Bribes de rousse

Pour et par l'autre.

Des boucles entremêlées qui effleuraient ses lèvres, un nez rosi par le froid de la buée matinale et deux ronds dorées miroitant, paraient son visage du bleu éclatant d'une mélancolie enfouie.

Elle marche pour tenir compagnie à la pluie, pour lui faire part de ses peurs, de ses cris. Elle hurle contre le vent, renifle ses pleurs, observe les passants.

Elle passe entre les rues, entre les gens et s'accroche à eux, tout doucement. Ils sont son essence, son inspiration, sa bagarre ; ses rires francs, ses coups de blues, ses rêves noirs. Elle vit pour eux, pour ce lien qui les unit, qui les retient.

Leurs sourires qui arrondissent leurs joues, leur désespoir qui leur mord le cou, c'est une humanité qui explose, un cratère dans une fausse symbiose. Une fumée qui s'échappe de leurs âmes et vole jusqu'à la sienne, palette de névroses.

Une vie sans amour, était à ses yeux inconcevable. Quel plus beau sens pourrait-on trouver à la quête d'une vie ?

Seulement, tout se brise. En un instant. Et autant en emporte le vent.