Chapitre 45

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- A terre !

Mon hurlement d'avertissement résonnait encore à mes oreilles. A genoux, un bras replié devant le visage pour me protéger, je me relevai immédiatement et braquai mon revolver droit devant moi. Les derniers débris du mur de droite, béant d'un énorme trou, retombaient à peine au sol dans une pluie de poussière.

- Soldats, gardez vos positions ! aboyai-je aux GEN contrôlés qui n'avaient pas bronché d'un poil.

Je m'assurai du coin de l'œil que nul n'avait quitté sa place et que l'Armée Noire se tenait toujours en première ligne, puis reportait mon attention sur le mur. Dans un vrombissement de moteur, quatre gros camions militaires pénétrèrent dans l'enceinte de l'Institut. Carrosserie et vitres blindées, pneus épais et remorques de grande contenance. Ceux-là n'étaient pas faits pour transporter des personnes vivantes, mais du matériel.

J'approuvai mentalement ce choix : Albert Niels avait eu le bon sens de ne pas prévoir une attaque dans le camp adverse juste pour récupérer une poignée d'alliés. Il souhaitait aussi piller les armes disponibles et s'emparer de technologies plus avancées.

- Maintenant ! criai-je alors que les portières commençaient à s'ouvrir.

Tout se passa très vite – la preuve étant que l'humain qui descendit le premier de l'un des véhicules n'eut pas le temps de poser les deux pieds par terre avant qu'elle ne s'achève.

Je poussai un grondement sauvage et me propulsai en avant, les Soldats Noirs derrière moi, puis nous fonçâmes sur l'envahisseur situé à quelques centaines de mètres. Je ralentis subtilement au bout de trois foulées, laissant mes hommes me dépasser et me retrouvant ainsi derrière eux. Un mouvement sur le côté gauche attira mon regard et je repérai un GEN lancé à pleine vitesse lui aussi. Ce n'était pas un Soldat Noir, seulement un agent assoiffé de sang et trop pressé pour attendre son tour.

Parfait. Il allait avoir l'honneur de mourir tout de suite.

Je basculai les hanches et bondit sur l'importun, le heurtant de toutes mes forces. Nous roulâmes sur le sol mais je me rétablis rapidement et le remis debout en le tirant par les cheveux. Là-dessus, je lui collai deux balles dans le crâne.

Les coups de feu déchirèrent l'air et, d'un seul mouvement, l'Armée dont les puces électroniques étaient désormais sous le contrôle de P.I.A, se retourna pour faire face aux GEN de l'Institut. Un silence de mort s'abattit sur la cour, un silence choqué et incrédule. L'Ange Noir avait tué l'un des siens.

- Traîtresse ! s'étouffa quelqu'un dans la foule.

Je souris d'une oreille à l'autre et échangeai un regard de joie féroce avec Samuel qui se tenait quelque peu en retrait dans les rangs des Soldat Noirs. Je repoussai le corps agité de spasme du GEN qui s'affala sur le sol, la tête dans son propre sang. Il survivrait peut-être à sa blessure puisqu'il n'était pas mort sur le coup. Un cerveau mutant comme le sien était capable de se réparer.

C'est alors que Barbie, mon ancienne professeure de sciences à la poitrine surdimensionnée s'avança, une expression de haine pure sur le visage. Elle ne portait pas sa blouse mais une tenue de sport et ses flancs étaient bardés de poignards à la lame effilée. A en juger par sa rage, c'était elle qui avait parlé. Elle chercha à me défier mais dû se détourner, trop faible pour résister à l'aura qui se dégageait de moi.

- Vraiment ? répondis-je dans un éclat de rire. Si vous cherchez un véritable traître, je vous conseille de vous tourner vers ce cher Ulrich Marx, actuellement terré dans son bureau sous haute surveillance pendant que vous vous préparer à crever comme des chiens pour lui.

GENESIS (3)Where stories live. Discover now