Chapitre 32 :

3.7K 506 24
                                    

Les cours de l'après-midi sont passés à vitesse d'escargot. J'ai eu l'impression d'assister à un discours en politique, le genre de discours où la personne répète sans cesse la même chose sans s'en rendre compte, du genre Idrissa Seck ou Wade tellement elle est à fond dedans, et durant lequel elle se pense en droit de parler des heures et des heures sans interruption, vu qu'elle est au centre de l'attention...

En tout cas, j'espère que celui de Mansour ne prendra pas une éternité, vu que je dois préparer le dîner pour mes parents, ce soir. La soirée de dimanche s'est vivement bien déroulée et j'aimerais leur faire part de mon enchantement en leur préparant un repas wolof, avec une bonne bouteille de Sow piir (Lait naturel). Je n'en boirais que peu, mais je les servirais. Je sais qu'ils adorent ce genre de jus mais qu'ils se restreignent à en acheter depuis que je les ai qualifié de "fortunés illégitimes !".

Ce jour-là, ma mère avait oublié mon anniversaire et avait passé sa journée à manger par-ci, par-là, chez tous sortes de riches, et Moustapha était en voyage d'affaires. J'ai donc passé mon jeudi seule, chez moi. Même en refusant d'aller en cours, ils n'ont pas cherché à comprendre ce qui clochait chez moi. Et, maintenant que j'en parles, mon prochain anniversaire approche à grands pas ! Je suis née le 27 mars, j'aurais finalement mes 17 ans dans 2 semaines ! Gloire à Allah !!

El Hadj : - "Tu viens ?

Bintou : - "Oui.

Je me lève et me place derrière El Hadj, qui marche plus rapidement que je ne le pensais.

El Hadj : - "Dis donc, t'es rapide.

El Hadj : - "Ah, ouais. Je suis habitué, je vagabonde souvent en ville, avec mes...amis.

Bintou : - "Amis ?

El Hadj : - "Ouais, les gens du lycée.

Bintou : - "Tu les considère vraiment comme des "amis" ?

El Hadj : - "Comment ça ?

Il se stoppe net au milieu du trottoir et se tourne vers moi, le regard interrogateur.

Bintou : - "Eh bien...c'est après avoir vu Véronique que j'y ai pensé, mais...un ami ne couche pas avec la petite-fille de son ami.

El Hadj : - "Ce...ce ne sont pas mes amis qui l'ont cherché.

Bintou : - "Ok, alors supposons que je suis la petite amie de Mansour, qui est un de tes amis proches. Tu es censé le respecter, de même que lui envers toi. Alors imagine qu'un jour, alors que Mansour est en plein entraînement, je viens te voir dans les vestiaires et te demande à me Lucifier. Que feras-tu ? 

El Hadj : - "Eh bien, si c'est un ami proche, je n'oserais pas te toucher...excepté si je t'aime et que je te désires."

Bintou : - "Si...si tu m'aimais et que je te demandais, par exemple, de me faire l'amour, supposons sous le coup de la colère, ou étant dans un stade de déprime, tu le ferais ?

El Hadj : - "Si je t'aimais, je t'aurais pris avant même que tu n'ai terminé ta phrase.

Bintou : - "Une chance que tu ne me portes pas de sentiments affectueux.

El Hadj : - "Peut-être bien que si.

Cette fois-ci, c'est moi qui m'immobilise sur place. Ses dernières paroles m'ont...comment dire...étonnée. Je sais parfaitement qu'il ne fait que plaisanter, vu qu'on a été catégoriques dès le début de notre rencontre, mais ça m'a tout de même atteint.

Bintou : - "Ha ha, très drôle.

El Hadj : - "Bintou...je...j'aimerais que tu me rendes service.... Mmmmh sors avec moi.

ÉPERDUMENT | Tome 1.☆Terminée☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant