituée.


- lundi 5 juin 2017.

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