Chapitre 4: Une vision

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Il faisait froid pour un mois de juin. L'air marin donnait des frissons à Alice, qui malgré son sweet à capuche ne parvenait pas à se réchauffer. Le quai était désert mais l'on entendait au loin des ouvriers charger et décharger les paquebots de marchandises à l'aide d'une grue. Il n'y avait pas de lumière sur le quai excepté des lampadaires géants datant des années 60 et restés inchangés depuis. L'ambiance était lourde pour Alice, elle aurait préféré qu'ils y ait du monde sur le quai, on sait jamais juste au cas où. Après tout on a pas un rendez-vous avec un mystérieux inconnu en pleine nuit tous les jours.

Tout en marchant le long de la traverse du quai, la jeune femme cherchait du regard une quelconque Sirène comme il lui avait été écrit dans le message. Sur le quai on y trouvait de petits restaurants ou pensions pour les marins de passages. Et parmi les différents commerces, dont la plus part étaient à l'abandon depuis longtemps, Alice remarqua une échoppe   en ruine dont le nom était écrit sur un cadre en bois "Au capitaine". Et au dessus de cette inscription, il y avait une petite statue en fer forgé accrochée par une chaîne en fer rouillé , la statue représentait une sirène, dont il manquait la tête.

Alice resta planté devant cette statue. Elle imagina mille façons dont cette statue avait bien pu perdre sa tête. Une tempête ? Un ouragan ? Ou pire elle avait été volontairement décapitée... Le sang d'Alice ne fit qu'un tour dans ses veines. Elle avait le chic pour penser à des trucs pareils alors qu'elle était seule et en pleine nuit au milieu de nulle part.

-" Elle est moche en plus cette statue" marmonna-t-elle en regardant ce tas de ferraille rouillé.

Soudainement, un craquement attira son attention. Elle sursauta et plissa les yeux en direction de la pénombre derrière elle, en direction des tonneaux empilés en vrac. C'était des tonneaux de vins italiens mais elle ne parvint pas à en lire la marque sur l'étiquette. Elle aperçu quelque chose comme dans une vision. Une silhouette fit son apparition de derrière les tonneaux. C'était un homme a en croire sa carrure. Il portait une veste en cuir noir et une casquette de baseball bleue marine jusqu'au milieu du front.

L'homme restait à distance et ne bougeait plus. Il l'interpella.

- "C'est vous la fille accusée de meurtre ?" Lui lança-t-il sans la regarder.

Alice compris que ce n'était pas l'agent Styles, la voix ne correspondait pas du tout mais elle voulait en avoir le cœur net.

-"C'est vous Agent Styles ?" Demanda-t-elle alors que le stress rendait sa voix encore plus aiguë que d'habitude.
-"Méfiez-vous de ce type" répondit durement cet homme et il ajouta "Il vous fera croire n'importe quoi pour s'en sortir"

La jeune femme était perplexe. Pourquoi ce méfier d'un agent de police ? Il était antipathique c'est bien vrai mais pourquoi lui voudrait-il du mal ?
L'homme s'approcha de quelques pas en direction d'Alice. Il n'était plus qu'à une vingtaine de mètres d'elle.

-"Je peux tout vous raconter si vous voulez." Dit-il en la regardant cette fois. "Vous devez juste me suivre et vous comprendrez tout." Continua-t-il tout en s'approchant doucement d'elle. Il tendit le bras dans sa direction pour l'inviter à le suivre. Alice s'avança vers lui en tendant la main vers la sienne. Elle avait enfin l'impression obtenir des réponses à ses questions.

-" Ne bougez plus" s'écria subitement une voix rauque à sa droite. Alice et son interlocuteur tournèrent leurs visages dans cette direction. Un homme avait écouté leur conversation depuis le début. Il braquait fermement son arme dans leur direction. Alice ne mit pas longtemps à se rendre compte qu'il s'agissait de l'agent Styles.

L'homme au tonneaux semblait changer d'attitude. Peut être l'avait-il reconnu lui aussi ?

-"Ne bougez pas" s'écria à nouveau Harry.
-"Ne l'écoutez pas mademoiselle" dit l'homme à la casquette en l'attrapant par l'avant-bras. Il la fixa dans les yeux et resserra sa main sur son bras. Alice en savait pas quoi faire, elle était paniquée et totalement perdue entre les deux hommes.

-"Ne la touche pas" dit Harry en enclenchant le chien de son pistolet qu'il avait braqué dans sa direction. (PS: le chien est le petit clic a enclencher avant de pouvoir tirer.)

Alice assista à une seconde d'éternité. Ce laps de temps très court mais pourtant interminable où l'on sait pertinemment qu'il va se produire quelque chose d'irrémédiable. Que tout va basculé.

L'homme à la casquette lâcha son étreinte sur le bras d'Alice et saisit un petit pistolet noir qu'il avait caché dans la poche de sa veste. Il la braqua sur l'Agent styles et un coup de feu retenti.

Le choc du bruit de la détonation poussa Alice à se couvrir le visage avec ses bras. Elle les croisa sur son front et ferma les yeux pour se protéger. Elle fit un pas en arrière et ses oreilles sifflaient. C'était la première fois qu'elle entendait un bruit de coup de feu et qu'on lui tirait dessus. Enfin, elle se mit à prier, peut importe qui, elle priait intérieurement pour être en vie. Elle qui depuis longtemps maintenant souhaitait mourrir pour ne plus rien ressentir, n'avait jamais autant souhaité de vivre.

Elle défit lentement ses bras de son visage et les laissa tomber le long de son corps. Elle rouvrit les yeux et vit l'homme a la casquette à terre. Allongé sur le dos et probablement mort. Une balle en plein cœur. Du sang avait commencé à couler sur le quai. Ce liquide trouble et sirupeux donnait envie de vomir à la jeune femme. Elle se serra le ventre avec ses bras et se lit à pleurer. Des larmes perlaient sur ses joues mais elle ne fait aucun bruit.

En un instant l'Agent Styles était devant elle. Alice ne pouvait pas détourné les yeux de ce type mort devant elle. C'était la deuxième fois qu'elle voyait un cadavre cette semaine, deux fois plus que dans toute sa vie.

-" On ne peut pas rester là il faut partir" dit rapidement Harry "Viens je te ramène chez toi" lui dit-il doucement en mettant sa main gauche dans son dos. Ce contact la fit tressaillir. 

-" NON, Non non non" se mit à crier la jeune femme. "JE N'IRAI nulle part avec vous" Cria-t-elle en se reculant d'a côté de lui. Elle le repoussa de toutes ses forces des deux bras. Harry tentait de la rassurer.

-"Viens ! je t'assure que tu ne risques rien avec moi. Mais il ne faut pas rester là" lui dit-il
-" Je risque rien, je risque rien" cria-t-elle de plus belle. "Tu va me tuer voilà ce que tu vas faire!" Dit-elle en le fixant du regard.

Harry savait qu'il fallait agir et vite. Il la saisit fermement par les deux épaules et mit son visage à seulement quelques centimètres du siens. Les yeux dans les yeux. Il la fixa et ajouta.

-"Il te faut vivre Alice ou tu nous tueras tous les deux" lanca-t-il comme une prophétie. Elle comprit que ce n'était pas seulement sa vie qui était en jeu, mais que cette histoire était beaucoup plus dangereuse qu'elle ne pouvait le penser. Elle acquiesça du regard et Harry mit sa main dans la sienne.

Des gyrophares se firent entendre sur le port. Alice et Harry étaient maintenant liés dans leur fuite et ils allaient devoir survivre ensemble. Ils se mirent à courir en traversant le quai, puis dans une ruelle. Les bruits de sirènes semblaient s'approcher dangereusement d'eux. Comment allait-ils expliquer ce corps sans vie sur le quai ? Ils se rendirent jusqu'au parking où Harry avait laissé son pic-up noir et s'enfuirent à vive allure sur la route en direction de la banlieue, échappant ainsi à l'arrivée imminente de la police.

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Fin du chapitre 4 Tadaaaammm ! Nouveaux rebondissements pour Alice et Harry qui vont devoir apprendre à se faire confiance s'ils veulent s'en sortir. N'oubliez pas de voter et de laisser vos commentaires si mon histoire vous plaît !

Love always. N.

PROMETS-MOIDonde viven las historias. Descúbrelo ahora