Chapitre 2

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Enfin la cloche sonne! Contrairement aux camarades qui l'entourent, elle gambade rapidement vers la porte. Le sourire fendu jusqu'aux oreilles, elle prend le temps de saluer tous les étudiants ainsi que les enseignants qu'elle croise. Particulièrement Marie. Son enseignante.

La jeune élève n'éprouve aucune difficulté d'apprentissage à l'école. Elle emmagasine toute information rapidement, surtout qu'elle adore apprendre. Les journées passent donc rapidement. Du moins, les moments où il y a cours. Ce n'est pas toujours évident pour une petite anglophone de s'intégrer à travers des élèves qui la perçoivent comme étrangère... Surtout alors qu'elle est nouvellement arrivée dans un petit village reculé, dans lequel tous les élèves se connaissent depuis la naissance...

Ce jour-ci ne sera pas différent. Malheureusement.

Elle franchit la porte, la salle de classe est très grande! Il y a quelques grandes tables rondes à l'entrée, mais le fond de la classe contient un réel paradis pour enfant. Une maisonnette aux fenêtres battantes, avec une cuisinette et des petits aliments en plastique, des ustensiles des napperons... Il y a un air de bloc, autant de blocs lego, des « k'nex » des petits blocs de bois de toutes formes et couleurs. Une section déguisement! Un beau grand présentoir bien fourni de toutes sortes de robes et de costume, passant du royaume des animaux, aux pirates, aux costumes d'époque et bien sûr de princesses. Il y a des jeux de société, une station d'art, l'endroit idéal pour la peinture à la gouache, le dessin ou le bricolage avec les bâtons de colle et les minuscules ciseaux qui ne coupent pas réellement.

Adara est une artiste, sociale qui adore apprendre et côtoyer les gens. Ceci devrait être pour elle le summum de l'utopie. Et pourtant...

Ce matin, les élèves fabriquent des pinatas! Ils doivent tremper des lanières de papier journal dans un mélange d'eau et de farine, pour ensuite les coller sur un ballon. Adara se débrouille bien, elle termine avant les autres, elle accroche donc son ballon afin de le faire sécher et court vers l'aire de jeux. Mais seule, impossible d'user du plein potentiel d'amusement de ces lieux. Elle attend donc impatiemment ses camarades, alors qu'elle prépare des activités. Les premiers élèves approchent! Mais ils se dirigent vers une autre section. Ce n'est pas grave, la classe est grande. Les prochains élèves, eux, bifurquent vers la gauche... D'accord, cela laisse le temps de mettre la table. Finalement, tous les étudiants ont terminé leurs projets, mais pas un seul n'est venu vers cette section... Pas d'importance, il y aura toujours demain pour s'amuser dans cette section! Elle range donc ce qu'elle avait sorti pour se joindre aux autres.

Elle se dirige vers sa droite, ou un grand pont de bloc se dresse au beau milieu du cercle d'élèves, voiturette a la main.

Adara se dirige vers le bac de rangement. Oh, mais quelle belle voiture bleue, oubliée dans sa boite! Tout est parfait, Adara saisi la voiturette, puis s'assis dans un espace assez grand pour qu'elle puisse se joindre au groupe.

Mais un a un, tous les élèves se lèvent, et quittèrent le cercle... La petite est une fois de plus seule, devant une montagne de blocs et de voiturettes éparpillés... Ce n'est pas grave, se dit Adara. Ils n'avaient tout simplement plus envie de jouer. Rien de plus. » Elle nettoya donc les alentours, puis approcha la section déguisement.

Mais comme c'est amusant! Un mélange de vêtements de toutes sortes, agencé avec un style particulier, mais non traditionnel forçant un sourire aux lèvres de n'importe quel observateur. Cette fois, Adara observe, elle cherche à comprendre l'univers imaginaire dressé par ses camarades, afin de s'y glissé le plus naturellement possible.

« On est déjà assez pour jouer ici, il n'y a pas de place pour un autre. » La voix du jeune garçon retentit violemment dans les oreilles de la fillette...

« D'accord. » dit Adara, tentant de masquer sa déception.

Un a un, elle se promena et se fit abandonner ou rejeter par toutes les sections de jeux. Elle ne comprenait rien. Alors elle demanda à Mme la professeur la permission d'utiliser le petit coin. Non pas par nécessité. Mais ce fut un endroit idéal pour ce dont elle avait réellement besoin. Elle s'assit, dans le petit coin entre l'évier et le mur, se serra les genoux contre sa poitrine, et versa des grandes larmes chaudes.


La mort du PhoenixWhere stories live. Discover now