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Ludivine

— T'es vraiment sûre Lu ?

— Certaine ! Allez file, ne te mets pas en retard pour ta copine célibataire et fiévreuse.

— Justement, je n'aime pas l'idée de laisser mon amie souffrante seule un samedi soir. Si au moins Bastien avait été là.

Elle sourit devant ma moue dubitative.

— Je suis plus en sécurité sans lui.

— S'il y a quoi que ce soit....

— Je t'appelle, promis.

Je prends sur moi pour ne pas la flanquer de force dehors et pouvoir enfin me préparer. Oui je suis fébrile avec des poches de deux centimètres sous les yeux. Mais pas à cause du coup de froid que je prétends avoir attrapé à la piscine.

J'ai du mal à trouver le sommeil depuis que j'avais envoyé ma réponse à Arnaud de Ferrand.
Je suis plutôt du genre rationnelle et prudente.
Pourquoi ai-je accepté de discuter d'une proposition peu conventionnelle avec un homme, qu'en définitive, je ne connais pas ?

Ma putain de curiosité ! Et cette envie viscérale de me prouver que je suis libre de prendre n'importe quelle décision.

***

Suite à mon message, la réponse d'Arnaud ne s'était pas faite attendre.

— « Assurez-vous d'être chez vous demain à 11 h, un coursier aura un colis pour vous»

Rien de plus. Et loin de m'effrayer, cette attitude directive me donnait de délicieux frissons.

Lorsque l'interphone a sonné à 11 heures pile, je me suis presque jetée sur la porte, sous l'hilarité générale. Alors seulement, j'ai réalisé que je ne savais pas quel genre de « cadeau » j'allais recevoir.

Le livreur m'avait remis une énorme boîte blanche qui avait suscitée la curiosité de mes colocataires.

— T'as un mec. Comment as-tu pu me faire ça ? s'était lamenté Bastien.

— Ça vient de ma mère, lui avais-je rétorqué avant d'aller déballer le paquet dans le secret de ma chambre.

Bien m'en avait pris. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Monsieur de Ferrand avait du goût. Beaucoup de goût.... qui n'avait rien à voir avec les miens.

La boîte contenait une robe fourreau noire et lisse. L'étiquette ne fit que confirmer mes soupçons : 100 % soie. Elle se complétait d'une étole de même couleur qui, d'après mon expérience, était en cachemire et d'une paire d'escarpins à semelles rouges. L'ensemble valait une fortune.

Quel homme pouvait prendre le risque d'envoyer des vêtements si onéreux à une inconnue ?
Les motivations de Arnaud de Ferrand m'apparaissaient de moins en moins évidentes. Quoi qu'il en soit, je m'étais engagée. Il me fallait honorer ce rendez-vous.

Je repliais et rangeais soigneusement ma jolie tenue, ne me restait plus qu'à attendre samedi soir.

Je cachais le paquet sous mon lit et rejoignis mon groupe de copains.

— Alors, on n'a pas le droit à un petit défilé ?

— Les gros pulls, ce n'est pas ton style ma chérie.

J'ignorais pourquoi, mais j'avais le sentiment que Sasha n'était pas dupe de mon mensonge.

— J'aurais bien voulu voir quand même.

***

Quoi qu'il en soit, j'avais attendu près de trente minutes avant de me changer, de crainte que l'un des colocataires ne remonte par surprise. Puis, je m'étais enfermée dans la salle de bain avec mon téléphone.
Je relis les instructions qui m'étaient parvenues dans la journée : « Pas de lait sur le corps, vous porterez uniquement la tenue qui vous a été livrée. Maquillage léger. Ras du cou obligatoire»

Soumise (éditée chez Vipérine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant