Chapitre 6

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PDV Ace

Vanylle baissa immediatement tête et je la voyais déjà enfoncer ses ongles dans sa veste.

– Tu ne peux pas, répétais-je durement, en me levant de la chaise.

C'est peut-être cruel ce que je lui dis. Mais pourtant... cela ne reste que la pure vérité. Elle ne peut pas continuer de m'aimer, non.

J'entendais finalement Vanylle se lever à son tour et partir de la pièce. Elle se retourna une dernière fois, et même si je ne montrais rien, mon cœur loupa un battement quand j'eus aperçu ses larmes aux yeux.

— Ça ne se contrôle pas, dit-elle dans un faible murmure, avant de partir avec Yellow à ses côtés.

Je restais là, sans bouger, fermant simplement les yeux. Je sais bien que cela ne se contrôlait pas. Je le savais pertinemment... Mais comment pouvais-je faire comme si tout allait bien et reconstruire une relation avec elle ? Pas après cet incident. Non. Je ne peux pas. Pas encore.

Elle n'est toujours pas réveillée...

**

— C'est quoi cette vieille tête, Ace ? me demanda Andrew avec inquiétude, prenant aussitôt place en face de moi.

— Rien, soufflais-je, en tournant déjà la tête.

– Je l'ai vu pleurer, Ace. Que lui as-tu dit ? continua-t-il, l'air désormais sérieux.

— Elle ne peut pas m'aimer, répliquais-je, en le regardant de nouveau droit dans les yeux.

– Si elle en a le droit. Cela ne se contrôle pas Ace...

— J'en m'en fous. Je ne veux plus entendre parler de sentiments ou quoique ce soit, déclarais-je sèchement, en sortant de la pièce.

Je me dirigeais rapidement vers l'étage supérieur, puis fermais la porte à clef. Je laissais mon corps tomber sur le canapé en cuir rouge, posant une main sur mes yeux. Je repensais encore à son visage. Ses traits attristés et ses yeux larmoyants qui me fixaient avec une immense peine et une douleur sans nom. Mon autre main se serrait contre le cuir, tandis que je sentais mon cœur se serrer lui aussi à son tour.

Merde. Ça fait mal.

Je laissais échapper un long soupir, puis décidais de repartir travailler. Il fallait que je cesse de penser à elle. Je ne devais pas et pourtant.

Pourtant..

**

La journée venait finalement de se terminer. Je saluais Andrew qui allait fermer la boutique à ma place, puis me dirigeais ensuite vers la supérette plus loin. Je passais comme toujours devant cette animalerie, m'arrêtant pour la première fois depuis longtemps devant cette vitrine. Hum... C'était ici que j'avais eu l'idée de lui acheter ce chiot. Cette boule d'énergie.

Et un fameux jour, le déclic s'était fait...

Ce petit boxer qui n'arrêtait pas de se cogner contre la vitre et de japper comme un fou. Ce petit boxer qui remuait son petit bout de queue boudiné, la joie venant ouvertement marquer ses yeux noirs. Il ne cessait de me fixer et dès que je me déplaçais, il me suivait. Comme un aimant.

Oui, je l'avoue. Il m'avait fait penser à Vanylle. Heureux comme toujours. Toujours collé à mes basques...

Et j'avais donc craqué pour cette minuscule boule de poil marron. Et jamais je n'avais regretté ce choix. Voir ce sourire, ces larmes aux yeux, ce visage joyeux m'avait totalement confirmé que j'avais fait plus qu'une bonne action.

10 TatoosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant