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Louis.

— « J'suis pas un garçon facile. » avait-il articulé à la proposition du bouclé.

Cela sonnait plus comme un ordre, un truc qu'on ne pouvait pas refuser, mais Louis avait décidé de montrer un peu de résistance. Enfin... Il n'avait pas réellement décidé ; il avait juste montré de la résistance impulsivement.

— « Je te propose un moyen de locomotion, pas une escapade vers le septième ciel. » Répondit Harry, beaucoup trop sérieux.

— « T'es pas très modeste dis-moi. »

— « Ni très patient, si tu veux mon avis. »

Finalement, Louis avait soufflé et s'était levé, comme s'il était agacé. Pas qu'il l'était mais plutôt qu'il avait trop de fierté, même après des litres de rhum avalés.

Il suivait Harry, non sans difficultés. Ce dernier marchait avec assurance vers la porte qui menait à la petite cours arrière, oubliant certainement que le petit être derrière lui n'était pas en état.

Ils arrivèrent à la voiture du chanteur et Louis s'allongea sur la banquette arrière, dans un râle de soulagement.

— « T'endores pas sinon je te jure que je te fais dormir là. »

Louis grogna, restant allongé, les bras ballants, tandis que le chanteur s'attachait et démarrait le moteur, sans pour autant commencer à rouler.

— « Attaches-toi, aussi. J'veux pas d'un mort sur la conscience. Aussi beau qu'tu sois, j'ai pas envie que tu me hantes. »

Finalement, il s'était exécuté, se mettant ainsi en position assise, sur le siège du milieu ; peut-être grâce au compliment si discrètement glissé entre deux phrases d'un bouclé séduisant.

La ceinture finalement attaché, il posa ses bras sur les sièges avant, frôlant sans vraiment s'en rendre compte le conducteur. Il y eut un petit silence où Harry attendait sûrement une adresse pour démarrer et le déposer.

Louis finit par le comprendre après un petit temps de latence.

— « J'habite... Euh... Dans un grand immeuble bleu. Avec des rues. Et des fenêtres. Et des fleurs sur le balcon. " Commenca-t-il, avec toute la peine du monde pour se souvenir de son adresse. "C'est ma maman qui m'a obligé à les mettre. Elle disait que ça ferait plus vivant avec des fleurs. Ironie de l'histoire, elle est morte deux jours après que je les ai planté... »

Comment détruire l'ambiance d'une conversation en une seule leçon ? Un guide crée par Louis Tomlinson...

Pourtant, malgré la gravité de ses mots, il avait haussé les épaules, comme si l'idée que sa propre mère fut morte ne lui faisait rien. Il était juste bien trop accoutumé à faire semblant pour abaisser ses barrières, même avec un litre d'alcool dans le sang.

Harry avait tourné sa tête vers lui, dans une expression indéchiffrable. Il s'était vite calmé en voyant le visage serein d'un homme dont il ne connaissait même pas le prénom.

— « Ne penses pas à ça maintenant, inconnu au t-shirt blanc. » Dit-il, conscient sûrement que cela restait un sujet difficile.

— « J'aime pas ce surnom, ça sonne stupide. » Grogna Louis.

— « Tu préférais que j't'appelle inconnu au slim moulant ? »

Louis esquissa un sourire en coin, s'apprêtant sûrement à dire quelque chose de très intelligent, quand il échappa un cri de surprise.

— « Y'a un truc qui vibre dans mes fesses, Harry. » Paniqua-t-il.

— « Je veux pas savoir. »

— « Je rigole pas, y a vraiment un truc qui. Je. Oh. »

Il se gesticulait avec une telle classe qu'il finit par se prendre la vitre de la voiture en pleine tête. Comment ? Même lui n'en savait rien.

Finalement, un petit objet noir était tombé de sa poche arrière et il le ramassa, se frottant la tête.

— « Ah, RAS. C'est juste mon portable avec la tête de Margot dessus. »

— « Donnes-le moi. » Ordonna Harry, tourne vers lui, en tendant le bras.

— « C'est qu'il aime donner des ordres, le coquin. »

Louis avait finalement craqué face au regard déterminé d'un bouclé agacé. Il lui donna le portable.

Harry répondit finalement et n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'une petite voix aigu lui arrachait un râle.

— « Louis! Louis! Tu devineras jamais. » Avait crié Margot tellement fort que même Louis avait entendu, sur la banquette arrière. Harry n'avait même pas mis le haut parleur !

'La queue de Gregor a triplé de volume depuis vos fiançailles ?' pensa jalousement Louis si fort qu'il eut peur de l'avoir dit à voix haute.

Harry s'était retournée, un sourcil haussé. Oups. Peut-être avait-il parlé à voix haute finalement.

— « C'est pas Louis. » Lança Harry, avec sa voix rauque si séduisante que Louis en lâcha un grognement de plaisir.

Son prénom sonnait si bien entre ses lèvres.

— « Il s'est endormi... »

Un mensonge scandaleux. Louis n'eut pas la force de répondre, bien trop occupé à tenter d'écouter ce que lui disait Margot. Il voulait savoir si l'engin de Gregor avait effectivement triplé de volume.

— « Oui, oui, il est à côté de moi. »

Harry paraissait ennuyé.

— « Non, je suis pas un violeur et non, je ne demande pas de rançons... Par contre je veux bien son adresse, il est tellement mignon, je m'en voudrais de le réveiller. »

Il avait parlé avec un p'tit ton charmeur ; dieu seul sait pourquoi. Finalement, après quelques minutes d'échanges, Harry posa le téléphone sur le siège à côté de lui et démarra, se mettant à conduire vers ce qui devait être son domicile.

Le silence s'installa.

— « Dis-moi, tu serais pas amoureux de la fiancée ? » Lâcha finalement Harry après un bon bout de temps, sans quitter des yeux la route, alors que Louis reconnaissait la rue qui jouxtait la sienne.

Louis éclata de rire, même pas surpris ; d'un rire nerveux mais tremblotant. S'il n'avait pas autant bu, il se serait moqué et aurait dévié la discussion.

— « Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

— « Tu suintes la jalousie. » Dit-il, faisant sûrement référence à la remarque sur la taille du truc de Gregor.

Il n'avait pas voulu le dire à voix haute...

— « J'suis pas amoureux de la mariée. » Dit-il dans une moue dégoutée, comme si cette idée était écoeurante. « Gregor par contre... »

Harry échappa un p'tit rire compatissant et s'arrêta finalement, se retournant vers l'homme saoul.

— « Et voilà, t'es chez toi. Tiens, mon numéro au cas où. » Avait-il déclaré en tendant un petit papier où était noté une suite de chiffres. « Si tu veux envoyer des déclarations d'amour mielleuses et pleine de niaiseries, confonds pas mon numéro avec celui de Gregor. Merci. »

Two Ghosts (L.S)Where stories live. Discover now