IV

57 7 5
                                    


Pas grand chose n'a bougé après.
On continuait de s'envoyer des messages la journée et le soir, mon amour pour lui continué de grandir à vu d'œil surtout que de plus en plus de monde commençait à remarquer mon comportement avec lui.

C'est en troisième année de collège que je suis sortie pour la première fois du pays et que je suis partie en direction de l'Italie pour une semaine.
Avant de partir, car il était au courant évidemment, il m'a demandé en riant "Tu m'apporteras un cadeau !" Je pense qu'il ne le disait pas au sérieux et pourtant j'ai passé ma semaine à regarder ce que je pouvais lui acheter lorsque je partais de ville en ville. C'est finalement pendant une après-midi à Pise avec mon ancienne meilleure amie que j'ai acheté le reste de mes souvenirs ainsi que son cadeau dont j'ai vraiment honte.
J'étais heureuse de pouvoir me dire que j'allais lui offrir quelque chose et c'est dans cet état d'esprit que je suis rentrée en France.

Dix huit heures plus tard, arrivée dans ma Normandie profonde, j'ai passé en revu mes cadeaux, j'en ai offert à ma famille, à un garçon de mon collège avec qui j'étais très proche, qui m'avait accompagné lors de mon départ et qui m'avait parlé tout le long de mon séjour, puis le lendemain je devais lui offrir à lui...

Plus je regardais mon cadeau et plus je me disais que j'aurais dû lui acheter autre chose, ce n'était pas digne de son âge, pas digne de lui, et pourtant le lendemain, ma mère m'a emmené au garage où il travaillait. Il souriait, il semblait heureux de me voir mais ce sourire à disparu de son visage lorsqu'il a vu le cadeau.

Une tour de Pise creuse avec un socle qui émet de la lumière pour mettre à l'intérieur. Il n'y avait pas plus nul comme cadeau.

Je ne sais pas s'il a réalisé que son visage avait changé d'expression, qu'il était passé de la joie à une autre expression que je savais mauvaise, en tout cas je suis vite partie en me sentant terriblement honteuse. Je le suis toujours.

Mon cousin me disait alors que le cadeau que j'avais offert à Lucas ne lui avait pas plu, qu'il l'avait laissé au garage, et qu'il ne la prendrait jamais chez lui. Moi, je l'ai cru et je comprenais même si ça me faisait mal. À chaque fois qu'il me répétait cela, les larmes montaient, mon coeur se serrait dans ma poitrine et j'étais en colère contre moi-même d'avoir pu lui offrir un objet aussi inutile.


Objet qu'il conserve toujours dans sa chambre...

ROSESWhere stories live. Discover now