C'est drôle quand on y pense...

Un bulbe sous la pluie

"Avoir un chez sois"

Alors, j'ai eu un chez moi.

"Avoir un travail"

Alors, j'ai eu un travail.

"Vivre, quoi!"

Alors, j'ai vécu,
J'ai vécu dans cette vie.
J'ai sourie.
J'ai ri.
J'ai oublié mes questions passées,
Car à quoi bon se les rappeler?
Je n'étais plus un bulbe ignorant,
J'étais devenu un arbre savant.
Ah! On croit savoir parce qu'on est grand!
Qu'on est bien sot!
Je n'étais ni sage ni savant,
Seulement aveuglé,
Aveuglé par les gens.
Mais les gens ne sont pas toujours la pour vous polluer de leur science infuse,
Pour s'offusquer les yeux fermés.
Parfois,
Il arrive que la vie face présence pour clamer son innocence.

Un jour de pluie,
Où tombe les pleurs du monde,
Oui, c'est là que je l'ai aperçu.

L'arbre savant marchait,
Perdu dans ses pensées,
Quand il aperçu,
Au détour d'une avenue,
Un petit ingenu,
Assis au milieu de celle ci.
Il souriait.
Stupéfié, l'arbre s'approcha et se posta devant le moufflé.

"- Pourquoi tant de bonheur, petit?
- J'observe, Monsieur!
- Mais qu'observe tu de si jouissif?
- Mais, cette fleur, voyons!"

Une petite pousse s'était frayée un chemin entre les pavés entaillés,
Pas plus haute qu'un pouce,
Méconnue de tous,
Elle faisait son petit bonhomme de chemin,
Luttant contre l'eau qui lui tombait sur la tête.
Et le chérubin ria en voyant l'arbre éberlué.

"- C'est chouette la vie, hein monsieur?"

Cette phrase,
Sortit de la bouche de ce petit être,
Resta gravé en lui.

La vie?
Est ce ça, la vie?
Une chose aussi.... simple?
Simple, oui, comme ce mot qu'est la vie.
Une fleur qui lutte?
Un petit bulbe sous la pluie?
Ce petit bulbe qui me sourie?

Et comme disparaît un voile de brume dans le soleil matinal,
Un sourire s'étira sur mes lèvres,

Oui, c'est chouette la vie.