Chapitre 2

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Ma mère était française, elle avait des origines du Sud de la France (d'où venait sûrement son caractère bien trempé). Avant de connaître mon père, elle avait flirtée avec un gars prénommé Tony, un magnifique italien. Un de ces teddy boy aux cheveux gomminés essayant de ressembler à Elvis du mieux qu'ils pouvaient, au tee-shirt blanc rentré dans un pantalon remonté bien haut et qui n'avait peur de rien. Qui roulait à moto sans casque, qui sortait tard le soir dans les bars et qui y déclenchait des bagarres et surtout, qui jouait à la guitare lead et qui chantait dans un groupe de rock amateur. Au final, c'était une sorte de John, mais à l'italienne. Elle avait aussi connu Jean  (non, il n'y a pas plus français comme prénom), quand elle était au conservatoire de musique où elle a appris le violoncelle. C'est sa mère qui voulait l'y inscrire, elle voulait que sa fille ai une bonne situation plus tard. Ma mère, elle, n'en avait pas spécialement envie. Elle aurait voulu être peintre ou dessinatrice mais elle savait bien que sa mère avait du mal à payer ses études, alors elle les a faites.

John et cette jolie français étaient donc sur cette plage, contemplant le lever du soleil. John sortit son paquet de cigarettes de sa poche, s'en choisissant une, puis en proposant une à ma mère, ce qu'elle accepta. Il lui alluma sa cigarette tel un gentleman puis la sienne.
Il lui demanda "Tu viens d'où ? J'ai perçu ton mignon accent mais j'hésite entre française et italienne ? Ou alors t'es du coin ?", essayant de rendre la conversation plus vivante.

Ce à quoi elle répondit "Je suis française, du Sud de la France."

"Intéressant, j'adore les françaises, surtout Brigitte Bardot. Tu fais quoi ici toute seule avec ton chien ? À moins que ton copain ne traîne pas loin et ne revienne dans pas longtemps ? C'est que je prends des risques moi."

"Non, ne soit pas inquiet, je n'ai pas de copain. Et je suis simplement en vacances... enfin, je suis partie de chez moi et je ne compte plus revenir, c'est un peu comme des vacances mais prolongées."

"Tu es vraiment courageuse de partir à l'aventure comme ça, sur un coup de tête. J'aimerais aussi mais de toute façon je ne pourrais pas me le permettre."

"Pourquoi pas ? Viens avec moi alors, personne ne sera au courant."

"Je pense que pas mal de gens seront au courant de ma petite escapade, crois moi. Tu vois pas qui sont les Beatles ?"

Ca y est, ma mère avait enfin reconnu l'incroyable John Lennon dont elle avait vu le visage en passant devant chez le disquaire ou qu'elle avait entendu à la radio dans son van.
"Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir reconnu plus tôt. Tu as dû me prendre pour une folle qui vit dans une caverne." Elle l'avait dit avec un sourire ravageur qui ne laissait personne indifférent, encore moins John.
"Non du tout, t'inquiète pas pour ça. Euh, tu... tu voudrais venir manger avec moi ce midi ? Je suis en vacance avec George et sa copine mais eux partent ce midi sur un bateau donc je suis seul."
"Oui? Oui avec plaisir, de toute façon rien ne me retiens, par contre j'emmenerai mon chien avec moi si ça te gêne pas."
"Aucun problème. C'est la villa juste en face de la plage, il y a une grille devant. Tu n'auras qu'à sonner et je viendrai t'ouvrir."
"D'accord, à ce midi alors." Et là, en partant, ma mère lui a fait un bisou sur la joue, elle m'a racontée que ça avait rendu John rouge comme une pivoine. Après ça, elle est repartie avec son chien vers le camping où ils étaient logés par un vieil ami de sa mère.

John est rentré environ une demi heure après qu'elle ne soit partie, s'assurant que ce n'était pas un mirage et que tout cela lui était vraiment arrivé. En voyant un John complètement perdu et dans ses pensées rêveuses, ce qui n'était pas dans ses habitudes, George lui demanda en rigolant :

"Bah alors, t'as vu un monstre ou quoi ?"

"Non, une fille sublime et je l'ai invitée à venir manger ce midi."

"Déja ? Bah tu te remet vite sur pied de tes émois amoureux mon garçon, tu perds pas de temps hein."

"George crois moi, c'est la bonne."

"Johnny, la dernière était déjà la bonne, tu te souviens ? Celle qui t'a fendu le coeur, et qui t'a fait chialer pendant près de 2 semaines."

"Ouais mais elle, elle est pas comme les autres, je le ressent, j'en suis certain. Elle est française même. Elle était assise en regardant le soleil se lever avec son chien."

"Écoute John, qu'elle soit française, norvégienne ou même japonaise ça n'y change rien au fait qu'elle soit juste une femme. Tu sais, j'ai juste pas vraiment envie de te ramasser à la petite cuillère quand elle t'aura larguée pour un beau brésilien."

Il commença à hausser le ton, "Si elle me met un râteau, t'aura qu'à me laisser déprimer seul, je t'es rien demandé moi."

"C'est ça ouais, tu étais bien content quand je venais chez toi te faire à manger, la vaisselle ou même le ménage et que je te laissait pleurer sur mon épaule."

Il s'est assis sur une chaise, prenant sa tête entre ses mains, et commença à pleurer.
"Bordel, j'ai jamais pleuré pour une femme à part ma mère. Pourquoi je suis aussi fragile en ce moment..." dit-il en reniflant.
"Je suis désolé de t'avoir parlé comme ça George, c'est juste qu'en ce moment ça va pas super bien."

"Je sais, t'inquiète pas. Tu le sais que je serai toujours là pour toi de toute manière." lui a-t-il dit, en lui tapotant l'épaule amicalement, comme pour le rassurer.

C'est après ce genre d'épisode que leur amitié à tous c'était forgée. Je n'ai jamais vu une aussi belle amitié que celle-ci. Ils étaient toujours soudés, ensemble, là les uns pour les autres dans toutes les circonstances possible et pour de bon, jusqu'à la fin.

Et, ce qui devait arriver arriva. Mes parents étaient enfin ensemble. Mon père a mis environ 1 an avant de la convaincre de sortir avec lui mais, au final, ils étaient ensemble.

Il lui écrivait des tonnes de lettres, des chansons, lui faisait de magnifiques dessins qu'il lui envoyait jusqu'en Italie, là où ma mère avait décidée de voyager durant cette période, afin de rencontrer de nouvelles personnes et de s'ouvrir à une nouvelle culture. 

Ils s'étaient retrouvés à Paris, dans un café tenu par des amis proches de ma mère. Ils avaient ensuite passé un long séjour ensemble, visitant tout ce qui était possible, se promenant main dans la main dans les rues de la ville de l'amour. Bien sûr, il y avait les journalistes et les photographes qui leurs tournaient autour de temps à autre, mais ils s'en foutaient pas mal. Ils ne se cachaient plus, ça n'en valait plus la peine. Paul et Ringo ont été les derniers mis au courant par mon père, celui-ci pensant que tout le monde n'était pas obligé d'être au courant de leur histoire, et que ça n'était pas plus intéressant que celà. Ma mère avait été très vite appréciée par le reste du groupe et de leur entourage, elle savait rendre l'ambiance moins tendue et plus chaleureuse.

Note de ma part :

Voilà le 2ème chapitre! Je ne sais pas si il est trop long ou bien pas assez donc dites-moi ce dont vous en pensez.
Ps : J'adore cette photo de John et Cynthia, elle est belle et puis John est vraiment méga mignon hehe.
Ps2 : Bon Halloween à ceux qui le fête, et pour ceux qui le fête pas... bah bonne journée? Et je prie pour vous que pas trop de gamins viennent prendre tous vos bonbons, 'cos it ain't cool!!!

ImmortelWhere stories live. Discover now