Chapitre 1 - Pluie

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My Queen ☝💖👑

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Il faisait incroyablement froid. Tellement froid que c'est cela qui m'a permis de me réveiller.

Mes paupières s'ouvrent avec difficulté. La première chose que je vis fut le ciel qui se dressait au-dessus de moi. Celui-ci était inquiétant, recouvert de nuages sombres et volumineux, empêchant ainsi le soleil d'y faire pénétrer ses rayons.

Mes idées mirent un moment avant de se mettre en place. J'étais affalé sur un banc en plein milieu d'un gigantesque parc. Les arbres, très nombreux, m'entouraient et me dominaient de leur grandeurs. Je fixais l'un d'eux avec insistance.

Pourquoi suis-je ici ?

Puis peu à peu, comme si me oreilles étaient bouchés jusqu'à maintenant, j'entendis un son, un bruit étrange. Je me redressa avec lenteur quand presque aussitôt et sous ma grande surprise, je sentis une main s'agripper à mon épaule avant qu'elle se mette à me secouer violemment.

"Jeune homme ? Allez-vous bien ?"

Mes yeux lâchèrent l'arbre que je fixait pour se poser sur l'homme qui c'était comme matérialisé devant moi.
La première pensée qui me vint quand nos regards se croisa était que je savais que je pouvais lui faire confiance. La manière dont son visage s'éclaira quand je le regardait enfin ne trompe personne.
Il était mâte de peau. C'est cheveux était d'un noir intense et très légèrement crépus. Il avait quelque chose dans ses yeux brun foncés, une sorte d'agréable chaleur qui me rassure presque instantanément.
Il ne me fera aucun mal.

"Je-je crois oui..." Je fus surpris en entendant ces mots franchir mes lèvres. Ma voix ne c'était point étranglé comme je m'y attendais. Au contraire, j'avais l'air d'être calme et détendu ce qui étais très loin d'être la réalité.

Il me souria de nouveau, comme rassuré de voir que je peux bel et bien parler.
Son sourire était également extraordinaire. À la fois apaisant et rassurant.

"Comment vous sentez-vous ?"

Comment me sentais-je ? Pour être formel, je ne savais pas.

C'était une sensation tellement étrange, quelque chose entre la peur et la sérénité.
Je me sentais terrorisé, agressé par quelque chose d'invisible.  C'est presque surnaturel.
Mais d'un autre côté, je me sentais doté d'une flegme à toute épreuve comme si cela faisait des années que je "dormais".

Mais, même si je ne savais pas ce que c'était, je savais qu'il avait autre chose en plus de tout cela.  Je ne saurais dire quoi exactement mais c'était quelque chose de terriblement désagréable et perturbant, comme si il y avait un genre de vide en moi. 

Un énorme vide.

De nouveau, mes pensées se mélangèrent ensemble. Heureusement l'homme qui était toujours devant moi me secoua de nouveau comme un prunier. Il va finir par me déboiter l'épaule à force. Je jette un coup d'œil dans sa direction. Il me regarde toujours avec dans les yeux une inquiétude sincère qui m'émeut légèrement.

"Tu me semble légèrement  troublé, jeune homme. T'étais-tu égaré par tout hasard ? " Il me confit d'une voix suave et un peu plus familière.
Ma gorge se serra tout comme ma voix.

"Je me sens tout drôle. Je ne sais pas ce que j'ai." Je fronce des sourcils. "Peut-être que je suis malade."

Il me considére un instant, silencieux, avant qu'il leva la tête pour pouvoir observer le ciel inquiétant qui nous surplombaient.

"Il va bientôt se mettre à pleuvoir. Tu ne devrais pas rester ici. Le mieux serait que tu rentre tout de suite chez toi si tu veux pas finir trempé de la tête au pied." Me conseilla-t-il quand ses yeux se reposèrent sur moi.

Je le dévisage. Il a une façon de parler économe, par courtes phrases successives, comme s'exprimerait un oracle. Je ne dis rien me contentant de songer à ses derniers paroles avant que je bute sur la dernière phrase.

"Chez moi ?"

Il opina rapidement du menton, jetant des coups d'oeils nerveux au-dessus de sa tête. Puis, comme en reflait à ses précédents propos, un éclair déchira le ciel, me faisant plisser des yeux. Presque aussitôt après, un grondement puissant retentit faisant trembler légèrement le sol sous mes pieds. L'homme m'attrapa aussitôt le bras, me forçant à me lever contre ma volonté.

"Il va pleuvoir d'une seconde à l'autre. Tu dois rentrer chez toi, tout de suite. Tu ne dois par rester en plein milieu d'un parc lors d'un orage." S'exclama-t-il pendant qu'un autre éclair, plus lumineux cette fois, déchira le ciel. Le grondement qui suivi presque aussitôt faisait vibrer mes tympans.

"Chez moi ?" Répétais-je à voix basse.

Je secoue la tête, la gorge serré, le coeur au bord des lèvres.

Chez moi ?

Il me regarde, saisi qu'il y a un problème. Impossible d'interpréter les pensées qui se bousculent derrière son front, les émotions qui passent devant ses yeux.

"Suis-moi !" Finissa-t-il par m'ordonner, pendant qu'il tourna les talons et qu'il commença à marcher avec des pas rapides.

Subjugué, je l'accompagne sans poser de questions. Il traverse et sort du parc. Ou peut-il bien  m'emmener ? Nous pénétrons ensemble dans la ville quand une pluie fine commença à s'abattre sur mes épaules, me faisant frissonner. L'homme qui avançait rapidement devant moi remonta la capuche de sa veste sur sa tête. Il jetta un coup d'œil dans ma direction.

"Pas de capuche ? De parapluie ?"
J'hochais négativement deux fois pour répondre à ses deux questions. J'avais seulement un jean et un pull sur moi, rien d'autre. Je commençais donc à grelotter, mes dents s'entrechoquaient sous le froid.

Je ne pleurais pas mais cela n'empêchait pas mon d'être visage mouillé.
La pluie trempa mes cheveux, l'eau s'écoula ensuite rendant ainsi humides et ruisselants toutes les parties de mon corps dénudées : mes joues, mon menton, mon front et mon cou.
Mes mains étaient fourrées dans les poches avant de mon jean.

Je vais finir par mourir de froid avant même que j'arrive à destination.

Soudainement je sentis une chaleur me recouvrir les épaules.

"Prends ma veste le temps qu'on arrive au commissariat."

Il remonta la capuche sur ma tête avant de me tapoter doucement  le dos en signe d'encouragement. Je l'observa ensuite reprendre sa marche rapide, ses bras maintenant dénudés. Le commissariat ?

"V-vous m'emmener au commissariat ?" demandai-je en refermant correctement la veste de mes doigts tremblotants.

L'autre hocha simplement la tête, ne me donnant aucune information supplémentaire. Je plongeaient mes mains gelées un peu plus profondément dans mes poches avant que je demande en fixant le sol désormais ruisselant devant moi.

"Je peux vous poser une question ?"

"Bien sûr."Me répondit-il aussitôt. Il ralentissa légèrement pour que j'arrive à sa hauteur. Mes yeux fixèrent son visage avec attention.

"Comment vous appelez-vous ?"

Je vis les commissures de ses lèvres se relever une nouvelle fois, m'offrant ainsi un autre de ses flamboyants sourires. Il me regarda également et eut un air presque rêveur quand il me répondit.

"Kevin. Kevin Olusola."

Amnesia (Scömìche)Onde histórias criam vida. Descubra agora