les premiers soupirs

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C'était inévitable

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C'était inévitable.

Quiconque les connaissait ou du moins les avait connues durant cette dernière année aurait pu deviner comment ce jeu aurait pu prendre fin. Sans un mot, un bruit, comme il avait commencé, et duré d'ailleurs.

Une année de course poursuite, une année de regards langoureux, une année de rencontres fortuites et de sourires malicieux. Et Majken l'avait tant regardée, qu'elle connaissait chaque détail de son corps avec précision, attendant avec impatience le moment où elle pourrait l'admirer totalement nu dans sa divine perfection. Et Gemma l'avait tant fait courir, qu'elle ne s'imaginait plus se livrer, aimant plus que tout le sentiment d'être désirée.

Mais faut-il croire que le sort avait décidé de contenter une au détriment de l'autre, et c'est sous les néons blancs et bleus, là où le son est bien trop fort, qu'elles s'étaient croisées, sans même le vouloir. Leurs peaux s'étaient frôlées, et Majken chercha désespérément le regard de l'autre, sans y parvenir. Gemma, l'ignorait avec splendeur, embrassant des êtres inconnus, sans lui accorder même un sourire. La déception avait empli son être, et elle s'en était allée, abandonnant ses comparses, rejoignant la fraîcheur nocturne et sa sombre froideur. Aussi froide qu'était Gemma à son égard.

D'ailleurs celle ci s'était retournée, avait vu la piste remplie totalement vide. Vide par son absence, vide de la seule qu'elle voulait voir. Il fallait qu'elle lui redonne espoir.

Alors Gemma s'en était allée aussi, bousculant ceux qu'elle se jouait d'aimer quelques minutes auparavant, remontant les marches où leurs corps s'étaient rencontrés, pénétrant dans la nuit qui atteignait déjà presque son paroxysme.

Au loin, une silhouette fine et traînante se dégageait de l'obscurité, pour rentrer dans une des habitations qui bordaient la route. Ne perdant pas une seconde, Gemma avait tenté de la rattraper, avant qu'elle ne ferme la porte, avant qu'elle ne s'enferme à jamais.

Majken mettait une lenteur contrôlée dans tous ses gestes, persuadée que c'était le ciel lui même qui lui ordonnait de le faire. Elle chercha trois fois la clé en sachant où elle était, elle la tourna lentement dans la porte, poussa lourdement cette dernière, et, passant un pied dans l'habitacle, elle sentit une douce présence derrière elle.

Gemma était à bout de souffle et tremblante, tant de désir que de fatigue. Majken lui sourit en se retournant, et, ne laissant pas la place pour les mots, Gemma plaqua ses lèvres contre les siennes. Elle ne pensait pas aller plus loin que cela.

Mais oh, que la langue de Majken était douce, et oh, que ses caresses étaient envoûtantes. Elle la laisserait tout faire d'elle, et elle s'abandonna à leur étreinte. Majken, qui n'avait jamais été si heureuse, la tracta à l'intérieur et referma la porte d'un geste malhabile, sans quitter ses lèvres une seconde.

Et c'est toujours les lèvres agrippées, qu'elles se retrouvèrent dans la chambre aux néons magentas, crevantes de désir et l'esprit tourbillonnant d'amour, et que leurs caresses s'intensifièrent.

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