Chapitre 6 : Fermer les yeux

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Finalement, j'aurai écrit la suite plus rapidement que prévue. Tant mieux, au final.
J'espère que ce chapitre vous plaira !
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Aurore passa une très mauvaise nuit. À chaque fois qu'elle fermait l'œil, elle craignait de voir le marchand de jouets, que ce soit dans ses rêves ou dans la réalité.
Elle avait observé Marie toute la nuit. Les larmes lui étaient montés aux yeux, et elle s'était laissé pleurer. Elle avait montré sa peur à l'obscurité.
Elle avait eu si peur, et s'était dit que si elle avait été seule, elle n'aurait pas été capable de continuer. Elle avait même songer à abandonner, retrouver Jason et s'offrir à lui, peut-être se serait-il désintéressé de Marie ? Mais elle avait bien vite abandonné cette idée. Elles avaient commencés à deux. Elles gagneront toutes les deux.

À neuf heure, Marie ouvrit doucement les yeux. Aurore ne lui raconta pas ce qu'il s'était passé cette nuit. Elle ne voulait pas l'effrayer plus qu'elle ne l'était déjà.

- Tu as bien dormi ? Lui demanda Marie.
- Super. Et toi ?
- J'ai eu l'impression d’être observée toute la nuit…

Aurore hocha la tête en silence. Que pouvait elle répondre ?

Les adolescentes se levèrent et se préparèrent à affronter cette nouvelle journée. Elles devaient récolter des indices pour inculper Jason. Et Aurore avait un plan. À dix heure, elle sortirent et firent le tour de la boutique. Deux ruelles sombres séparaient, de part et d'autre, la boutique de Jason des autres. Les jeunes filles s'y enfoncèrent, et cherchèrent une entrée. Une mince fenêtre protégée par une simple grille rouillée et à moitié tombée donnait au sous sol de la boutique. C’est Marie qui décida s’y aller, Aurore ne passant pas.

- Tu es sûre ? On peut trouver une autre entrée… Proposa Aurore, inquiète pour son amie.
- Je serais prudente, ne t'en fais pas. On reste en appel.

Sur ces mots, Marie s'enfonça dans la pénombre. Son téléphone vibra dans sa poche, et elle décrocha, branchant ses écouteurs.
Aurore avait peur, très peur pour son amie. Ça aurait dû être à elle d'y aller.
Marie semblait étonnamment à l'aise. Bien sûr, ça n'était que d'apparence. En vérité, la peur lui nouait l'estomac. Elle s'efforçait de faire bonne figure pour ne pas inquiéter Aurore.
Elle s'enfonçait dans les sombres couloirs de ce sous sol, éclairée par la faible lueur de son téléphone. Une odeur lui prenait le nez, une odeur de renfermé mélangé à une odeur métallique. Aurore l’encourageait à distance, surveillant bien que le vendeur de jouets n'allait pas derrière la trappe.

Il n'avait d'ailleurs pas un comportement suspect, agissant comme à son habitude, avec un sourire aussi large que celui d'un clown.
Tout semblait tellement simple.

Marie ne tarda pas à trouver l'atelier de Jason. L'odeur métallique était tellement plus forte, et le sol était rougis. Elle filmait tout ça, posant une main sur son visage tant L’odeur était insoutenable. Des supplices presque inaudibles attirèrent son attention. Des larmes coulèrent sur ses joues quand elle tomba face à une petite fille agonisante, avec un bras et une jambe en moins, des couteaux plantés dans ses épaules et son bassin. Des larmes rouges coulaient sur son visage tordu par la douleur, avant de fermer les yeux pour ne plus les rouvrir.

La boutique de jouetsWhere stories live. Discover now