Chapitre 1

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"-Allô?
-Greg? Je peux te demander un service?"

Surpris par la fébrilité de la voix de son ami, le policier s'inquièta.

"-Bien sûr, qu'est-ce que je peux faire?
-Est-ce que.. tu pourrais nous héberger, ma fille et moi, pour quelques temps?
-Oui, j-
-Ça serait possible maintenant?"

À l'entente de la voix brisée du médecin, le DI se leva en prenant son manteau et abandonna son poste.

"-Dis-moi où tu es, je te rejoins le plus vite possible."

Le grisonnant sortit en trombe du commissariat et se dépêcha d'atteindre sa voiture, sans se soucier de la pluie torrentielle qui s'abattait sur Londre. Il démara l'auto tandis que l'ex militaire, qui semblait se retenir de pleurer, lui communiquait sa position.

John lui communiqua sa localisation d'une voix de plus en plus tremblante.

"-Je serai là dans quelque minutes, j'arrive le plus vite possible, d'accord?
-D'accord.."

Il coupa l'appel alors qu'il s'était déjà engagé sur la route.

[...]

Assis sur le siège passager, le blond ne pipait pas un mot. Il regardait d'un air pensif par la vitre. Greg, inquiet, lui jetait régulièrement des regards pour s'assurer de son état. Il observait aussi Rosie dans le rétroviseur intérieur. Elle détailla calmemant de ses petits yeux le monde qui s'agitait autour d'elle depuis le siège auto, appartenant anciennement à la fille du divorcé. Ce dernier se retient de soupirer au souvenir de sa vie de famille, qui lui semblait bien lointaine maintenant. L'heure n'était pas a broyer du noir, le plus petit avait plus besoin d'aide que lui.

Le plus vieux se gara et descendit de la voiture. Par chance, il put tranquillement s'affairer à détacher l'enfant une soudaine alcamie s'étant faite. Il prit dans ses bras l'enfant et lui rendit naïvement le sourire qu'elle faisait en le regardant. L'ex militaire lui, descendit lentement de la voiture, toujours plongé dans ses pensées. Il croisa le regard de Greg, qui se sentait terriblement impuissant à la vue des yeux humides du plus petit.

Le grisonnant se tourna et s'avança en direction de sa porte d'entrée, suivit de près par le docteur. Celui-ci entra en voyant que le policier lui laissait le passage. C'est alors qu'il réalisa que sa fille se trouvait dans les bras de son hôte. Il se sentit gêné, confus et maladroit de ne pas s'occuper de sa propre enfant. Il balbutia en s'approchant:

"-Je- Désolé, Greg, je- je vais la prendre.
-Ne t'en fais pas, je m'en occupe. Aide moi plutôt à mettre le lit enfant de ma fille dans ma chambre, comme ça tu pourras veiller sur elle.
-Je- Tu n'as pas un matelas en trop? Ça me suffirait, je ne vais pas te forcer à dormir dans ton canapé en prenant ton lit.
-Ça ne serait pas très confortable et ça ne me dé-
-J'insiste.
-Très bien, je vais vous installer dans la chambre de ma fille."

En remarquant que Rosie s'était endormie, l'inspecteur alla dans la dite pièce, pour la mettre dans le lit enfant. En voyant les vieux babyphones, John voulu se rendre utile en essayant de les faire fonctionner. L'inspecteur, dont le blond d'avait pas remarquer l'absence, revient avec un matelas, qu'il déposa silencieusement au sol. Il aida le jeune papa en lui indiquant qu'il fallait seulement appuyer sur un bouton pour allumer les dispositifs, avant de sortir sans un bruit, son invité sur les talons.

Tout en se dirigeant vers sa propre chambre, le grisonnant demanda:

"-Tu fais quelle taille?
-Un mètre soixante-
-En vêtement." Précisa le DI.

Il ne savait pas s'il devait être amusé par l'étourderie de son ami ou s'en inquiéter. Il ouvrit son amoire à moitié vide.

"-Ah! Euh.. Du M.
-Tu as de la chance, on fait la même taille." S'exclama-t-il, fouillant dans les piles de vêtements.

L'ancien militaire pâlit en comprenant qu'il voulait lui prêter des vêtements. Il était déjà excessivement embarassé, il trouvait déjà trop de d'avoir demander un toît pour plusieurs jours, sans prévenir.

"-Greg, je voudrais pas abuser..." Bafouilla t-il.
"-Tu n'abuses pas puisque c'est moi qui te les prêtes.
-Mais tout de même.."

Le plus vieux arrêta sa recherche et tourna la tête pour le regarder.

"-Écoute. Qu'importe ce que tu diras, tu es mon ami et tu as besoin d'un lit, de nourriture, de vêtements mais surtout de soutien. Et si tu continues à refuser ces fringues, je te forcerais à les mettre." Menaça t-il gentiment. "Et puis quoi, tu ne vas pas garder ton éternel pull complètement trempé pendant plusieurs jours."

Les larmes montèrent à nouveau au yeux de John et finirent par rouler sur ses joues, dépassé par la situation dans laquelle il était mais incroyablement reconnaissant envers Greg. Le médecin s'avança et l'étreint. Tous deux avaient oublié à quel point ce simple geste pouvait être réconfortant.

"-Merci Greg. Merci.
-C'est normal voyons."

Ils restèrent quelques secondes de plus sans bouger avant de se détacher l'un de l'autre. John sécha ses larmes tandis que son hôte repris sa fouille. Une fois qu'il eu trouvé de quoi habiller son ami, il lui tendit une pile d'affaires.

"-Tiens, prend ça. J'espère que ça te conviendra. Normalement, tout est à la même taille.
-Comment ça?" Releva le blond, intrigué et légèrement amusé par la remarque.

Un faible sourire s'était dessiné sur le visage du docteur. Pour l'encourager, le policier décrocha un grand sourire en retour.

"-Bah.. Ça fait longtemps que j'aurais du faire le tri des vêtements petits, usé, que je ne porte plus. Mais je n'ai jamais eu le temps ni le courage donc..
-À notre âge on ne grandit plus!
-En hauteur non, mais en tour de taille.."

Le plus petit étendit son sourire et étouffa un rire. En le voyant sourire, le grisonnant se félicita d'avoir remonté le moral du médecin, bien que cela restait partiel et temporaire.

"-Tu m'excuses mais je vais devoir retourner au boulot. Fais comme chez toi, et appelles-moi si y'a un soucis.
-Désolé, tu vas te faire incendier par ta hiérachie.
-Oh, je m'en occupe, tu n'as pas à t'inquiéter de ça de toute manière."

Le médecin s'insita pas et alla vers la salle de bain pour enfiler un pull sec. En le regardant s'éloigner lentement, le DI s'aperçus que la pluie tapait contre les fenêtres. Il aurait aimé que l'éclaircie dure jusqu'à son retour au bureau, il n'aurait pas été trempé à nouveau. Et, alors qu'il se mis en route vers le Yard, il pensa:

"-Ils se sont déjà disputés un milier de fois. John est rancunier mais il pardonne quasiment tout à Sherlock. Leurs disputes ne durent jamais plus de quelques heures. Alors pourquoi quitter le 221B? Qu'est-ce qu'ils ont bien pu se dire pour qu'il soit dans cet état?" S'interrogea t-il. "Est-ce qu'il faut que je prévienne Sherlock qu'il est ici? Il doit sûrement s'inquiéter. Mais il serait capable de débarquer pour le voir. Non, John me fait confiance, je suis son ami, pas un traîte ; je ne dirais rien." Se décida le policier. "Il est venu vers moi en cherchant un refuge et il l'aura."

Séparés [Johnlock] (Terminée)Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang