"Non. Je n'ai pas peur. Je trouve que le sentiment de la peur est assez superficiel, et je n'ai que des sentiments d'inquiétude, même si on peut qualifier ça, de peur passagère, je n'ai jamais eu vraiment peur." dit-elle.
Fred respira ses cheveux, e...
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Sirius Black n'avait jamais cru en l'amour. Sa mère n'avait jamais témoigné de marque d'affection envers lui ou son frère. Leur père non plus. Et tout avait empiré lorsque Sirius avait été placé à Gryffondor. Jusqu'à ce qu'il rencontre James, Remus et Peter, il n'avait jamais eu de vrais amis. Et ce jour-là, il avait enfin découvert ce que ça faisait d'avoir des amis. Ce n'etait pas pour autant qu'il croyait en l'amour. Non, il ne voulait pas finir piégé dans un mariage abusif et sans amour comme ses parents. Il avait alors jurer qu'il ne se marierait jamais. Jusqu'au moment où il l'aperçue.
Athéna.
Avec ses grands yeux bleus, et ses longs cheveux blonds qui tombaient en cascade jusqu'au creux de ses reins. Et ce jour-là, il jura qu'elle serait à lui pour toujours. Ça n'avait pas été facile, elle lui avait donné du fil à retordre. Mais ils s'en étaient sortis. Sirius n'avait jamais été aussi heureux. Jusqu'au jour où ils se marièrent. Ce jour-là, il n'avait jamais été aussi heureux. Entouré de tous ses amis et de la femme qu'il aimait. Il avait enfin ce qu'il souhaitait depuis toujours. Une famille. Il ne pensait pas que c'était possible d'être plus heureux encore. Mais neuf mois plus tard la vie lui prouva encore qu'il avait tort quand Athéna mit au monde leur petite Aria Porpentina Black, le 31 octobre 1979. Elle était si parfaite, si minuscule. Sirius se devait de la protéger. Il ne pensait pas que c'était possible de ressentir autant d'amour pour quelqu'un, il était même sûr qu'il allait exploser. Ça défiait toute logique, et toutes les valeurs qu'on lui avait inculquées.
C'était le calme avant la tempête.
La journée du 31 octobre 1981 n'avait rien d'ordinaire. Elle commença comme toutes les journées. Aria prenait deux ans aujourd'hui. Sirius n'en revenait pas. Sa petite fille grandissait si vite. Mais ils avaient encore tout le temps au monde ensemble. Malgré l'ambiance festive au manoir Dragonneaux, Sirius n'arrivait pas à chasser le mauvais pré-sentiment qui lui collait à la peau comme des tentacules de pieuvres. Il se languissait de la présence de James et Lily. Le parrain d'Aria n'allait pas être là pour ses deux ans.
Il y avait définitivement quelque chose dans l'air. Peut-être que c'était le mauvais temps. La façon dont les feuilles tourbillonnaient sans relâche devant la maison. Ou bien la façon dont les gens se hâtaient pour rentrer chez eux. Quelque chose allait se passer. Athéna lui avait dit qu'il se faisait trop de soucis pour rien, mais il n'arrivait pas à chasser le sentiment de malaise au creux de son âme. Aria et Athéna dormaient à poings fermés, quand il se rendit compte qu'il pouvait prononcer l'adresse des Potter à haute voix. Ils avaient été trahis. Peter les avait trahies.
Son sang ne fit qu'un tour, il ne pensa pas aux conséquences que pouvait avoir ses actes. Il devait retrouver ce rat.
Oh, il l'avait retrouvé. Mais il en avait payé les conséquences. Avant même qu'il puisse souffler, il s'était retrouvé enfermé à Azkaban, pour un crime qu'il n'avait pas commis. Tout le monde le croyait coupable, il n'avait plus de famille, plus d'amis. Il passa treize ans, a ruminé ses derniers instants avec sa famille. Il avait agi bêtement. Il ne reverrait jamais Aria. Jamais il essuierait ses larmes, jamais il ne la verrait grandir, jamais il ne la mènerait à l'autel. Et c'était entièrement de sa faute. Elle allait avoir quinze-ans cette année. Elle allait passer ses buses, et Sirius ne serait pas là. Il ne savait même pas dans quelle maison elle était. Si Athéna allait bien. Si elle s'était remariée.
Résigné. Sirius Black était résigné. Enfin, jusqu'à ce qu'il regarde la photo de la première page de la Gazette du sorcier. La famille Weasley entassée devant les pyramides de Gizeh. Jusque-là rien d'anormal. À un détail près. Un rat. Un rat à qui il manquait un doigt. Sirius n'en croyait pas ses yeux. Ce sale petit rongeur s'en était sorti. Et il était juste là devant ses yeux. Il y avait alors de l'espoir. Il pouvait encore être innocenté. Voir sa fille, récupérer sa femme. Pour la première fois depuis treize ans, il avait de l'espoir, il était presque heureux. S'il n'était pas si faible, il aurait sauté au plafond.
Sirius se jura qu'il allait sortir d'ici et récupérer sa vie.
