« 𝙻'𝚎𝚡𝚒𝚕 »
La porte de ma cellule s'ouvrît. Un garde rentra, une boite à la main.
– Prisonnier 299. Tendez votre bras.
Je reculai, méfiante.
– Pourquoi ? Qu'est-ce que c'est ?
Le garde éluda ma question, ouvrît la boîte pour en sortir un bracelet sertit de petites aiguilles au bout bleu lumineux. Un frisson me parcourut l'échine.
– Ce n'est pas l'heure de mon jugement, je n'ai pas encore dix-huit ans, dis-je, sceptique.
Je tentai de rester calme, mais en vain. L'inquiétude s'immisça peu à peu dans chaque recoin de mon être. Vous vous demandez sûrement pourquoi hein ? Alors que je savais très bien comment ça allait se finir. La réponse était simple. L'espoir. C'était stupide c'est vrai. Mais c'était la seule chose qui m'empêchait de ne pas devenir folle enfermée entre ces quatre murs. Je m'étais toujours dit que peut être qu'un jour, le vide intersidéral ne sera pas la seule porte de sortie. Or, ce jour était arrivé.
« Les règles sont dures, mais c'est les règles ». Voilà ce que se répétaient sans arrêt les habitants de l'Arche. Les règles qui nous permettaient, selon les dirigeants « d'assurer la survie de l'humanité ».
– Donne-moi ton bras, ordonna le garde d'un ton glacial.
Je fis mine de rester calme et commençai à lui tendre mon bras. Puis, je lui assénai un coup de pied dans le tibia. Pas assez fort pour le faire tomber, mais assez pour le déséquilibrer. Avant qu'il ne puisse esquisser un geste, j'attrapai sa matraque électrique et lui envoyai une décharge. Sans plus attendre, je sortis en trombe de ma cellule et étouffai un hoquet de stupeur. Une centaine de prisonnier était emmenée par des gardes. Une réduction de population fut la première idée qui me traversa l'esprit. Sinon pour quelle autre raison embarquer autant de prisonniers ? Et qui plus est, des prisonniers mineurs. L'Arche allait nous sacrifier. C'est ce qu'ils faisaient toujours. « Sacrifier la minorité pour assurer la survie de la majorité ». C'est ce qu'ils diront aux familles. C'est ce qu'ils disaient toujours. Parce qu'ils sont cruels et sans pitié. Ils n'hésitent pas à enfermer des gamins pour ensuite attendre leurs dix-huit ans et les envoyer à la dérive. Comme si leurs vies n'avaient plus aucune valeur. Comme si nos vies n'avaient aucune valeur.
Soudain, je sentis la fatigue gagner mes membres uns à uns. Mes paupières s'alourdissèrent, puis mes jambes cédèrent sous mon poids. La dernière chose que je sentis fut la morsure du métal froid sur ma joue.Reprenant peu à peu conscience, des voix semblant lointaines me parvenaient en écho. Je n'arrivai pas à comprendre. Puis, mon ouïe s'améliora à mesure que je me réveillai.
– ... pourquoi tu es ici ?
Le noir s'estompa pour laisser place à une pâle lumière artificielle. J'essayai de bouger mais quelque chose semblait entraver mes mouvements. Un coup d'oeil me permit de voir que des sangles rouges m'attachaient à un siège. Je paniquai, mon rythme cardiaque s'accéléra, si vite que je sentis mon pouls battre à mes oreilles et regardai autour de moi.
VOUS LISEZ
[EN PAUSE] The 100 - Puissions-nous nous retrouver | Bellamy Blake
Fanfiction« -Je suis venu sur terre pour une seule raison. Je me suis battu pour cette raison. La seule différence, c'est que maintenant, tu en fais partie. Et je ne veux pas te perdre » Sacrifiés par l'Arche, cents prisonniers sont envoyés sur terre afin de...