Chapitre 11.

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27 janvier 2010 – dans la nuit. (Bradford)

Je me réveillai en sursaut. L'aube semblait poindre. Mais j’avais l’impression d’être dans une position inhabituelle. Je me sentais comme compressée dans mon lit. Lorsque je voulus me retourner, je réalisai que des bras m’enlaçaient. Le trouble s’immisça dans ma tête. Mon cœur battait à tout rompre et mon ventre se serrait. Je parvins malgré tout à me retourner et reconnus à ma grande surprise Zain. Je me retins de pousser un cri de stupeur. Mes joues viraient au rouge. Un parfum délicieux s’émanait de son cou, son odeur habituelle. Oui, j’étais bien dans les bras de Zain qui dormait à point fermé. J’en profitais autant que je le pus. A un certain moment, il me relâcha de son étreinte ce qui me permit de bouger mon bras comme bon me semblait. Je baladais mon index sur son torse. Je pétillais intérieurement, je voulais le crier partout mais j’étais tellement bien auprès de lui que je ne me voyais pas me lever de si tôt. Cette situation me paraissait tout de même invraisemblable ; comment avait-il atterrit ici ? J’avais l’impression de ne pas totalement contrôler ce qu’il se passait autour de moi. Je ne me posai pas trop de questions et continuai d’en profiter. Il se mit à bouger légèrement. Ses paupières commençaient à s’ouvrir lentement. Il se mit à bailler avant de me sourire.

- Bien dormie ?

Je hochai la tête en souriant sans trop y croire. Il caressait tendrement ma joue avec son pouce. Un frisson me parcourut l’échine. Il approcha son visage lentement du mien. Je fermai les yeux en m’approchant à mon tour. Au moment où nos lèvres s’apprêtaient à se toucher, je…

Je me réveillai. J’étais assise sur mon lit. Il faisait sombre. Je tâtai le matelas de la main droite avec un petit semblant d’espoir mais rien. Ce n’était qu’un rêve.

***

En longeant les couloirs du lycée, Zain s’apprêtait à passer à côté de moi. Je lui fis un sourire chaleureux qu’il ne me rendit pas. Je soupirai de déception tout en le suivant du regard. Je le vis déposer un baiser sur la joue de ma meilleure amie. Je fermais les yeux en grinçant des dents. Je fulminais intérieurement tout en fixant Lucy après que Zain l’eût quitté. Je serrai les poings tout en gardant mon calme. Elle me remarqua et s’approcha d’un pas vif dans ma direction.
- Comme c’est mignon ! ironisai-je en croisant les bras.

- Je sais ! dit-elle d’une tout autre intonation.
Elle avait l’air tellement heureuse. Je me devais d’une certaine manière de partager son bonheur. Je m’attendris un peu.
- Et depuis quand ce genre de geste d’affection ? la questionnai-je.
- Je n’en n’ai aucune idée ! C’est lui qui est venu faire le premier pas…

Elle ne termina pas sa phrase. La sonnerie venait de retentir. La concentration n’était pas au rendez-vous. J’avais l’impression d’être comme au premier jour : fatiguée. Je n’avais qu’une envie, m’endormir mais je repensais sans cesse à ce rêve. Il semblait si... vrai.
Normal, pensais-je, c'est un peu le principe d'un rêve.
J’aurais voulu ne jamais m’en extirper. J’aurais voulu qu’il dure une éternité. Mais c’était beaucoup trop beau pour être vrai.

Zain fit son entrée dans la classe. Je le regardais rejoindre sa place habituelle qui était juste à côté de la mienne mais il s’arrêta au banc devant, celui proche de Lucy. Je plongeai ma main dans mes cheveux, frustrée.
Je commençais à me demander à quoi il jouait. Je ne comprenais absolument pas ses changements de comportement soudain. Trop soudain à mon goût.
Mais de toute façon, nous n’avions rien conclu lui et moi. Il ne me devait rien mais… Je le voulais pour moi toute seule.

Je me mettais à me poser pas mal de question.

Etais-je jalouse ?

Oui, je l'étais. Je me l’avouais, j’étais très jalouse même.

J’en venais à me poser des questions quant à mes sentiments envers lui.

Etais-je amoureuse ?

Cela ne m’avait effleuré l’esprit qu’une fois. Je ne pouvais pas le dire, je ne le voulais pas. C’était trop gros pour moi. Et étrange aussi. Peut-être n’était-ce que de l’amitié. Je ne savais même pas ce qu'était l'amour. Pourquoi ressentir quelconque sentiment amoureux à son égard? Pourtant, trois semaines auparavant, j’étais convaincu de le haïr. C’était incontestable jusque là.

Qu’est ce qui avait pu changer depuis ?

Unforgettable | z.mWhere stories live. Discover now