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- J'ai passé une super soirée, merci pour les cadeaux et d'être venu, j'ai passé un très bon moment

Cela fait plus de deux jours que je lui ai envoyé ce message, et Changkyun ne m'a toujours pas répondu. Je m'inquiète, qu'a-t-il pu lui arriver ? Il est peut-être occupé ? Ou alors son téléphone ne marche plus ?

Je me pose trop de questions inutiles !
Mais au fond de moi je ne peux m'empêcher de le faire.

Les cours ont repris, et depuis, je n'arrête pas de penser à ça, je suis distrait et perdu.

«- Ne t'inquiète pas, me réconforte Minhyuk, il a dû casser son téléphone, ou il est peut-être occupé !

- Oui Kihyun, renchérit Jooheon, ne t'en fais pas, tu le reverras, promène-toi de temps en temps, dans le parc où tu étais tu l'as déjà rencontré deux fois !»

Ils ont sûrement raison, il faut que j'arrête de m'inquiéter pour ça. Donc pendant encore une semaine j'attends, je suis attentif en classe, avant je n'arrivais plus à étudier, sûrement à cause de ta mort, qui m'avait détruit.

Mais étrangement, je me sens un peu mieux, bien sûr il me manque toujours quelque chose au fond de moi, un manque irremplaçable. Mais maintenant, mes amis sont là pour m'aider à aller mieux, et je leur suis très reconnaissant, depuis le début, même si j'étais une cause perdue.

Mais depuis que Changkyun ne me répond pas, c'est comme si j'avais un autre vide. Cette rencontre m'avait permis de me rendre compte que le monde n'était pas si triste.

M'entends-tu en ce moment ? Est-ce toi qui a provoqué cette rencontre ? Est-elle destinée à s'arrêter ici ? Est-on destiné à se revoir ? Me donnes-tu des signes pour me guider ?

Cela fait maintenant près de deux semaines que Changkyun ne me répond pas, je commence à m'angoisser. Je lui avais laissé plusieurs messages vocaux, pour dire que je m'inquiétais pour lui, ainsi que de nombreux appels, sans réponse.

Après avoir fais mes devoir pour le lendemain et le jour suivant, je décide d'aller me promener. L'air frais du soir m'agresse le cou, car je déteste les écharpes. Je m'en souviens, à chaque fois que je sortais une journée d'hiver, tu courais après moi pour que j'en mette une.

C'était toujours toi qui gagnais, et je continuais à la porter, pour te faire plaisir, car tu voulais toujours me protéger et prendre soin de moi.
Je souris en repensant à ça.

Par contre, j'ai mis mon casque en fourrure pour me protéger les oreilles, j'adore les porter, tu me disais que j'étais encore plus mignon avec.

Je regarde attentivement, dans l'espoir de le retrouver. Je tourne autour du grand parc, après avoir fait le tour, une sensation étrange me donne l'impression qu'il faut que je reste. J'ai le sentiment bizarre qu'il faut que j'attende ici, sans connaître la raison.

Décidant de suivre mon instinct, je m'installe sur un banc isolé, et j'attends. Le silence règne sur les lieux, mis à part quelques voix lointaines. J'en profite pour contempler la constellation.

Ces étoiles qui ornent le ciel m'apaisent, me procurent un sentiment de calme, d'attention, de paix. Je n'arrive pas à compter le nombre de minutes que je mets à rester là, les yeux vers le ciel. J'entends alors un bruit étrange, qui m'interpelle. Je me concentre sur ce bruit, ce sont des gémissements, comme des pleurs.

Je décide de m'approcher de ce bruit qui me brise le coeur. Je m'approche lentement, jusqu'à me diriger vers un arbre. Cet arbre est en hauteur, posé sur une petite colline, car au-delà, une magnifique vue de tout le parc et de la ville s'offre à nous. La lune éclaire ce paysage, ainsi que nous.

Les gémissements suffoquants se font de plus en plus proches. Je m'approche, il me semble entendre un nom, et quelques mots que je n'arrive pas à comprendre. Je me retrouve devant un jeune homme, assis, ses jambes ramenées sur son torse, entourés par ses bras tremblants.

Je n'arrive pas à voir son visage, mais cette silhouette me semble familière. Il tient un carnet entre ses mains. Je me rapproche doucement. Je pose ma main sur son épaule, ce qui le fait sursauter.

Et c'est là que je remarque que ce jeune homme, c'est Changkyun !

« Changkyun ? C'est toi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?»

Il me regarde, complètement perdu, apeuré, comme un petit garçon qui a perdu sa mère. J'essaye de le réconforter, mais il a l'air de plus en plus effrayé, et je remarque que de nombreuses larmes ont déjà coulé sur ses joues. Ses yeux rouges me donnent envie de le serrer dans mes bras.

Alors il s'enfuit en courant, j'essaie de le rattraper, mais il était déjà loin. Je reste planté là, laissant une multitude de questions envahir mes pensées. Qu'est-ce qu'il se passe ? Que lui est-il arrivé ? Est-ce à cause de moi ?

Impuissant, je décide de me poser sur cet arbre, pour faire face à moi-même. Alors que j'étais prêt à m'asseoir, je remarque un morceau de papier sur l'herbe. Je le ramasse et lis, éclairé par la lumière de la plein lune:

« Tu m'as dis adieux, sans entendre ces trois mots les plus importants à mes yeux»

mon ange gardien ; changkiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant