Chapitre 49 :

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Il m'a aussi envoyé des messages d'excuses, mais je ne lui ai pas répondu. Je ne comptais plus lui parler, et encore moins lui faire face, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse partie des invités, surtout après lui avoir dit que je le détestais. Je pensais qu'il allait comprendre et ne plus chercher à me voir, mais je suppose que ma mère l'a forcé à venir.

Mansour : - "Tu veux danser ?

Bintou : - "Hum ?

Mansour : - "Je viens de t'inviter à danser.

Bintou : - "Je ne sais pas trop...

Mansour : - "Je te trouve très...énigmatique. C'est ta fête, tu es entourée des êtres les plus chers à ton cœur, et même ta meilleure amie est présente, mais pourtant, tu as l'air triste et ailleurs. Un jour, tu es heureuse et plein de joie de vivre, le lendemain, on croirait qu'un tempête t'es passée dessus...

Bintou : - "Je suis juste fatiguée...

Mansour : - "Et puis, tu ne m'as toujours pas expliqué pourquoi tu as séjourné chez ton pépé, ces 4 derniers jours.

Bintou : - "J'avais besoin de me vider la tête.

Mansour : - "Tu m'as abandonné seul, chez toi...

Bintou : - "Tu peinais à te lever !

Mansour : - "Donc tu es partie sans moi ?!

Bintou : - "Oui ! Et, sans Moussa, je serais arrivée très en retard !

Mansour : - "Moussa ?! Il t'a accompagné ?!

Bintou : - "Bah, oui ! Il était venue pour nous raccompagner tous les deux, mais j'ai finie seule avec lui.. 

Mansour : - "Alors c'est lui la cause de ton soudain exil !

Bintou : - "Pas du tout !

Mansour : - "L'expression que tu as sur le visage en dit plutôt tout le contraire.

Bintou : - "Ce n'est pas...

Ma mère – Pourquoi vous criez, vous deux ?! 

Je baisse alors les yeux vers le sol et fixe mes pieds, honteuse. Je suis en train de gâcher la magnifique fête que ma mère et Moustapha ont pris tant à arranger...

Bintou : - "Je vais sortir prendre l'air. 

Je m'éclipse alors rapidement, en omettant de prendre un manteau avec moi, mais en pensant à emporter un verre de jus. Il caille dehors, mais je m'en contrefiche...j'ai les mains et le visage chauds, et tant que je porte des chaussures, c'est le plus important.

Moussa est toujours là, à quelques mètres de la porte d'entrée, au téléphone. A croire ses haussements de voix et les expressions de son visage, il se dispute avec quelqu'un, et je mettrais ma main au feu que c'est avec Fatou-Marie, à propos de Fabintou.

M. Ndiaye au téléphone : - "Puisque je te dis qu'il en est hors de question !...Jamais ! Tu n'as qu'à partir, toi !...Mais bien sûr !...Et bah va te faire foutre, sale garce ! 

Je n'ai jamais entendu Moussa hurler de la sorte...ça surprend un peu. Lui qui a l'air d'être si doux et si aimable...je me demande bien ce qu'ils sont en train de se dire...et je me demande aussi pourquoi il m'a embrassé...C'est vrai quoi, ce genre d'action c'est le genre de connerie qui vous perturbe à vie. Même quand la personne se justifie, vous continuez d'y penser. « Il m'a m'embrassé, mais pourquoi ? Il en avait envie ? Il m'aime ? Pourquoi ? Et pourquoi « pourquoi » ? Et pourquoi il a répondu ceci à mon pourquoi ? Est-ce que c'est parce qu'il avait envie de ceci qu'il a fait cela en me répondant par ce pourquoi, ou est-ce que c'est une question d'envie ? Tout de même, s'il savait pourquoi il avait fait ce pourquoi entraîné par ce pourquoi, c'est justement parce que ce pourquoi a rendu ce pourquoi encore plus pourquoi que ce pourquoi qui me fait tourner la tête !! » En général, c'est comme ça que ça se passe dans notre tête. Chaque « pourquoi » nous ramène à une réponse qui nous conduit ensuite vers une autre interrogation, vers un autre fait, qui nous fait à son tour tourner en bourrique. Déjà que trouver la réponse à une question, c'est parfois difficile, imaginez à des milliers !!

ÉPERDUMENT | Tome 1.☆Terminée☆Donde viven las historias. Descúbrelo ahora