Une aventure effrayante

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Je le perds... Je le vois dans l'eau, je le sens dans la terre, quelque chose m'éloigne de lui, pour toujours. Devrais-je le laisser, lui mon seul et unique espoir ? N'ai-je donc pas le droit de me battre pour lui ?

La douleur est venue lentement, je ne l'ai pas sentie arrivée, fourbe, elle n'a pas eu de pitié. Je ne cesse de revoir le sourire dont il a affublé son visage avant de franchir le pas de la porte.

Partir, vivre des aventures, comment puis-je lui en vouloir ? Moi qui autrefois rêvais de parcourir la terre du milieu sans entrave, je le vois réaliser ce désir. Mais trop tard, la femme ne peut si aisément se défaire de l'amour qu'elle a donné à l'homme.

Je revois encore ses longs cheveux blonds volant dans la brise légère du printemps. Ses cheveux, héritage de son père, tranchant avec mes cheveux noirs de jais, m'ont toujours fait fondre.

Lors de son départ, le vent s'est levé dans la forêt, un ultime adieu avant le départ. Trois autres jeune ellon s'en vont avec lui dans les Terres Sauvages. Leur but ? Imladris, la vallée de la combe fendue, une merveille du peuple Eldar, un havre de paix que le seigneur Elrond entretient avec force et courage face à l'ombre qui gagne le monde.

Il s'en est allée, que ne voulait-il pas voir ? La chute de ce royaume si prospère autrefois et qui tend à vivre ses derniers instants sous le couvert des arbres morne ? La bataille de son peuple contre les forces de Sauron toujours plus puissant ?

Bien que puissant et fort son père lui aussi voit ses craintes les plus profondes se réaliser. Son fils est parti messager du dernier espoir de son peuple. Arrivera-t-il à unir nos peuples afin de préserver le peu qu'ils nous restent ? Répondront-ils enfin à nos appels aux secours ?

Ma lueur je veillerais sur toi comme un dragon veille sur son or. Jamais plus grand trésor ne m'a été donné de contempler à loisir. Je prépare mon cheval, je ne parlerais pas de ma mission. Personne ne comprendrait la fureur qui m'anime, la peur de te perdre.

Au galop, je m'élance sur tes traces, mon épée frappant sur mon côté, cadencé par les pas de ma monture, je n'aurais jamais dû te laisser partir. La forêt, puis la plaine, les paysages se meuvent dans le confort du temps.

Des jours que je chevauche, des jours que mon cœur saigne de te trouver sur le sol, les yeux fermés. La vallée de Fondcombe, serais-tu arrivé sans soucis ? Oh mon estel, que la peur de te perdre m'a fait vibrer, je suis là maintenant tu n'auras plus rien à craindre.

Laisse ce message qui t'as éloigné de chez toi et reviens nous, je prendrais soin de toi, soin de nous. Comment ? Elrond te demandes de participer à un conseil ? Ah non je refuse de te voir attendre dans ce lieu, le temps du retour chez les tiens.

Elrond m'a demandé de venir capuchonnée, il connaît ma peur, mon tendre ellon, comment ne pourrais-je pas avoir peur pour l'être que j'aime plus que ma propre vie. J'entre dans ce cercle, entouré d'homme, tu tournes ton regard bleutée vers moi. Tu sais !

Je le vois, ne me ment pas car je sais que tu le sais. Tu reconnaitrais mon odeur même en plein milieu d'une bataille. Tu te lèves, tu marches vers moi... Tu enlèves ma capuche...Et sourit !

Tu souris, toi que j'avais peur de froissé, je te sais à la hauteur, j'ai eu juste peur, juste peur. Je m'asseye à tes côtés, tes amis s'inclinent devant leur reine. Comment aurait-il pu en être autrement mon enfant ? Les autres hommes te regardent, te fixent et te jugent. N'ont-ils pas aussi une mère qui veuille sur eux ?

Mon éducation m'a appris à ne pas faire de jugement mais fais attention, cet homme du Gondor n'est pas net. Je t'en conjure, de grâce ne te mêle pas des affaires des mortels. Il s'est levé, m'a ordonné de quitter ces lieux et tel un lion tu t'es empressé de le faire taire. Comme je suis fière de toi mon fils.

Je le trouve arrogant et misogyne, un humain ordinaire, la raison pour laquelle ton père ne les aime pas. Un autre ordre, je me lève comment oserait-il m'ordonner quelque chose ? Ne suis pas reine, fière d'être la représentante d'un peuple en souffrance ?

Des pas, des sabots, il est là. Ton père m'a retrouvé, il court et je me réfugie dans ses bras, la peur voilà ce qui l'a attiré. Il s'avance, empoigne l'impudent et le somme de s'excuser dans l'heure. Ton père est fier de toi, il te le fait savoir.

Tu continues à vouloir croire en ta vie future, une communauté, une douloureuse destinée loin des tiens et si près de la mer. Un à un, il se condamne, nos regards se croisent et je ne peux rester droite face au choc, tu t'avances et fait serment de protéger un semi-homme ma vie bascule et je pleure.

Non pas toi, pas mon espoir, pas ma lueur qui dans la nuit me faisait espérer un monde meilleur, pas mon cœur, je ne peux le croire et pourtant le visage ravagé de ton père en dit long sur la véracité de ce moment.

Un discours stupide, un sourire faux et narquois, cet humain te suivra, fais attention petit Elfling ou tu mourras de ses doigts. Je conjure ton ami de prendre soin de toi, car si tu meurs tout ton peuple s'éteindra avec toi.

Tu es le soleil de la forêt, le vent qui souffle sur la mer et l'eau qui ruisselle dans notre vie, ne m'abandonne pas, ma peur ressurgit, elle m'avait averti et je ne peux rien faire sans te déshonorer.

Tu me sers dans tes bras mais tu es déjà si loin, si loin que tes yeux se voilent et pleurent. C'est ainsi que je parle, moi, Nárïel femme de Thranduil Oropherion et mère de Legolas Thranduilion.

Voilà les amis aujourd'hui vous êtes gâtés c'est le prix pour avoir attendu aussi longtemps ce petit texte est court mais nous fais part de la vision de la mère de Legolas lorsqu'il accepte de partir avec la communauté.

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Elladan, Elrohir et Legolas (en correction / réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant