Le début de la fin

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Rose

Un dernier bec sur les lèvres de Raphaël et je file au bureau, café à la main. Je me sens vraiment professionnelle.

Quel beau jour s'annonce.

Je cogne à la porte de mon patron et me donne les infos du prochain article à écrire.

-Suicide d'une homme de 21 ans, dans le quartier noir de la ville. Par balle où son coeur.
Sûrement une histoire de coeur. Benjamin...

Le temps semble s'arrêter. En mode muet. Je vois ses lèvres continuent de bouger, mais moi je suis désormais une statue...

Seul ma respiration qui commence à prendre de l'ampleur et mes battements de coeur me gardent en vie.

Benjamin! criais-je au plus profond de mon âme

Pourquoi?

- Écrivez l'article avant la fin de la journée. Aller au cimetière, assister au funérailles et discuter avec ses parents.

Il me tend un bout de papier que je ne prend pas.
Voyant que je ne réagis pas, il empoigne ma main avec une tel force et me le met au creux de ma main.

- Quittez.

Je m'exécute enfin.

Assise à mon bureau, je laisse mes doigts filer le long du clavier sans rien écrire...
La tristesse prend possession de moi. Je pleure un coup sans retenir mes larmes.

Je ne peux pas écrire cette article sur mon meilleur ami.
La meilleure des façon de l'apprendre.
Je ne peux pas aller à l'enterrement.
Ses parents, est-ce qu'ils me reconnaîtront?

J'inspire profondément
Je ferme les yeux et ressens encore sa présence derrière moi. C'est là que j'ai une idée! Si j'ai pu sauver Joseph, je peux lui!

Je m'empresse de pondre un article qui a du bon sang tout de même et j'enfile ma veste. Direction enterrement.

À l'enterrement

- Bonjour cher famille et entourage. Nous commémorons la vie de Benjamin
Il est mort très jeune
Il avait la vie devant soi

Je regarde les parents de Benjamin. Des parents exemplaires qui n'ont pas su le prévenir des mauvaises influences. Ils ont répondu à mes questions sams broncher sans autant me reconnaitre, reconnaitre Rose.

- Qui est là pour dire un mot à notre cher Benjamin?

Certainement pas sa mère, ni son père. Ils pleurent trop.
Dans le coin, je remarque quelqun un que j'ai déjà vu.

Je le sais, c'est lui, c'est de ma faute qu'on m'a enlevé la seule personne qui me comprenait.
Le seul qui faisait en sorte que j'étais à ma place dans ce monde.

Je me lève d'un bond et rejoins le prêtre à l'avant.

- Euh...

Mon regard fait le tour de l'auditoire. Que vais-je dire?

- Tout d'abord, je suis l'amie d'enfance à Benjamin. Sarah.. Sarah Quinn. Depuis toujours, nous partageons quelque chose de précieux et nous luttions fort pou rester soudés pour le garder. Mais aujourd'hui...
Tu es parti sans prévenir.

Je commence à pleurer à chaude larme.

- Je... J'aurais dû t'accepter à nouveau dans ma vie. On s'était perdu de vue, je ne te reconnaissais plus. Moi même j'ai changé, mais sache que tu resteras dans mon coeur à tout jamais et ce lien qu'on avait, il sera toujours présent. Merci.

Je quitte avant que ses parents ne me rattrapent.

Je file à l'hôpital et parcours la chambre une par une en enfilant une veste d'infirmière.

Ni vu ni connu.

Je remarque un homme sur le bord de la mort.
Ces dernières paroles destinées pour sa femme me vont droit au coeur:

- J'aurais dû te dire que je t'aimais. La vie est si courte.

Il ferme les yeux, ses muscles se relâchent et sa respiration cesse.
Je prends ses pouls, maintenant inexistant.
Je me concentre et acquéris toute la grandeur de son âme en moi.

Après je cours vers le cimetière. Tout le monde a quitté. Je suis maintenant devant lui, sa tombe. Je me concentre à nouveau et tend les mains mais ça ne fonctionne pas!

Je sens le courant froid me parcourir derrière et la voix d'Isaac refaire surface:

- Les suicidés ne méritent pas de revivre
Ils ont enlevé leur vie...
C'est un énorme pêché

Je dois me rendre à l'évidence, Benjamin est désormais disparu de ce monde.

Je ne suis que la seule ange gardienne restante.

Je te surveilleWhere stories live. Discover now