Je l'attendis sur le trottoir

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Malgré l'heure matinale, je pris mon manteau, mis mes bottes et sortis dehors. Je marcha donc en direction du bar de M. Desmonts. Il n'était pas là. Je m'assis là où il se trouvait normalement et attendis. Après environ une heure d'attente, je décida d'aller dans le bar. M. Desmonts venait tout juste d'ouvrir lorsque je poussa la porte d'entrée. La clochette habituelle sonna et M. Desmonts me lança un regard incrédule avant de me sourire. Je m'assis au comptoir sans cesser de regarder par la fenêtre si je ne le verrais pas arriver. Je parla avec M. Desmonts pendant pratiquement toute la journée. Il était à peu près 20 heure 30 lorsque le bar commença à se remplir. Sans cesser une seconde de guetter le trottoir par la fenêtre, j'interrogea un autre soldat allemand. Il était seul, assis au comptoir avec son shot de rhum.

-Excusez-moi, lui demandais-je en étant le plus poli que je le pouvais.

-Hum...

-Vous savez qui est le soldat Armand?

-Hum... pourquoi?

-Simple question.

-Oui, je le connais.

-Vous pourriez me dire où il se trouve?

-Il est à la base, il se prépare.

-Il se prépare pour quoi?

-Demain notre bataillon par sur le front russe.

Se fût comme un coup de poignard droit au cœur, je ne pouvais pas y croire. Je voulais en savoir plus, j'essaya donc de me montrer compatissante en lui posant ma main dans son dos et continua la conversation.

-Vous partez vers quelle heure?

-Midi peut-être...

-Je suis désoler... Savez-vous si je peux aller le retrouver tout de suite ou demain?

Il tourna la tête vers moi, me regarda dans les yeux et me souris avant de me répondre:

-Je savais pas qu'il s'était trouver une copine.

Étant mal à l'aise je répondis le plus froid possible:

-Je ne suis pas sa copine!

-Désoler, je ne voulais pas vous offensé, mais vous avez tout l'air de sa copine, vous êtes son style ne tout cas.

-Vous n'avez pas répondu à ma question!

-Allez rue Vincent, le gros baraquement, vous ne pourrez pas le manquer, il y aura plusieurs soldats devant, vous n'aurez qu'à demander le soldat Armand où si vous voulez qu'il comprenne bien ti-casse devrait les faire réagir.

-Merci, bien!

Je lui tourna donc le dos et m'en alla vers la porte, mais juste avant que je sorte, il me dit:

-En passant, moi c'est Huppert.

Je retourna donc vers lui et lui souris avant de quitter le bar.

L'homme qui pleurait sur le trottoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant