Mon père

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3 Février 2014

Lovingland, USA

Le soleil brillait  alors qu’un petit vent froid vint balayer les mèches de cheveux sur mon visage. J’étais de retour à Lovingland après six ans et rien qu’en apercevant les routes, les parcs, le centre commercial  et bien d’autres choses ; la nostalgie me prit et mes yeux furent remplis de larmes en me rendant soudain compte combien cette ville m’avait manqué. Ethan et moi étions dans le taxi nous emmenant « chez moi », il avait tenu à m’accompagner car il savait que je n’aurais pas pu affronter ces retrouvailles en solitaire alors que ceux que  j’aimais  se trouver en France. Effectivement, Sofia et Rose voulurent  venir mais il n’y avait pas de place dans l’avion dû au fait que le voyage n’était pas prévu du tout alors j’ai parcouru des kilomètres  et  presque 12h de vol en compagnie de mon ancien  professeur.  On ne parla pas une fois de ce qui fut « notre amour » car il n’y avait pas de raison de s’attarder sur un sujet qui nous rappelait trop de  souvenirs ; les bonnes comme les mauvaises alors on s’est contenté de nous raconter ce qui fut nos vies pendant  cette période de séparation. Ethan s’est marié  avec Becca en prison à peine deux ans après son incarcération à Sandstone et une année plus tard  Ann-Charleen pointa le bout de son nez, il m’apprit qu’il a ouvert une petite école de musique sur sa propriété à Kennethton et que malgré le scandale qui a terni son image de professeur, il a quand même regagné la confiance de certains habitants.  Je  fus brève sur la vie que j’avais car je ne souhaitais en aucun cas lui dévoiler des choses qui risquerait de le faire sentir coupable davantage et bien que cela fut difficile, j’ai pardonné à Ethan de m’avoir fait souffrir car en effet, on ne peut vivre au milieu des ruines donc le pardon était la seule solution pour que je puisse vivre en paix en n’ayant aucun remord. Il était mon premier amour et il aura toujours une place importante dans ma vie mais bien moins que le photographe désormais. Quant à Chace, je n’avais aucune nouvelles de lui comme s’il s’est volatisé dans l’air sans laisser de trace alors je me suis juré qu’une fois rentré à Paris, j’irais le voir pour lui faire part de mes sentiments car si Ethan avait réussi à construire une vie et regoûter au bonheur  et la joie de vivre , je le méritais aussi.

-Nous sommes arrivés, me dit Ethan.

 Je revis la maison où j’ai grandi avec une profonde tristesse, je  constatais qu’elle était toujours de couleur blanc alors que les volets avaient été peints en bleu. Je suis resté pendant quelques minutes à la contempler comme  quand on admire une chose  perdue et retrouvée des années plus tard et Dieu que  mon cœur était lourd, j’avais la gorge noué et  les souvenirs référèrent surface. Je me vois assise sous la véranda, un livre à la main entrain de regarder Calvin qui tondait le gazon le samedi matin en me faisant son plus grand sourire alors que nos mères nous surveillaient de loin en imaginant certainement une éventuelle image de nous deux à l’autel.

-Calvin, murmurais-je.

 Ethan me prit la main et nous descendîmes du taxi. Il paya le chauffeur et porta ma valise jusqu’au perron et demanda :

-Tu veux que je vienne ?

J’acquiesçai « oui » de la tête et nous montâmes les quelques marches pour ensuite faire face à la porte d’entrée. Je n’arrivais plus à contrôler les émotions tellement j’étais mélancolique et sans faire exprès, je me suis jeté dans les bras d’Ethan qui semblablement gêné ne su quoi faire pendant quelques secondes pour ensuite entourer ses grands bras autour de moi afin de me rassurer.

-Tout va bien se passer, me dit-il en m’embrassant la tête.

 Une fois que je me suis reprise, il appuya sur la sonnette.

Les années de mes 17 ans.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant