Chapitre 6

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   Le lendemain, je retrouve Addison au bar. Il est 21h15, et elle a visiblement déjà beaucoup bu. Elle est complétement bourrée et parle avec le docteur Bailey qui semble l'écouter d'une seule oreille.

DR. BAILEY. - Ah, docteur Blanc !
MOI. - Que puis-je pour vous docteur Bailey ?
DR. BAILEY. - Ça vous embête si je vous la laisse ?
MOI. - Hea...
DR. BAILEY. - Merciii docteur Blanc !
MOI. - Et bien je crois que vous ne me laissez gère le choix.
ADDISON. - Dooooocteuuuur Baiiiileeeyyy ! Ouesque vous allez ? On devait s'marier, vous vous souvenez ?!
MOI. - Hum... Je vois que l'alcool fait déjà effet ! Bon, euh, venez avec moi, on rentre...
ADDISON. - Vous me ramenez chez Bailey !
MOI, ironique, sans être amusée pour autant. - Ouiii, tout à fait !!! Allez, venez. Merci Joe ! On se revoit bientôt !
JOE. - A plus !

   Sur le parking de l'hôpital.

MOI. - Addison ?
ADDISON. - Ouiiiiiiii docteur Bl... Iness !
MOI. - Je peux savoir où est-ce que vous allez ?
ADDISON. - Ben, je rentre chez moi, pourquoi ?
MOI. - Ah, vous n'allez plus chez Bailey ?
ADDISON. - Non, je suis passée à autre chose !
MOI. - Vous rentrez donc chez vous, où vous allez retrouver Mark ?
ADDISON. - Exactement !!!!
MOI, l'attrapant doucement par le bras. - Hum, non, je ne pense pas, vous rentrez avec moi. Allez venez par ici...
ADDISON. - Pourquoi !?... Ah, je vois, vous voulez coucher avec moi, c'est ça ?...
MOI. - Non ! Jamais je... Arrg, quelle horreur ! Addison ! Venez simplement avec moi, je vous expliquerai en route !

   Nous montons dans ma voiture, elle n'est absolument plus cohérente, mais dans un sens, je le dis que ça lui permet d'oublier l'inoubliable...

MOI. - Vous vous rappelez quand même que Mark vous bat, que votre dos est LITTÉRALEMENT recouvert d'hématomes ?!
ADDISON. - Maiiiis de quooooooi vous parleeeez...?
MOI. - Bon d'accord, vous allez passer quelques temps chez moi, le temps que cette histoire soit réglée. Voilà, regardez, on arrive.
ADDISON. - Je dors du côté GAUCHE d'accord !?
MOI. - Si vous voulez...

   Ça faisait maintenant une semaine qu'Addison était chez moi, une semaine que Mark ne l'avait pas frappée, elle n'avait pas encore repris le travail après cet «accident». Elle semblait aller un peu mieux, jusqu'à aujourd'hui...
   Ce matin, j'ai demandé à plusieurs personnes si elles l'avaient vue, aucune d'entre elles ne savait où se trouvait Addison.

MOI. - Karev, t'as vu Montgomery ?
ALEX. - Non, demande à Grey.
MOI. - Meredith, t'as pas vu Addison ?
MEREDITH. - Non, désolée.
MOI. - Cristina ?
CRISTINA. - Quoi ?
MOI. - Tu l'as vue ?
CRISTINA. - Qui ? Satan ? Non, je ne l'ai pas vue... Demande à Bailey, peut-être qu'elle saura, elle.
MOI. - Docteur Bailey ! Est-ce que vous avez vu le docteur Montgomery ?
DR. BAILEY. - Oui, je l'ai vue entrer dans les toilettes, elle n'avait pas l'air bien, alors je vous conseille de la laisser tranquille. Je vais voir ce qu'il se passe, attendez-moi ici, ne bougez pas.

   J'attends une bonne dizaine de minutes avant que Bailey revienne.

DR. BAILEY. - Elle ne veut rien me dire, elle est en pleurs... Elle m'a dit qu'elle voulait vous voir, mais elle ne m'a pas donné de détails. Je ne sais pas ce qu'il se passe...
MOI, lui répondant calmement, sous-entendant beaucoup de choses. - Moi, je sais...

   Je me suis donc rendue dans les toilettes pour trouver Addison, effectivement en larmes. Aujourd'hui, elle avait craqué.
   Je croise Mark qui attend devant la porte. Enervée, je lui passe un savon, mais il reste impassible, ne faisant pas attention à moi.

MOI. - Addison...
ADDISON. - Iness, je... Je ne peux pas...
MOI. - Addison, sortez de là, s'il vous plait.
ADDISON. - Non, je ne sortirai pas tant que Mark est dans les parages... !
MOI. - Comme vous voulez, mais dans ce cas, laissez-moi entrer...
ADDISON, ouvrant la porte. -...
MOI, m'asseyant à ses côtés, prenant sa main dans la mienne. - Addison, Mark est devant la porte, il n'attend qu'une chose : que vous sortiez. Mais quand je suis passée devant lui, il m'a complétement ignorée. J'ai clairement l'impression qu'il ne veut pas avoir d'interaction avec moi.
ADDISON, la voix tremblante. -... Oui, mais là, c'est de vous que vous me parlez...
MOI. - C'est là où je voulais en venir : il ne m'a pas encore bien cernée, Mark ne sait pas de quoi je suis capable et quelles-sont mes faiblesses. Addison, si nous restons ensemble, vous n'êtes plus aussi vulnérable. Il n'osera pas vous toucher...
ADDISON. - Vous êtes sûre de ce que vous m'affirmez ?
MOI. - Absolument.
ADDISON. - D'accord, et qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
MOI. - Rien de spécial, vous devez juste rester avec moi...
ADDISON, se levant, l'air encore très fragile. -... Je... Je pense qu'on peut y aller...
MOI. - Vous êtes sûre...?
ADDISON, se mettant à pleurer. -...
MOI, l'enlaçant doucement. - Allez, courage, vous êtes forte, Addison. Dites-vous bien que ce problème sera bientôt réglé... On pourrait peut-être se tutoyer, après tout ?
ADDISON. - Oui...

   Nous sommes donc sorties des toilettes ensemble. Mark était toujours à l'entrée, lorsqu'il vit Addison sortir, il se précipita sur elle presque par automatisme. Il lui attrapa le bras.

MOI. - MARK !!! ARRÊTEZ CA TOUT DE SUITE !!!!

   Il la lâcha instantanément, surpris de me voir derrière elle.

ADDISON. - Merci Iness...
MOI, passant ma main dans son dos alors que nous nous éloignons. - De rien, c'est normal. Essaies d'avoir l'air naturelle... Garde ton calme...

   Nous avons donc passé notre matinée ensemble. C'est à midi que je rejoins mes amis Cristina, Meredith, Georges et Izzie.

MOI. - Salut. Ça vous gêne si on mange avec Addison ?
GEORGES. - Non, pas du tout, asseyez-vous.
MOI. - Alors, vous avez eu des cas intéressants ?
IZZIE. - Oui, moi j'ai une femme qui a une fibrodysplasie ! On doit l'opérer cet aprèm' !
MOI. - Oh, c'est cool ! Et toi Mere ?
MEREDITH. - Rien de spécial...
GEORGES. - Pareil pour moi, rien de transcendant...
MOI. - Pas de chance...
ADDISON, d'une voix timide, presque gênée. - Et vous docteur Yang ?
CRISTINA. - Une greffe du cœur avec Marlow. C'était assez tendu... Et vous ?
ADDISON et MOI. - Tumeur utérine.

   Cristina et Izzie ne purent pas s'empêcher de se regarder, d'un air amusé.

MOI, amusée. - Ça ne prouve rien !
CRISTINA. - Oh que si ! (chuchotant) docteurs Vagin !!!!

   Nous nous sommes tous mis à rire, sauf Addison qui était complétement perdue.

MOI. - Laisse tomber, je t'expliquerai.
ADDISON. - Ok.

Satan ?Where stories live. Discover now