"Ce n'est jamais la fin, lorsque le papillon se bloque dans les fils de son ennemi. En battant des ailes, il chasse l'obscurité et se délivre de sa prison puis il fait tombé l'araignée, l'écrasant parterre."
Tel est la prophétie de la comtesse de Wh...
Une voix me fit soudainement sortir de mon sommeil. J'ouvris lentement les yeux puis me redressai dans mon lit. La fine silhouette de mon majordome Alexandre se dressait devant la fenêtre ensoleillée. Je me mis alors à repenser au mauvais rêve que je venais de faire. Celui-ci relatait plusieurs épisodes de mon passé tragique que j'aurai préféré oublier pour de bon. La mort de ma famille, la rencontre avec Elena et les shinigamis et bien plus tard, ce pacte diabolique.
- Il y a quelque chose qui ne va pas, Miss ? Vous semblez anxieuse, remarqua Alexandre.
- Non ce n'est rien, j'étais juste encore un peu endormie, mentis-je.
- Je pense que ce thé au goût unique comme vous aimez vous aidera à vous réveiller."
Il me servit un thé d'une couleur orangée dans une tasse bleue aux décorations argentées accompagné d'une assiette de scones tout juste sortis du four. Puis il me mit mes affaires sur mon lit.
" Aujourd'hui, vous commencerez à 10 heures votre cours de danse puis votre cours de piano à 11 heures et demi. Cet après-midi, à 16 heures, vous avez une visite de la part de Lau, le fabriquant d'opium pour parler d'un nouveau concept pour vos confiseries.
- Encore lui... Combien de fois lui ai-je dit que ses concepts ne convenaient pas à ce que je fabriquais ? J'essayerai de lui faire comprendre... merci Alexandre, tu peux disposer.
Alexandre sortit de ma chambre et je finis tranquillement mon petit-déjeuner. Quelqu'un vint alors toquer à ma porte. C'était Elena dans sa tenue de bonne. Elle fit une révérence et vint me préparer. Elena faisait à présent partie des domestiques du manoir. Cependant, à mes yeux, elle était la plus fidèle des amies. C'était elle qui avait insisté pour que je l'embauche comme personnel du manoir. J'avais beau refuser, prétextant que je ne pouvais pas laisser ma sauveuse travailler pour moi, elle avait réussi à se trouver un rôle toute seule. Elle se pencha vers moi, prête à me changer et laissa apparaître un tatouage sur son avant-bras. Il représentait un loup hurlant sous le croissant de lune dans un style assez étrange.
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- Elena... Tu ne m'as jamais dit pourquoi tu avais un tatouage. Ce n'est pas commun pour une jeune femme comme toi.
- Oh... Disons que c'est juste comme un signe cher à mes yeux, exactement comme le papillon pour vous, me dit-elle en attachant mon pendentif."
C'était vrai que, dans ma demeure, il n'était pas rare de voir plusieurs signes de ces insectes, chers à mon coeur, cet insecte qui était la cause de mon surnom : Le papillon.
Le reste de la matinée se passa plutôt calmement... Enfin... à l'exception des cours de danse où j'avais le droit à des dizaines de remarques sur le fait que je ressemblais à un pantin né avec deux pieds gauches. Exaspérée, mon professeur était rentrée chez elle, répétant que je n'avais aucun espoir dans ce domaine... pour mon plus grand plaisir personnel. Puis, ce fut au tour des domestiques de briser le calme du manoir. Un grand "BOOM" et des éclats de verre retentirent dans les couloirs. Je me dirigeai en courant vers la cuisine au sous-sol. La porte en bouleau était grande ouverte sur une cuisine tapissée de farine et de débris de verre où se tenait un Alexandre dépité. Et, au milieu de ce cirque, un jeune homme de 16 ans, en costume de cuisinier, était à genoux en train de supplier Alexandre de le pardonner.
