CHAPITRE 1 - Rose Papa Meilland

86 11 1
                                    

Neuf ans plus tard...

" Bisou Chéri ! Je dois aller bosser. N'oublie pas de dire à la crèche que Mathias est un peu enrhumé et qu'il faut lui donner ses médicaments ce midi...".

Mercredi treize Septembre deux mille dix-sept. Il pleuvait ce jour-là, comme presque tous les jours de l'année dans cette région, une journée bien déprimante. Mais Rosalie avait le sourire aux lèvres, sa longue crinière brune ondulait en cascade sur ses épaules. Ces yeux verts perçants brillaient de mille feux et son sourire était des plus contagieux. Rosalie était une entrepreneuse qui avait vraiment réussi dans la vie. Elle avait un conjoint, un petit garçon qu'elle avait adopté il y a deux ans après cinq ans d'administration et d'attente interminable, et une vie bien remplie. Malgré les multiples injustices dans sa vie, dans quatre jours elle se marierait avec Christophe. Un grand homme blond aux yeux bleus, directeur d'une multinational, ce patron avait un charisme et un charme fou sans pour autant tomber dans la superbe. Ils s'étaient rencontrés huit ans auparavant. Rosalie moisissait en tant que SDF au milieu de la rue quand Christophe l'avait recueillie, il n'était qu'un employé en ce temps-là. Lorsque Rosalie avait dit qu'elle partirait parce qu'elle avait les moyens d'assumer sa vie, il l'avait retenue pendant une semaine puis un mois, un an et pour finir ils allaient se marier samedi.

Avant de rejoindre son lieu de travail, Rosalie du faire un petit passage chez l'esthéticienne pour choisir sa coiffure et son maquillage du samedi, elle opta pour un chignon décoré de perles blanches et de petites roses rouges. Pour le maquillage, elle précisa à l'esthéticienne qu'elle lui faisait confiance mais sa seule exigence était qu'il lui fallait un rouge à lèvres assorti au rose rouge dans ses cheveux soit rouge perçant.

En arrivant dans sa boutique de prêt-à-porter, son sourire redoubla. C'était la grande réussite de sa vie : Rétro-plis. Ce petit magasin présentait des vêtements hors du temps. Il était situé au rez-de-chaussée d'un bâtiment haussmannien des plus typiques. Sa décoration était dans l'art ancien, un sol couvert de carreaux jaunis par le temps, le plafond était embelli par des poutres apparentes. Les murs semblaient blanc au premier coup d'œil cependant en s'y intéressant un peu plus, nous pouvions remarquer des petites fleurs. Ces fleurs-ci tout le monde les connaît, ce sont ces fleurs que l'on retrouvait sur ces vieux papiers-peint anglais. Ces parures que l'on qualifierait, pour nous français de ringard. Nous pouvions également apercevoir une vieille caisse, tellement vieille que nous pourrions nous demander si elle fonctionne encore.  Pour résumer, tout était fait dans l'art ancien.

Rosalie Blouteau n'avait qu'un seul employé : Philippe, il semblait un peu bizarre mais il faisait son boulot sans rien demander à personne, il ne râlait pas, il ne demandait pas d'augmentation et cela suffisait largement pour l'engager. De toute manière c'était le seul qui s'était présenté pour le poste. Philippe, il s'occupait des clients, il était tout petit avec aucune pilosité ni aucune virilité, une sorte de corps tout mou et flasque, nous pourrions le comparer à une guimauve. Il semblait être tout ce qu'il y avait de plus repoussant. En le regardant de loin nous pourrions le prendre pour un adolescent (mais bien plus boutonneux que la moyenne), de tout façon il réagissait souvent comme un enfant. Sa vie lui ressemblait beaucoup, une vie tranquille, sans personne pour l'égayer. Une vie avec un seul fantasme : Rosalie, il la trouvait magnifique, surprenante, libre. Notre entrepreneuse salua Philippe, elle l'avait toujours impressionné du haut de ses un mètre soixante-quinze plus sept centimètres d'escarpin.

Après cette petite entrevue avec son employé et les instructions pour la journée, elle entra dans son bureau privé pour travailler un peu l'administratif. Quand cette femme tout en hauteur avec des talons aiguilles se faufilait dans son bureau, elle était attirante, mais un "attirant" plus mystérieux, un "attirant" accompagné de multiples énigmes.

La matinée se passa comme toute matinée, des papiers avec des appels de fournisseurs en retard, des clients mécontents qui essayaient de négocier, pourtant cela n'arracha pas le sourire qu'avait Rosalie aux lèvres et cela la rendait vraiment agaçante. Au milieu de l'après-midi, Rosalie décida d'appeler son fournisseur principal, M. Duverger (cela faisait très longtemps qu'elle ne l'avait pas appelé parce qu'il n'y avait jamais eu besoin mais là elle était insatisfaite de ses produits), le seul problème : la directrice de la boutique ne retrouva pas de quoi le joindre. Elle chercha durant plusieurs heures, dans tous les tiroirs présents, dans l'armoire principale (un grand meuble en bois noir), dans son bureau, dans tous les papiers qui traînaient dans la pièce, dans son téléphone, elle demanda même à Philippe qui s'empressa de l'aider, mais pas moyen de trouver de quoi joindre M. Duverger. Elle finit donc par retourner chez elle, lorsqu'elle pénétra dans son ancien bureau pour chercher les anciens papiers concernant M. Duverger une odeur de renfermé planait dans la pièce, une odeur de vieillesse. Cela faisait huit ans qu'elle n'avait pas osé y entrer, les souvenirs affluaient dans l'esprit de Rosalie et ce n'étaient pas que des souvenirs appartenant à la catégorie positive -si vous voyez ce que je veux dire-. Elle paraissait littéralement tétanisée et finit par courir se réfugier dans la cuisine. La pièce la plus chaleureuse de la maison -à mon avis-. C'est là qu'on se prépare à manger, là que l'on déguste nos bons petits repas, un endroit vivant et vital.

Après avoir chassé ces souvenirs de sa mémoire, Rosalie se mit à cuisiner, il fallait qu'elle occupe son esprit avant de replonger dans une léthargie affligeante. Elle organisa donc une magnifique soirée pour être seule avec son futur mari. Ainsi, elle prépara le plat préféré de Christophe : riz et poulet curry. Elle appela la nounou pour qu'elle garde Mathias ce soir. Elle aménagea sa salle à manger en une magnifique pièce. Partout il y avait des bougies, l'atmosphère était des plus romantique, les rideaux rouges se refermaient théâtralement, le champagne s'apprêtait à être ouvert. La pénombre régnait. Lorsqu'elle eut fini toutes ces préparations, elle alla s'apprêter pour la splendide soirée qui l'attendait : maquillage (mascara, fard à paupière, fond de teint, blush, rouge à lèvre glamour -sa marque de fabrique-...), une coiffure naturelle mais élégante, une robe de bal et des escarpins rouge velours.

Lorsque son mari pénétra dans sa maison, Rosalie lu de la stupeur dans ces yeux, mais pas une stupeur qui disait : "Waouh!!!", non une stupeur qui disait : "Pourquoi aujourd'hui ?". Elle s'approcha de Christophe et lui chuchota à l'oreille : " Qui y-a-t-il ?

- Oh rien, juste une mauvaise journée mais apparemment, elle va bien se finir..."

Il finit sa phrase en l'embrassant mais avant de pouvoir enchaîner cette belle soirée, il murmura un "je t'aime" des plus doux à l'oreille de sa chère et tendre.

Le lendemain matin, lorsque Rosalie se réveilla son mari n'était plus là. Il y eu un moment de surprise puis de panique suivi de multiples questions : " Où est-il ? ", "Étais-ce sa manière de me dire au revoir ? ", "Que vais-je devenir sans lui ?", cependant avant d'avoir pu finir ce raisonnement tragique elle le vit entrer dans la chambre avec dans les mains un plateau blanc, avec dessus une tasse de café où dans la mousse nous pouvions distinguer un cœur. Au milieu du plateau, Christophe y avait déposé une assiette avec deux toasts recouverts de sa confiture préférée : la gelée de myrtille. Il y avait évidemment un petit pot rempli de carrés de sucre, une cuillère. À la droite de l'assiette on pouvait apercevoir un petit mot d'amour marqué avec l'écriture bien reconnaissable de Christophe : une écriture fine avec des boucles à chaque mot. Il était écrit : "Rosalie, tu étais mon hier, tu es mon aujourd'hui et tu seras encore plus mon demain : Je t'aime !". Et pour ajouter un peu d'émotions à ce petit déjeuner des plus romantique en haut à gauche du plateau il y avait un vase blanc marbre, long et fin, dans une forme inspirée de la goutte. Dans celui-ci, il y avait dans toute sa splendeur et son élégance, d'un rouge glamour, d'un rouge éclatant, d'un rouge sang. Il y avait ... une Rose ...

_________________________________________________________

OULALA !!! Mais c'est quoi ce bordel...

Et bien il va falloir patienter en attendant vous pouvez commenter, voter et évidemment poser des questions tant que cela ne spoile pas. Bon Bas Bisous (BBB) à tous merci d'avoir lu... 😘😊😉

La RoseWhere stories live. Discover now