Chapitre 2

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Il n'y avait rien de pire que de voir une personne perdre foi en elle-même. Surtout s'il était question d'un individu en qui on tenait. Mes parents étaient rentrés tard cette nuit-là. Ils n'avaient même pas scillé en me découvrant sur le sofa en compagnie de la belle blonde. Ils furent même ravis de la voir ici présente. Puis, ces derniers avaient regagné leur chambre aussi vite que comme ils étaient rentrés. Non, comme s'ils n'étaient jamais revenus, en fait. Lorsque la fatigue nous avait atteintes, nous étions aller nous pieuter bien que n'allais pas mettre Barbara à la porte à une heure aussi tardive. Seulement, c'était dans les environs des trois heures du matin que toute cette belle soirée avait dégringolée.

Je dormais paisiblement tandis qu'un bruit sourd vint interrompre mon sommeil. J'ouvris difficilement les yeux en tâtant à mes alentours. Sous la paume de ma main, je sentis la présence d'une personne. Je pus discerner dans l'obscurité la silhouette de Barbara John. Je ne compris pas tout de suite ce qu'elle faisait étendue dans mon lit en sous-vêtements. Lorsque je repris mes esprits petit à petit, j'y voyais plus clair par rapport aux événements d'il y avait quelques heures. Or, le petit son flottait encore dans la pièce. En me tournant de l'autre côté, je distinguai une faible lumière dans le noir : il s'agissait de mon téléphone portable. Et je compris très vite qu'un appel entrant faisait surface. Je saisis mon cellulaire à toute allure en remarquant le prénom de Josh d'afficher sur le petit écran. Je décrochai avant de m'asseoir sur mon chevet.

- Putain Josh, il est hyper tard. T'es saoul ou quoi pour m'appeler à cette heure ? 

Il fallait dire que je n'étais pas très heureuse de me faire réveiller par un appel, mais j'étais tout aussi bien stressée qu'il s'agissait de mon meilleur ami. S'il appelait aussi tard, c'était qu'il y avait certainement quelque chose de grave. Très grave même, à mon avis. 

- Flash, je l'ai vue. Je suis mort. Je ne sais plus quoi faire. Dis-moi ce qu'il faut que je fasse. Je veux te voir tout de suite. 

Mon cœur rata un battement en entendant le grand brun pleurer à travers le combiné. Je m'en voulais de l'avoir envoyé balader il y a avait cela quelques instants. J'écrasai l'intérieur de ma main contre mon front. Je ne savais pas quoi faire non plus tant qu'il ne m'expliquait pas ce qu'il se passait. Je ressentis un mouvement à mes côtés et un bras s'enroula autour de mes épaules. Je me rendis compte que je m'étais mise à pleurer aussi et que j'avais réveillé ma compagne qui dormait tranquillement il y avait de cela quelques minutes.

- Putain Josh, dis-moi ce qu'il se passe ! Tu as vu qui ?!

Je hurlais presque de colère envers la personne qui avait osé faire du mal à mon petit Joshua. J'entendis la jeune femme à mes côtés me questionner et de me demander de me calmer en passant une main sur mon dos tendu. Je savais très bien que j'exagérais face à la situation, mais ce garçon était comme mon petit frère pour moi. Je ne voulais pas le voir mal comme il l'était actuellement. Qui allait bien pouvoir l'empêcher de faire une connerie ? Bien que j'étais qu'à quelques mètres du jeune homme, je n'avais pas la force d'aller le rejoindre étant donné qu'il était dans tous ses états.

- Ava, il reprit sa respiration avec difficultés comme si prononcer ce prénom lui pompait toute son énergie. Je l'ai vue avec Justin. Justin Millers. 

- Qu'est-ce que Justin Millers vient faire là-dedans ? 

Je craignais déjà le pire. Barbara aussi. On était toutes les deux en train de s'imaginer la mauvaise des annonces. Elle lâcha mes épaules pour me laisser le temps d'encaisser ce qu'allait me raconter Josh. J'étais toujours prête psychologiquement pour tout et n'importe quoi. Je ne verrais pas en quoi cela changerait. L'adolescent ne répondit pas immédiatement. J'insistai une seconde fois d'un ton plus serein que précédemment. Je lui déclarai qu'il m'effrayait un peu. Pas lui, mais son comportement. C'était en réfléchissant un peu que je compris dès lors ce qu'il avait dû se dérouler avec la belle rousse. 

- Elle était avec lui dans sa chambre. Je suis pété, je ne sais pas si j'ai eu une hallucination ou bien que c'est réel. Je suis mort, Flavy. Je suis en train d'agoniser. 

Mes interrogations furent confirmées. Je lâchai subitement le téléphone qui glissa sur le drap. Barbara comprit aussitôt. J'étais plus anéantie que le jeune homme, mais j'étais juste mal que mes doutes se soient approuvées. J'entendis la faible voix de mon grand ami résonner à travers le cellulaire. Je ne comprenais pas ce qu'il me disait, mais j'étais persuadée qu'il s'apitoyait sur son sort. Je passai une main dans ma chevelure emmêlées en me demandant ce que je pouvais bien faire à présent. Je me calmai au bout de deux ou trois minutes en me remémorant le fait que j'étais prête à tout et n'importe quoi mentalement. Du moins, c'était ce que je voulais me faire penser depuis la séparation de mes parents. De même lorsque ma mère avait retrouvé quelqu'un qui lui paraissait mieux que cet idiot qui ne savait pas résonner en adulte.

- Ecoute mon petit Josh, tu as peut-être raison : t'as certainement déliré sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. Va te reposer un peu, on en reparlera demain quand tu seras plus sobre.

Il souffla, exaspéré ou bien soulagé. Je l'ignorais. Je ne connaissais pas beaucoup le Josh bourré ou bien défoncé. A vrai dire, je n'aimais pas le voir dans cet état. C'était bien pour cela que je m'étais emportée plus tôt. Actuellement, j'étais sereine. Pourtant, je ne voyais pas l'utilité de discuter de cela avec un homme dans une situation malsaine. En m'attendant à une salutation compréhensible de sa part, j'étais sur le point de raccrocher et de répondre aux questions de la jeune femme assise à mes côtés. Mais tout ne pouvait pas être comme on voulait l'imaginer.

- Tu ne me crois pas ? Moi qui pensais compter sur toi, tu me lâches comme ça ? Tu sais quoi ? Laisse tomber. Vous ne savez rien faire d'autre que de penser à votre gueule.

Au moment même où je m'apprêtais de répliquer sur le même ton agressif que ce dernier, il me raccrocha au nez. Barbara me rassura qu'il est bien trop saoul, ce qui le rendait bien trop sensible. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi il se mettait tout de même dans tous ces états. Et surtout d'où il voulait venir en visant le vous ? Je n'en n'avais aucune idée, mais j'essayais de me répéter en boucle la phrase rassurante que mon aînée m'avait dite. Seulement, la nuit fut plus longue que prévue. J'avais ce mauvais pressentiment. Et les pressentiments ne me mentaient pratiquement jamais. 

       J'attendis patiemment l'appel de mon cadet, mais en vain. Les heures passèrent et aucune nouvelle. Je savais ses heures de levé habituelles. Après cinq heures sans nouvelles, je décidai d'aller rejoindre son habitat respectif. C'était déjà un bon point pour moi : la voiture de  ses parents était bien présente. Je grimpai les trois marches du petit perron avant d'atteindre le bouton de la sonnerie qui retentit brutalement dans l'enceinte de la maison. Je patientai quelques instants avant d'entendre le bruit de la serrure s'ouvrir et de voir la génitrice de mon meilleur ami se tenir dans l'embrasure de la porte. Elle était vêtue d'une belle robe de jour et maquillée telle un mannequin présenté en première page d'un magazine de mode. Elle m'adressa un sourire de ses dents proprement alignées. Je la saluai en retour. 

- Bonjour Madeline, est-ce que par hasard Josh dormirait encore ? Je m'inquiète un peu qu'il ne me donne pas de ses nouvelles alors qu'en temps normal il l'aurait fait depuis une heure ou deux déjà.

Elle me regarda d'un air interrogateur. Son visage pâlit faiblement. Une montée d'adrénaline se forma dans ma poitrine. Et ce mauvais pressentiment resurgit subitement. On se regarda, s'attendant chacune au pire.

- Je pensais que Josh était avec toi.


Ne me laisse pas, JoshUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum