Contre Ta volonté

33.

Paris, 15:56

- Ok tiens moi au courant alors, on se rappelle après bisous Tara dis-je avant de mettre fin à notre conversation et de rentrer une deuxième fois dans la salle de studio.

Sa faisait déjà une bonne demi-heure que Tara m'avait appelé, elle m'avait expliquer qu'en ce moment entre ses cours et Raphaël elle avait pas trouver de temps pour m'appeler ou autre chose, sur le coup j'étais un peu vexer car on avait toujours dit de faire passée les garçons avant notre amitié mais bon je ne pouvait pas lui reproché d'être pour la première fois, vraiment amoureuse.

Tellement amoureuse qu'après ses examens elle compte suivre Raphaël à Paris puisqu'il doit se déplacer pour un rendez-vous professionnel, il est photographe et rêve de placer ces photos dans une galerie d'art à Paris. Je l'enviais un peu, j'aurais aimer moi aussi tomber sur un type bien comme lui, d'après ce que j'ai entendu et le peu de souvenir que j'ai de lui, il m'a l'air d'être un gars bien.

Puis moi, le seul gars que j'ai réussi à ne plus le faire sortir de ma tête c'est lui, ce con de Nekfeu, il est arrogant, méchant, sarcastique mais pourtant doux et gentil parfois, je sais je me contredis moi même mais avec lui c'est les montagnes russes, un jour c'est bien un jour c'est bad, mais le pire, c'est que je commence à y prendre goût.

Je regardai sans grande conviction Mohammed qui était entrain d'enregistrer, j'observais ses mimiques, il avait les sourcils froncés et ses lèvres bougeait au rythme de la musique tandis que ses yeux faisait des vas et viens entre les lignes qu'il était entrain de lire, pour une fois son air bébé n'était pas présent, je le trouvait même charmant. Lorsqu'il eu terminé son couplet il me regarda et m'incita a le rejoindre dans la cabine je rigolais doucement avant de le rejoindre.

- Alors la bourré bien remise ? Me dit-il en me faisant une petite accolade

- Oh tu sais c'était pas une si grosse cuite au final

- Ouais ouais va dire sa à mes toilettes qu'à engloutit tout ton vomis rigola t-il

Je lui assénait une petite tape sur l'épaule avant de m'intéresser au casque qui émettait toujours du son, je l'apportait à mes oreilles avant de lire également les phrases inscrites sur une petite feuille froissée.

"J'baise avec Kendall Jenner en cachette dans une maison vers Dallas
J'arrive comme si j'étais skater, je mets que du Supreme, du Palace
Billets violets, gobelet violet mais je fais pas partie des Ballas
Pas dans le clan de Pablo Escobar, pas dans le clan de Peña
Si ça marche pas pour vous, c'est qu'vous vous branlez trop bande de feignasses
Tu suces parce que je connais Nekfeu, donc ça compte pour du beurre"

Je commençais à râper sur la musique, Mohammed lui était mort de rire et il me suivit, nos deux voix réuni rendait pas mal je trouve, ou peut-être juste parce que j'ai toujours cru que je chantais merveilleusement bien or que pas du tout. Au bout d'un moment, on finissaient par vite plus calculé les paroles et s'amuser tout simplement, ce moment n'a pas durer jusqu'à que Ken fasse son apparition et qu'il rentra également dans la cabine en coupant le son.

- J'doit poser dit-il simplement

Mohammed lui, lui indiqua le couplet qu'il avait déjà enregistré pendant que moi j'étais rester stoïque, ses changements de comportement avait un réel impact sur moi, je ne comprendrais jamais pourquoi il peut être proche et en même temps loin de moi.

Je finissais par sortir de la cabine sans un mot ni regard, je m'essayais sur le petit fauteuil en face de la vitre pour pouvoir regarder le jeune rappeur en face de moi. À son tour, Mohammed sortit de la cabine me salua avant d'également quitter la pièce, alors je l'observais silencieusement s'équiper avant que sa voix résonna dans la pièce.

L'amour on n'le fait pas, l'amour on le subit ...
Une dépression qui s'abat sur notre navire de plaisance
Complètement déboussolé, Est-Ouest, Nord-Sud
Croquer la vie à pleine dent, condamné à une mort sûre...
Passion secrète pareille à une nuit de noce sans mariage
Se faire des marques et des frissons qui font saigner la lèvre
On se fait du mal mais tes cris n'sont pas des appels à l'aide
T'es plus connue qu'moi t'es folle tu m'demande si j'fais ça pour briller

Cette fois, je chercha à trouver son regard, j'avais cette impression que cette chanson parlait de moi, de lui, de nous deux, même s'il n'y rien entre nous deux, j'ai l'impression qu'il a traduit une parti de notre histoire en un texte. C'est ridicule, il en a rien à faire de moi pourtant, je ne sais pas pourquoi je pense sa, peut être parce que j'espère qu'il parle de moi inconsciemment.

Je rentra dans la cabine et m'approcha de lui, lui était river sur son texte, avec une concentration immense, je ne sais même pas s'il m'a vu rentrer d'ailleurs, je le regardais différemment cette fois-ci, et un sourire s'échappa tout seul de mon visage. Je souriais d'un sourire franc et sincère.

L'amour, c'est du bonheur pour ce monde et pour l'éternité. Aimez, et vos désirs seront remplis ; aimez, et vous serez heureux. Aimez, et toutes les puissances de la terre ramperont à vos pieds. L'amour est une flamme qui brûle dans le ciel, et dont les doux reflets rayonnent jusqu'à nous. Deux mondes lui sont ouverts, deux vies lui sont données. C'est par l'amour que nous doublons nos êtres.

Je ne savais pas du tout, tout ça sa voulais dire quoi, mais je savais une chose. C'est que lorsque ses prunelles noisettes croisa les miennes, j'étais presque sur maintenant, je ne l'aimais pas, j'avais des sentiments.

Il a fallu cinq mois, deux semaine et une chanson pour voir la réalité en face.