Chapitre 19.

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PDV Gabriel.

Les adieux ont été bien plus déchirants que je ne le pensais. Coucher avec elle m'avait semblé bénéfique. Lorsqu'elle était près de moi, je me sentais si léger comme si toutes mes responsabilités stressantes avaient disparu. Je pensais que la posséder une seule nuit me suffirait pour me détacher d'elle plus facilement, mais c'était bien pire.

Lorsque nos mains se sont quittées, ma solitude me pesait déjà. L'intégralité de mon cœur s'était échappée avec elle. Lorsque le contact avec elle ait été rompue, mes pensées ne tournaient qu'autour d'elle. Dans la calèche, le moindre paysage me ravivait des souvenirs avec Louise. Son sourire lorsque je lui adressais un regard, son froncement de sourcil lorsque je l'énervais. Son rire mélodieux traversait mes oreilles comme une symphonie éternelle.

Cependant, le devoir m'appelait. De plus, elle était sous le serment de Dieu. Rien ne pouvait le contrer, pas même le roi. Sinon, il y a bien longtemps que je l'aurais gardé pour mo ide grès ou de force.

Arrivé au château, j'oubliais ces doux moments passés avec elle et me concentrais sur l'un de mes pires cauchemars. Sophie.

Je sortis de la calèche après quelques heures de route sans la moindre turbulence. Je n'ordonnais même pas de mettre mes affaires dans ma chambre, il fallait que je la voie de mes propres yeux. Je fus accueilli par mes servants que j'ignorais et que j'envoyais balader. Ce n'était pas le moment.

Mes pas se dirigèrent vers les cachots, suivis par ceux de certains gardes. Le geôlier se leva lorsqu'il me vit et m'ouvrit aussitôt la porte. Contrairement à d'autres cachots, les miens avaient des fenêtres avec des barreaux très épais. La lumière des torches n'était donc pas nécessaire à la lumière du jour. Je pourrais la distinguer plus en détails. Cette sale petite garce.

Le geôlier m'emmena directement vers sa cellule. J'ignorais les prisonniers autour qui me suppliaient de les libérer. Les gardes s'en chargeaient pour les frapper et les faire taire. Je ne voulais pas les entendre gémir lorsque je ferais souffrir cette petite garce de Sophie.

Le geôlier s'arrêta. Je fis de même et tournais mon regard vers une jeune femme les mains et les chevilles liées par de grosses menottes de fers. Autrefois, ces cheveux longs bouclés ornées son visage très fin. Maintenant, elle les avait coupés d'un carré court lui créant une masse de cheveux volumique par les boucles. Ses joues étaient moins creuses. Il semblerait.

Elle tourna légèrement sa tête et me regarda de la tête au pied sans exprimer la moindre émotion. Puis, un sourire espiègle se dessina sur son visage. Elle me provoquait ouvertement.

_ Tiens donc le prince.

_ Roi maintenant.

_ C'est vrai, tu as bien progressé depuis. Comment va ta petite catin Louise ?

J'ignorais sa question. Rentrer dans son jeu lui donnerait bien trop satisfaction.

_ Je ne suis pas là pour parler du passé. Je voudrais savoir comment tu t'es échappée d'ici.

Elle haussa les épaules d'un ton las et fit disparaitre son sourire. Elle afficha une mine douloureuse. Comme si le souvenir de sa liberté retrouvée n'était pas si heureux.

_ Va savoir, répondit-elle en esquivant ton regard.

_ Il va falloir que tu parles. L'envie de te torturer me démanges bien trop mais j'aimerais éviter d'en arriver là.

Elle se releva en titubant légèrement. Cela faisait des jours que nous ne lui avons plus donné à manger. Son corps criait famine et semblait très affaiblit.

Louise. - Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant