CHAPITRE 10.

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H A R R Y

   Depuis combien de temps est-ce que je suis ici ? Une heure ? Deux heures ? Cinq minutes ? Je n'en sais foutrement rien. Comme à chaque fois que je dérape, je me retrouve enfermé là accompagné de cette odeur de pisse. A la différence des autres fois, ces enfoirés n'ont pas attendu que je me réveil pour me frapper. Je sens mes lèvres gonfler, mon œil droit ne s'ouvre pas et je ne crois pas mentir en disant que plusieurs de mes côtes sont fracturés. Je ne peux pas bouger. Non pas à cause de ces chaines qui me maintiennent fortement attaché sur ce lit en béton, mais parce que la douleur et tellement vive que je crois être poignardé à chaque effort.

   Le fonctionnement de cette prison est-il dans les règles ? J'en doute. Est-ce normal qu'on m'inflige une telle punition ? Certainement. Je mérite d'être battue, frappé et ligoté dans ce trou à rat. J'ai fait du mal à Abby. C'est ce que le gardien m'a dit. Est-ce que c'est vrai ? Merde, je ne m'en souviens pas. Ces connards n'ont pas dû y aller de main morte pour que même mon esprit soit embrumé. Les dernières minutes se sont totalement volatilisées de ma mémoire. Je ne voulais pas faire de mal à Abby. Est-ce qu'elle va bien ? Je l'espère. Je n'accepterais pas qu'elle demande à ce que mon dossier soit transféré à quelqu'un d'autre. Je l'apprécie tellement. Merde, ouais je l'apprécie bien plus que je ne l'aurais cru. Pourquoi est-ce qu'elle est si gentille avec moi ? C'est vrai, je suis qu'un putain d'abruti. Elle doit certainement me détesté ça ne fait aucun doute. D'ailleurs, si c'était le cas je ne pourrais même pas lui en vouloir. Tout le monde me déteste ! Mais au fond de moi, l'idée qu'elle me haïsse me fait bien plus mal que je ne veux me le faire croire.

   Mais que s'est-il vraiment passé pour qu'ils m'emmènent ici ? Je me souviens du baiser échangé avec Abby. Un baiser qui était bien plus que parfait et vraiment, si c'était à refaire ce serait sans que l'on ne m'y pousse. Mais après ? Je me sens complètement brouillé et c'est bien la première fois que ça m'arrive. Je n'ose même pas imaginé le temps que je vais passer ici. Bordel, ces mecs sont les seuls coupables de ma haine. Un jour je buterais chaque petit merdeux qui travail ici, mais je commencerais par étriper ce fils de pute d'Hernandez.

   J'essaie de reposer ma tête douloureuse et cesse de penser pendant quelque minute. Les chaines autours de mes poignets me démangent mais je ne peux rien faire et je ferais n'importe quoi pour les arracher. Alors qu'il n'y a aucun bruit, un petit son provenant du fond la pièce attire mon attention. Ca ressemble de loin à quelqu'un ou quelque chose qui gratte le sol. J'essaie de me redresser mais les douleurs lancinantes de mes côtes me font crier de douleurs.

—Qui est là ?

   Personne ne répond et les bruits continu de plus belle. Je décide de cracher en direction des grattements et un petit cri me fait sursauter. Je comprends alors qu'il s'agit de souris. Si personne ne me sort d'ici, elles chercheront à me bouffer et dieu seul sait à quel point j'ai horreur des rongeurs. Malgré la douleur aiguë dans ma poitrine, je me débats de toutes mes forces et je hurle sous la brûlure de mes côtes mais personne ne m'entends. Je suis seul avec ces putains de souris. Et si c'était des rats ? Ces enfoirés de gardien ont dû les mettre là exprès. Fred m'a dit un jour qu'ils utilisaient les rats comme moyen de torture. Il suffit que le détenu ait une plaie qui saigne encore pour que ces saloperies de bestiole soient attirées. Malheureusement, dans le noir complet, il m'est impossible de voir si je saigne ou non. Je ferme mon unique œil capable de s'ouvrir et contrôle ma respiration. Si ces bestioles parviennent à m'atteindre, je dois être capable de les virer.

   De longues minutes passent et je me sens totalement épuisé. J'essaie de ne pas m'endormir mais je me sens partir doucement. La douleur se fait moins prenante et tout deviens noir et paisible.

DIE IN PRISON -HSWhere stories live. Discover now