je marche le long du port une bouteille de vodka à la main et semant sur mon chemin des mégots d'cigarettes, j'ai bientôt finis mon paquet, ça m'fait chier et pourtant je m'arrête pas d'fumer clope sur clope.je marche plus très droit, j'crois qu'on pourrait même dire que je tangue beaucoup, je mettrais ma main à couper que l'alcool n'y est pas pour rien.
j'viens de manquer de me rétamer la gueule à six mètres en dessous, dans la mer, et pourtant j'en rigole, quelle idée d'être suicidaire aussi ma foi, ça donne pas toujours les idées très claires.
c'est drôle, la mer me donne soudain très envie, j'me dis que si je plonge la maintenant, y a des chances que je remonte jamais à la surface, ça me parait plutôt cool.
je m'empresse d'ôter mon pull en laine - troué -, mon vieux jean - usagé -, et ma paire de basket - déchirées -, j'me retrouve en simple caleçon sur le port, face à l'horizon et au soleil couchant.
pis au moment où j'allais sauter, je sens une main s'aggriper à mon épaule et me tirer en arrière d'un coup sec, j'en tombe par terre, le cul sur les dalles.
putain, j'pourrais jamais me suicider en paix ?
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yeux disent le contraire
Short Storyil dit aimer la vie, mais ses yeux disent le contraire © mourire | octobre 2017